La firme de Sam Altman fourbît ses armes sur le terrain musical. Objectif : créer de la musique à partir de simples descriptions textuelles, avec la complicité des prestigieux étudiants de Juilliard.

Après avoir conquis nos conversations avec ChatGPT et nos écrans avec Sora, OpenAI s'apprête à chatouiller nos oreilles. L'entreprise californienne développerait en secret un outil de génération musicale qui pourrait bien faire trembler les plateformes comme Suno ou Udio. Une ambition qui marque le retour de la firme sur un terrain qu'elle avait pourtant quitté il y a quelques années.
Les apprentis sorciers de Juilliard à la rescousse
Pour éviter de reproduire les échecs du passé, OpenAI mise cette fois sur la qualité plutôt que sur l'improvisation. La société collabore avec des étudiants de la très select Juilliard School pour annoter des partitions musicales. Ces futurs virtuoses enseignent littéralement à l'intelligence artificielle les subtilités de la théorie musicale, du rythme et de l'harmonie.

- Réalisme convaincant
- Audio synchronisé
- Contrôles avancés
Cette approche méthodique tranche avec les tentatives précédentes d'OpenAI. MuseNet et Jukebox, lancés respectivement en 2019 et 2020, avaient fini par prendre la poussière. Les musiciens trouvaient ces outils « intéressants comme résultats de recherche » mais peu « applicables à leur processus créatif ». Traduction : techniquement bluffant, artistiquement décevant.
Le futur outil d'OpenAI promet d'aller bien au-delà de la simple création de mélodies. Les utilisateurs pourront ajouter une bande sonore à leurs vidéos, créer un accompagnement guitare sur une piste vocale existante, ou composer des ambiances sur mesure. De quoi séduire les créateurs de contenus, publicitaires et développeurs de jeux vidéo en quête de solutions rapides et économiques.
La bataille fait rage
OpenAI débarque sur un marché où les coups pleuvent déjà. Suno engrange plus de 100 millions de dollars de revenus annuels et négocie une levée de fonds à deux milliards de dollars de valorisation. Google fait de l'œil avec Lyria 2, sorti en mai dernier. Sans compter les outsiders comme Udio qui grattent leurs parts de marché.
Mais tous ces acteurs partagent le même casse-tête : les droits d'auteur. Les trois majors de l'industrie musicale poursuivent actuellement Suno pour violation présumée de droits, réclamant jusqu'à 150 000 dollars par œuvre contrefaite. De quoi refroidir les ardeurs des plus téméraires.
Reste à savoir si cette troisième tentative musicale d'OpenAI saura enfin séduire les artistes. Entre promesses techniques et réalités créatives, la partition s'annonce délicate à jouer. D'autant que l'industrie musicale a déjà sorti ses griffes juridiques, prête à défendre ses droits bec et ongles.
La musique adoucit les mœurs, dit-on. Encore faut-il qu'elle ne déclenche pas une guerre des droits d'auteur au passage.
Source : Tech Crunch