Un mois après avoir imposé des fonctionnalités minimales sur tous les ports USB-C des futurs PC portables Windows 11, Microsoft revient à la charge. Cette fois, ce sont les notifications de diagnostic qui sont dans le viseur. Dans un nouveau billet, l’entreprise précise les conditions requises pour qu’elles s’affichent correctement… et renvoie les OEM à leurs propres manquements.

- Microsoft impose de nouvelles normes pour les ports USB-C des futurs PC portables Windows 11.
- Les fabricants doivent optimiser le firmware pour garantir des notifications de diagnostic précises.
- Cette initiative vise à améliorer l'expérience utilisateur et à réduire les bugs liés à Windows 11.
Si vous avez un peu suivi les actus Windows cet été, vous savez sûrement que l’USB-C fait partie des derniers grands chantiers de Microsoft. En théorie, ce port unique est censé tout gérer, de la charge à l’affichage en passant par les transferts de données. Mais dans les faits, les fonctions varient d’une machine à l’autre, et il est souvent difficile de savoir ce qu’un port permet réellement de faire.
En juin dernier, Redmond a donc commencé par s’attaquer au matériel, exigeant que tous les futurs PC portables certifiés Windows 11 embarquent un socle de fonctionnalités communes – recharge via Power Delivery, affichage externe, pilotes validés, contrôleurs conformes – pour que l’USB-C tienne enfin ses promesses. Un bon début, certes, mais pas suffisant pour garantir une expérience cohérente sur toutes les machines. Car pour que Windows affiche les bonnes alertes (charge lente, accessoire non pris en charge, connexion instable), il faut que le système reçoive les bonnes informations du firmware. Et c’est précisément ce que Microsoft demande aujourd’hui aux fabricants d’optimiser.
Les OEM devront faire le ménage côté firmware
C’est dans une note technique fraîchement publiée sur son blog officiel que Microsoft a donc annoncé la phase 2 de son plan concernant l’USB-C. Car d’après l’entreprise, l’absence ou l’incohérence des notifications USB-C sur Windows ne relève pas d’une limite logicielle, mais bien d’une mauvaise configuration côté constructeur.
En effet, pour identifier correctement chaque port, Windows s’appuie sur les descripteurs ACPI, qui précisent leur type, leur emplacement, leur accessibilité et leurs capacités réelles. Et logiquement, si ces balises sont absentes, incomplètes ou erronées, elles sabotent les fonctions d’aide intégrées à l’OS, qui finit par afficher des alertes incohérentes… voire aucune alerte du tout.
Pour corriger le tir, Microsoft en appelle donc à la responsabilité des fabricants et leur demande désormais de revoir la conception de leur firmware pour s’assurer que chaque port USB-C soit correctement balisé et détecté par le système. L’entreprise recommande notamment de valider les descripteurs _UPC (USB Port Capabilities) et _PLD (Physical Location of Device), qui indiquent respectivement les capacités du port et son emplacement sur la machine, de tester le comportement des notifications dans toutes les situations (charge lente, accessoire non pris en charge, hub sous-alimenté…), et d’utiliser le Windows Hardware Lab Kit pour vérifier la conformité des machines.
À noter que les exceptions aux fonctionnalités par défaut des ports USB-C restent tolérées, notamment dans les environnements sensibles où le transfert de données doit être bloqué par précaution. Elles doivent cependant être encadrées et documentées de façon transparente. Concrètement, la politique ne doit viser que les ports réellement accessibles depuis l’extérieur, ne pas interférer avec des périphériques internes critiques comme le clavier ou le pavé tactile, et il est recommandé de proposer un réglage utilisateur permettant de désactiver le transfert de données.

Un serrage de vis pour redorer l’image de Windows 11
En appelant les fabricants à normaliser le balisage des ports, Microsoft cherche moins à uniformiser le matériel qu’à imposer une base fonctionnelle cohérente et lisible. Un port exclusivement réservé à la recharge n’est donc pas un problème en soi. Ce qui l’est, ce sont les configurations opaques qui laissent les utilisateurs et utilisatrices dans le flou.
Ce rappel à l’ordre vise aussi certainement à défendre Windows 11, souvent accusé de bugs qu’une simple mise en conformité matérielle suffirait a priori à éviter. En insistant sur la documentation et la clarté des descripteurs, Redmond rappelle que le système ne peut faire son travail que si les bonnes informations lui sont transmises. Autrement dit, si les directives étaient correctement appliquées, le système réagirait comme prévu. Et dans le climat actuel, à un mois de la fin de Windows 10 et alors que la 24H2 continue de concentrer les critiques, cette tentative de rétablir un minimum de confiance tombe à point nommé, vous en conviendrez.
Source : Microsoft