Nous nous rapprochons de l'intelligence artficielle générale (AGI) plus rapidement qu'on ne le pense, selon Demis Hassabis, dirigeant de Google DeepMind et l'un des chercheurs les plus éminents dans la filière.

L'intelligence artificielle générale pourrait arriver avant la fin de la décennie. ©Pdusit / Shutterstock
L'intelligence artificielle générale pourrait arriver avant la fin de la décennie. ©Pdusit / Shutterstock

Ce terme désigne un système capable d’apprendre, de raisonner et de s’adapter comme un être humain, quel que soit le domaine. Contrairement aux IA actuelles, qui sont spécialisées, une AGI saurait, en théorie, tout faire : résoudre des problèmes complexes, comprendre le monde, faire preuve de créativité et même formuler des idées nouvelles.

C'est la référence absolue pour les chercheurs en IA. Et lors de la Google I/O 2025, la firme de Mountain View n'a pas hésité à la mentionner à plusieurs reprises, notamment en faisant la promotion des fonctionnalités impressionnantes dont serait doté Gemini, marquant un véritable changement de paradigme.

Deux points essentiels à travailler

Une dynamique confirmée par Demis Hassabis dans un vaste entretien accordé au New York Times. L'AGI pourrait même être atteinte avant même la fin de la décennie, puisqu'il situe sa probable émergence dans une fourchette de 5 à 10 ans. De son côté, Sam Altman, patron d'OpenAI, a fait savoir qu'il était envisageable de voir son entreprise mettre au monde une telle technologie d'ici à cinq ans.

Hassabis identifie deux points majeurs sur lesquels il faut s'améliorer pour y parvenir. Premièrement, la capacité à inventer de nouvelles idées, « pas seulement résoudre un problème, mais formuler une conjecture inédite, comme le ferait un mathématicien », explique-t-il. Ensuite, les modèles doivent faire preuve d'une cohérence irréprochable, difficile à prendre en défaut même par des experts.

Et si ce n'est pas encore le cas, le chercheur assure que Google réalise des progrès très rapidement. « Ces systèmes vont profondément transformer la société. Ce qu’on vit aujourd’hui, c’est peut-être le début de l’ère des agents intelligents », s'enthousiasme-t-il.

Les annonces de Google concernant l'IA lors de la Google I/O 2025. ©Google
Les annonces de Google concernant l'IA lors de la Google I/O 2025. ©Google

Vers « l'abondance radicale » ?

Il a même été beaucoup plus loin dans sa vision future de l'IA générale. Pour lui, elle ne se limitera pas à un assistant personnel ou à un moteur de recherche surpuissant. Plutôt, cette technologie agira comme un socle technologique universel, capable de s’attaquer aux plus grands défis de notre époque, de la fusion nucléaire à la découverte de nouveaux médicaments.

Par exemple, Gemini servira de base à des usages très variés, scientifiques ou quotidiens, avec une logique de progression continue : « Quand on résout un problème dans un domaine, on peut réinjecter ces avancées dans le modèle général. C’est un cercle vertueux », résume-t-il.

Mais cet avenir ne pourra se construire qu’avec prudence. L'expert insiste sur la nécessité d’un cadre international, estimant que « la dernière ligne droite vers l’AGI nécessitera une collaboration mondiale », à la hauteur des risques comme des promesses. Il évoque, aussi, un monde où l’IA pourrait créer une forme « d’abondance radicale » en ressources, en temps, en créativité, et où l’humain retrouverait paradoxalement plus de liberté. Certaines dimensions, comme les émotions ou les relations humaines profondes, resteront selon lui inaccessibles aux machines.

  • Un modèle de génération puissant
  • Une base de connaissances actualisée en temps réel
  • Gratuit et intégré à l'écosystème Google
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