La sonde Voyager 1, lancée en 1977, a cessé d’envoyer des données scientifiques fin 2023. Les ingénieurs de la NASA ont identifié l’origine du problème et ont engagé une opération complexe pour relancer le sous-système en cause. Un premier signal encourageant a été reçu fin avril. L’équipe travaille désormais à remettre en route les instruments de mesure.

- Voyager 1 a cessé ses transmissions scientifiques en novembre 2023, rendant les données incohérentes malgré une connexion intacte.
- Les ingénieurs de la NASA ont déplacé le logiciel problématique à distance, recevant des signaux compréhensibles dès avril.
- Des mises à jour minutieuses sont nécessaires pour réactiver les capteurs, prolongeant l'exploration interstellaire de Voyager 1.
Voyager 1 n’a jamais été aussi loin de la Terre. Elle franchit les 25 milliards de kilomètres à vitesse constante, dans un vide presque absolu. Depuis novembre 2023, la sonde ne transmet plus de données exploitables. Le lien n’est pas rompu, mais les informations reçues par la NASA sont devenues incompréhensibles. L’équipe du Jet Propulsion Laboratory soupçonne une panne dans un composant qui gère le transfert des données scientifiques. Pour tenter de sauver la mission, les ingénieurs ont mis au point une solution logicielle, conçue à distance, sans aucun accès direct à l’appareil. L’intervention, lancée fin avril, a permis de récupérer une partie du système. L’espoir renaît. Voyager 1 pourrait reprendre bientôt ses mesures dans l’espace interstellaire, malgré une électronique conçue il y a près de cinquante ans.
Le signal n’avait pas disparu, mais les données ne voulaient plus rien dire
La panne se déclenche mi-novembre. Voyager 1 répond toujours aux signaux radio, mais les données reçues ne ressemblent plus à rien. Des suites de chiffres sans structure, aucun paramètre scientifique lisible, ni indication de température, ni tension, ni activité des capteurs. La NASA pense rapidement à un bug dans un circuit appelé FTSCE. Ce module récupère les mesures des instruments et les encode avant de les transmettre. Il fonctionne toujours, mais ne semble plus avoir accès à sa propre mémoire.
Le défi consiste alors à déplacer son logiciel dans une autre partie de la mémoire de bord. Une zone qui, elle, répond encore aux commandes. Comme chaque transmission met plus de 22 heures pour arriver, la moindre instruction prend des jours. L’équipe prépare donc une opération en plusieurs étapes, à réaliser à l’aveugle, sans possibilité de test.
Le 20 avril, un changement apparaît. Voyager 1 recommence à envoyer des données compréhensibles. L’état de la sonde, ses tensions internes et la température de ses systèmes peuvent à nouveau être lus. Les ingénieurs considèrent que la première phase du plan a fonctionné. La partie défectueuse a été contournée.

L’équipe adapte désormais les commandes pour réveiller les capteurs scientifiques
Le sous-système fonctionne à nouveau, mais les capteurs scientifiques restent silencieux. Aucun n’a encore été réactivé. Pour l’instant, la NASA adapte les instructions, car toutes les anciennes commandes pointaient vers les anciennes adresses mémoire. Chaque ligne doit être modifiée pour correspondre à la nouvelle configuration. C’est un travail long et minutieux, sans aucune marge d’erreur.
Les techniciens avancent bloc par bloc. Les instruments concernés, comme le magnétomètre ou les détecteurs de particules, sont alimentés, mais leurs logiciels doivent aussi être déplacés ou corrigés. La mission reste fragile. L’énergie diminue chaque année. Certaines fonctions ont déjà été désactivées, pour préserver ce qui reste de puissance.
Voyager 2, de son côté, continue de fonctionner. Elle n’a pas subi la même panne, mais suit un trajet différent. Les deux sondes restent aujourd’hui les seuls témoins directs de l’environnement interstellaire. La NASA espère encore prolonger leurs missions au moins quelques années. Tant que l’une d’elles répond, le dialogue continue.
Source : The Register, NASA