Tesla prépare un virage stratégique majeur dans sa quête de la conduite autonome. Le constructeur automobile recrute actuellement une équipe consacrée à la supervision à distance de sa future flotte de robotaxis, un changement notable dans sa philosophie d'autonomie totale.
Alors que le constructeur californien promet depuis des années une autonomie complète reposant uniquement sur la vision par caméras, cette nouvelle approche marque un tournant significatif. Une offre d'emploi récemment publiée révèle que Tesla cherche à constituer une équipe de téléopération, un système permettant à des opérateurs humains de prendre le contrôle à distance des véhicules autonomes en cas de besoin.
Cette décision rapproche Tesla du modèle adopté par son concurrent Waymo, qui utilise déjà ce type de supervision pour sa flotte de taxis autonomes.
Un changement de cap significatif
La mise en place d'une équipe de téléopération représente un changement notable dans la stratégie de Tesla. Elon Musk, qui a longtemps vanté la capacité de ses véhicules à atteindre une autonomie totale grâce à l'apprentissage des réseaux neuronaux et à la perception par caméras, semble désormais adopter une approche plus nuancée.
Les opérateurs à distance disposeront d'un équipement de réalité virtuelle dernier cri pour contrôler les véhicules. Cette interface permettra une immersion complète dans l'environnement du véhicule, facilitant la prise de décisions complexes dans des situations délicates.
Le système nécessitera une communication robuste et fiable sur de vastes zones géographiques. Les interventions des opérateurs seront également enregistrées pour analyser les incidents et améliorer les performances du système autonome.
Tesla prévoit de lancer son service de robotaxis dès 2025 en Californie et au Texas. Le constructeur teste déjà ce service auprès de ses employés dans la région de San Francisco, avec des conducteurs de sécurité à bord. Le futur Cybercab, un véhicule spécialement conçu pour le service de robotaxis sans volant ni pédales, entrera en production en 2026 ou 2027. Ce véhicule biplace utilisera la recharge par induction et sera commercialisé autour de 30 000 dollars.
La téléopération : une réponse aux défis réglementaires de la conduite autonome
La décision de Tesla de développer une équipe de téléopération s'inscrit dans un contexte réglementaire complexe et mouvant. Les défis juridiques entourant les véhicules autonomes sont considérables, et cette nouvelle approche pourrait être une stratégie intelligente pour naviguer dans un environnement législatif encore peu stabilisé.
Aux États-Unis, la réglementation des véhicules autonomes varie significativement selon les États. La Californie et le Texas, où Tesla prévoit de lancer ses robotaxis, ont des exigences distinctes en matière de tests et de déploiement. La téléopération pourrait ainsi représenter une solution pragmatique pour répondre aux multiples contraintes réglementaires.
Les régulateurs sont particulièrement attentifs à la sécurité des systèmes de conduite autonome. La présence d'opérateurs humains à distance offre une garantie supplémentaire, permettant potentiellement d'obtenir plus facilement les autorisations nécessaires. Cette approche répond aux préoccupations des autorités concernant les situations complexes que l'intelligence artificielle pourrait ne pas anticiper.
Bien qu'Elon Musk ait longtemps prôné une autonomie totale reposant uniquement sur la vision par caméras, la téléopération apparaît désormais comme un passage obligé. Les régulateurs exigent des garanties supplémentaires avant d'autoriser un déploiement à grande échelle de véhicules sans conducteur.
Source : TechCrunch