Les livreurs Uber Eats feront grève en décembre, commander votre repas risque d'être compliqué

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
14 novembre 2023 à 12h47
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Les livreurs Uber Eats seront à l'arrêt au début du mois de décembre © Michael Derrer Fuchs / Shutterstock.com
Les livreurs Uber Eats seront à l'arrêt au début du mois de décembre © Michael Derrer Fuchs / Shutterstock.com

Pour protester contre le changement à la baisse de leur rémunération, les livreurs Uber Eats se mettront en grève en France les 2 et 3 décembre prochains.

Sous l'impulsion des syndicats, les livreurs de la plateforme américaine Uber Eats ont relayé, dimanche, un appel à faire grève lors du week-end des samedi 2 et dimanche 3 décembre 2023. Les petites mains du service de livraison de repas pestent contre la baisse de leurs revenus constatée depuis le 1er novembre dernier.

Les livreurs Uber Eats dénoncent une « baisse inacceptable » de leurs revenus

Depuis le début du mois et la mise en place d'un nouvel algorithme devant calculer le montant de leurs courses, les livreurs Uber Eats font état d'une « baisse inacceptable » des revenus, estimée entre 10 et 40 % et d'un changement « opaque et incompréhensible », qui les poussent aujourd'hui à réagir.

Les livreurs ont bien tenté de se mobiliser avec leurs représentants, mais en vain. Pas convaincus par les réponses d'Uber Eats et de l'Association des plateformes d'indépendants (API) fournies le 6 novembre, ils n'ont donc plus d'autre choix que de faire grève, pour essayer de faire bouger les choses.

Alors que l'application compte 65 000 livreurs indépendants dans toute la France, certains clients auront peut-être du mal à recevoir leur commande en temps et en heure, lors du week-end de grève. Le principal concurrent d'Uber Eats, Deliveroo, pourrait bien en profiter.

L'application Uber Eats © Diego Thomazini / Shutterstock
L'application Uber Eats © Diego Thomazini / Shutterstock

Face aux revendications, la plateforme se défend et évoque un changement avantageux pour les indépendants

C'est à l'initiative des syndicats CGT Livreurs et Union Indépendants, auteurs d'un communiqué conjoint, que les travailleurs ont pris la décision d'impulser une grève nationale des livreuses et livreurs pour le premier week-end du mois de décembre.

L'occasion pour eux de demander, une nouvelle fois, le retrait du système de rémunération récemment mis en place par Uber Eats, et le retour à l'ancien système. Les syndicats et grévistes appellent aussi à une vraie transparence du prix des courses, ainsi qu'à la hausse de la rémunération pour tous les livreurs.

Du côté d'Uber Eats, on se défend en expliquant que le changement n'est pas destiné à diminuer ce que perçoivent les livreurs pour une course moyenne. La plateforme ajoute que durant ses expérimentations, menées à Lille, Avignon et Rouen, la rémunération moyenne avait même grimpé de 1,4 % par course.

Uber Eats : Food Delivery
  • Une interface simple pour accélérer le processus de commande
  • Une large variété de restaurants répertoriés dans l'app
  • Un suivi de commande ultraprécis

Alexandre Boero

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJC...

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Journaliste, chargé de l'actualité de Clubic. Reporter, vidéaste, animateur et même imitateur-chanteur, j'ai écrit mon premier article en 6ème. J'ai fait de cette vocation mon métier (diplômé de l'EJCAM, école reconnue par la profession), pour écrire, interviewer, filmer, monter et produire du contenu écrit, audio ou vidéo au quotidien. Quelques atomes crochus avec la Tech, certes, mais aussi avec l'univers des médias, du sport et du voyage. Outre le journalisme, la production vidéo et l'animation, je possède une chaîne YouTube (à mon nom) qui devrait piquer votre curiosité si vous aimez les belles balades à travers le monde, les nouvelles technologies et la musique :)

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Commentaires (16)

ABC
Cool ! Si tu veux bosser comme un esclave pour 500 balles par mois et finir sous les roues d’une bagnole… Postule chez Uber Eats !
a-snowboard
Il est surtout temps que cette anomalie fiscale disparaisse.
gothax
Les esclaves modernes d’entreprises bien aidés par les gouvernements (de tout pays …)<br /> Bravo ! Quel courage
Jona-85
Une possibilité d’avoir plus de précisions ? Combien d’heure de travail/semaine? Je sais que cela ne doit pas être un métier facile,mais de la à dire 500 euros/mois j’ai des doutes.
baazul
au mon dieu, vous voulez dire que les clients devront se faire à manger ou se déplacer pour aller chercher leur plat??? Mais dans quel monde vivons nous…<br /> Blague à part il faut que le gouvernement fasse son travail pour règlementer ça.
g-jack
Gagner 500 balles par mois, et ne pas oublier d’en redonner 100 à l’urssaf (20% merci l’autoentreprise ! ) pour peu que ce soit en complément de revenu, tu retires les impôts aussi bref au final il te reste quoi… 250€ ?<br /> Ah oui cerise sur le gâteau, 165€ par an de cotisation foncière entreprise… oui oui pour rouler à vélo tu paies une taxe foncière même si t’as pas de logement !!<br /> Bref, courage à eux !
MattS32
Jona-85:<br /> Une possibilité d’avoir plus de précisions ? Combien d’heure de travail/semaine? Je sais que cela ne doit pas être un métier facile,mais de la à dire 500 euros/mois j’ai des doutes.<br /> Le minimum légal en France, c’est 11.75€ par heure de «&nbsp;travail effectif&nbsp;». C’est à dire en comptant le temps de travail entre le moment où le livreur accepte une course et le moment où il la donne au client. Les temps d’attente et les temps de «&nbsp;retour à la base&nbsp;» (ie revenir dans une zone d’attente intéressante…) ne sont pas comptabilisés (alors qu’ils sont pendant ce temps «&nbsp;à disposition&nbsp;» de la plateforme… ce qui pour un salarié est compté comme du temps de travail). Sachant que quand ça a été mis en place, plus de 20% étaient en-dessous de ce seuil…<br /> Là-dessus tu enlèves 23% de charges. Ce qui fait que pour un 35h par semaine avec 5 semaines de congés 1240€ net par mois.<br /> Bien sûr, ça c’est sans tenir compte de tous les frais qui sont à la charge du livreur : assurance, mutuelle, prévoyance (parce que la «&nbsp;couverture santé la plus généreuse de toutes les plateformes en France&nbsp;» qu’offre «&nbsp;gratuitement&nbsp;» Deliveroo, c’est 30€ par jour en cas d’arrêt de plus de 7 jours… et dans la limite de 15 jours), vélo, équipement…<br /> Mais aujourd’hui, beaucoup de livreur touchent en fait bien moins que ça. Parce qu’il y a parmi les livreurs beaucoup de sans-papiers, qui ne sont pas enregistrés officiellement, et qui louent un compte à un tiers… Et bien sûr, le tiers, il prend sa large commission sur ce que ça rapporte. Exploiter la misère humaine a hélas toujours été un fond de commerce très lucratif…
ABC
Tu sembles complètement décalé des réalités de ce monde. Tu connais… l’ubérisation à l’extrême, les travailleurs pauvres ? Beaucoup n’étaient déjà même pas smicards. Alors divisé par 2 environ, le mot esclavage n’est même plus une image. Il y a bien des esclaves en France en 2023.<br /> Uber, c’est des conditions de travail dignes du tiers monde. Leur modèle c’est l’Inde où les chauffeurs Uber par exemple étaient payés correctement le temps de recruter. Puis dès qu’Uber a eu une flotte de chauffeurs à sa merci, tous coincés avec des crédits sur le dos, ils ont divisé les revenus, obligeant les chauffeurs à travailler 15h/j, 7/7 pour survivre. C’est ça qu’ils aimeraient importer chez nous si on les laissent faire. Uber c’est des chiens.
MattS32
ABC:<br /> tous coincés avec des crédits sur le dos<br /> Cerise sur le gâteau : crédits accordés par… Uber. Avec la voiture en garantie. Ce qui fait que pour ceux qui se retrouvent incapables de payer le crédit, Uber récupère la voiture. Une belle voiture, bien entretenue, pour une fraction de sa valeur, prêt à être revendue plein tarif et à crédit à un nouveau chauffeur.
ABC
Quand on voit comment le patron d’Uber insulte ses chauffeurs, Musk passerait presque pour un grand humaniste…<br />
Hikarunogo
Être patron indépendant c’est bien pire. J’ai plus de 6000€ de loyer mensuel. Et un chiffre d’affaire mensuel de 9000€ HT. Mon salaire est inférieur à 0. Eux au moins, ils ont un salaire supérieur à 0.<br /> De plus, on a un bail commercial de 9 ou 12 ans où on ne peut résilier qu’au bout de 3 ans avec 6 mois de préavis. Le propriétaire des murs n’a pas besoin de travailler pour gagner 6000€ par mois. L’esclavage moderne touche aussi les patrons.<br /> Et aussi, contrairement aux habitations, pour un local commercial, c’est le locataire qui paie les travaux et taxe foncière. Les nobles modernes existent bien, sous une autre forme.
PEPSIMAX
Etant d’une ancienne génération hélas je suis né dans un Monde où on «&nbsp;faisait ses courses&nbsp;».<br /> J’ai gardé cette habitude et je ne me fais livrer en rien sauf par Amazon pour mes croquettes pour chien qui viennent des Pays Bas. Faisant du vélo musculaire, je rencontre dans le bois pléthore d’africains, a 99% des migrants qui attendent sur des bancs une course qui s’affiche sur leur smartphone.<br /> Mon voisin et sa petite famille je l’appelle Amazon. Ingénieur télétravaillant ainsi que sa femme sont charmants mais remplissent les poubelles jaunes de multiples cartons et emballages, mais ils ne sont pas les seuls… Chaque midi et chaque soir les livreurs de cette marque livrent les repas à cette famille - ils sont charmants mais cela est hors de propos - Jeune couple svelte à leur arrivée, je constate depuis une obésité évolutive certaine chez ce couple contrastant fortement avec la ligne impeccable des livreurs à vélo.<br /> Esclaves mais en pleine forme au moins ils ne payent pas la salle de sport.
PEPSIMAX
presque alors…c’est bien de préciser.
Jeremy_Other
Non, aidé uniquement par la France et le rêve bancal de Macron !
Jeremy_Other
Je suis livreur depuis 6 ans, et l’un des principaux représentants français. Auparavant en effectuant la même durée de travail qu’un contrat classique, à savoir 151 heures par mois, je tournais à 1800/2500 € brut par mois. Désormais c’est 800 balles.
philumax
UBER : c’est du bizness ! C’est une boite, qui doit faire des bénéfices TOUT LE TEMPS !<br /> Aussi longtemps que la boite fera ça, elle existera et le jour ou il n’y a plus de bénéfices, elle fermera… Et rouvrira sous un autre non ! <br /> Donc, il est illusoire de vouloir soumettre cette boite à une quelconque règlementation qui lui ferait baisser ses bénéfices.<br /> Quant à l’assigner en justice, idem, c’est une «&nbsp;entité&nbsp;», donc elle n’a pas vraiment de siège.<br /> Quant à l’éventuel patron, il se transformera en courant d’air, dès que le feu sera signalé.<br /> Des boites de ce genre, ne risquent strictement rien !
ABC
PEPSIMAX:<br /> Esclaves mais en pleine forme au moins ils ne payent pas la salle de sport.<br /> Les centres de rééducation fonctionnelle en région parisienne sont remplis de livreurs à deux roues. Tous accidentés au travail. Livreur 2 roues est l’activité la plus représentée dans les centres de rééducation d’Île-de-France chez les moins de 30/40 ans. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg, car de nombreux livreurs Uber Eat ou Deliveroo n’ayant pas une couverture santé suffisante (voir pas du tout), sont exclus du système de soin. En clair pas de rééduc en sortant de l’hôpital.<br /> J’en ai vu un qui en était à son 2e accident avec une jambe bien amochée (fracture ouverte + greffe de peau) et dont l’objectif était de remonter sur son 2 roues le plus vite possible, même payé une misère, parce qu’il faut bouffer.
Jeremy_Other
Et pourtant c’est faux.<br /> • Elles ont perdues des dizaines de procès<br /> • La cour de cassation (la plus haute juridiction de France) a donné un jugement qui fait jurisprudence depuis 2018<br /> • Deliveroo à été condamné au pénal en 2022 (prison avec sursis également et 100 millions d’euros à payer à L’URSSAF)<br /> • Uber a encore récemment été condamné (+ de 200 millions de dollars à payer, rien qu’à New York).<br /> • L’union Européenne a adopté une directive pour les travailleurs des plateformes historique qui impose une présomption de salariat, inversant la charge de preuve et ce, malgré les millions (5, précisément) versés par le lobbying intensif au Parlement Européen.<br /> Ces plateformes ne sont pas intouchables, ce qui l’est, c’est le code du travail.
Palou
philumax:<br /> Donc, il est illusoire de vouloir soumettre cette boite à une quelconque règlementation qui lui ferait baisser ses bénéfices.<br /> Quant à l’assigner en justice, idem, c’est une « entité », donc elle n’a pas vraiment de siège.<br /> Quant à l’éventuel patron, il se transformera en courant d’air, dès que le feu sera signalé.<br /> Des boites de ce genre, ne risquent strictement rien !<br /> Détrompe toi, pour faire des livraisons (Mama zone ou des repas) il faut une licence de livraison en France pour la société qui le fait, il suffit juste de leur supprimer cette licence et hop …
philumax
Il faut du monde, pour faire ces contrôles : des fonctionnaires ! Il n’y en a presque plus !
philumax
Il a payé on amende, Deliveroo ?
Jeremy_Other
Ils ont demandé la mise en place d’un mandat ad hoc, car les caisses sont vides apparemment
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