4000 chercheurs en colère signent une pétition en ligne

12 janvier 2004 à 00h00
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La recherche française a le blues !

Dans une lettre ouverte au gouvernement, près de 4000 chercheurs opposés au « démantèlement » de la recherche publique en France ont signé une pétition mise en ligne mercredi 7 janvier 2004 (http://recherche-en-danger.apinc.org/article.php3?id_article=147)

L'internaute est accueilli par ces mots « la recherche publique est sinistrée, organisons-nous pour la sauver. »

A travers cette initiative, différents chercheurs et directeurs de laboratoires, dont Alain TRAUTMANN, co-Directeur du département de biologie cellulaire de Cochin, Axel KAHN, Directeur de l'Institut Cochin, Alain FISCHER, Directeur d'une unité Inserm-Institut Necker, et Geneviève ROUGON, Directrice de l'Institut de biologie du développement de Marseille, dénoncent « l'abandon de la recherche fondamentale par l'Etat. »

Les chercheurs soulignent « qu'en dépit du discours officiel affirmant que la recherche est une priorité nationale, le gouvernement français est bel et bien en train de fermer le secteur de la recherche publique, sans même se rendre compte qu'il n'y a rien pour la remplacer. »

Mardi dernier, Jacques CHIRAC a signalé que « l'effort national de recherche, tout compris, devra être porté d'un peu plus de 2% à 3% du PIB. » Le Président de la République a ajouté qu'une nouvelle loi d'orientation de la recherche allait être adoptée « avant la fin de l'année 2004. »

Pour leur part, les signataires de la pétition accusent l'Etat « d'asphyxier financièrement les organismes de recherche publique. »

« Les baisses ajoutées aux annulations et au non paiement des crédits votés par le Parlement - début décembre 2003, 50% des crédits de fonctionnement 2002 du CNRS ne lui avaient toujours pas été versés ! - mettent plusieurs EPST (comme le CNRS, l'INSERM ou l'INRA) et EPIC (dont le CEA) au bord de la faillite », peut-on lire dans la lettre ouverte.

Les chercheurs demandent par conséquent à la ministre déléguée à la recherche et aux nouvelles technologies, Claudie HAIGNERE, que « soit mise en chantier dans les plus brefs délais la préparation d'Assises nationales de la recherche.»

Les signataires de la pétition concluent que « si les pouvoirs publics ne mesurent pas la gravité de la situation et, en particulier, la désespérance des plus jeunes, qui devient le problème central de nos laboratoires, les directeurs d'unités et d'équipes signataires présenteront leur démission collective de leurs fonctions de direction. »

Cette menace aurait été très mal perçue par le ministère délégué à la recherche, si l'on en croit l'édition du 10 janvier 2004 du quotidien Le Monde.
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