Jean Ducharne, MidInvest : "Beaucoup de fonds restent à investir en France"

26 août 2009 à 16h16
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Chargé de promouvoir MidInvest, Jean Ducharne revient sur le format de ces rendez vous d'affaires situés à Toulouse en Midi-Pyrénées. Il se prononce sur une éventuelle crise 2.0 et revient sur les qualités que doit développer un entrepreneur pour séduire un investisseur.

JB - Jean Ducharne, bonjour. Toulouse est plutôt connue pour son savoir faire aéronautique. Pourquoi y organiser une rencontre réunissant entrepreneurs et investisseurs du secteur des TIC ?

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Jean Ducharne
JD - Midi-Pyrénées constitue en effet la première région aéronautique et spatiale européenne avec plus de 60 000 emplois et 550 entreprises, parmi lesquelles beaucoup de leaders mondiaux comme Airbus, Astrium, ATR, Daher-Socata, Goodrich, Latécoère, Rockwell, Safran ou encore Thales.

Mais d'autres secteurs stratégiques, qui ont le vent en poupe chez les investisseurs, sont très bien représentés sur le territoire régional, comme les biotechnologies, les agro et les éco-industries. Concernant l'aéronautique et l'espace, ce secteur a notamment contribué à l'émergence d'un pôle fort dans le domaine des TIC qui représentent en Midi-Pyrénées pas moins de 39 000 emplois. C'est d'ailleurs un groupe d'experts TIC qui, en 2003, a été à l'origine de la création de Midinvest. Chargé de définir les pistes stratégiques de développement pour les entreprises de cette filière, il avait révélé la nécessité d'améliorer l'accès de ces entreprises à des financements.

Cependant, dès la première édition, Midi-Pyrénées Expansion, l'Agence Régionale de Développement organisatrice, avait souhaité l'ouvrir à d'autres secteurs innovants. Aujourd'hui, Midinvest rassemble, sans discrimination sectorielle, investisseurs en capital et entrepreneurs en recherche de financement.

JB - Concrètement, que propose Midinvest aux entrepreneurs qui déposent leur dossier ?

JD - En complément de la présentation et des rendez-vous d'affaires le 5 novembre, nous proposons aux entrepreneurs retenus un accompagnement complet pour préparer efficacement et optimiser leurs rencontres avec les acteurs de l'investissement. Nous partons du constat fait par de nombreux investisseurs que beaucoup de dirigeants « passent à côté » de leur premier rendez-vous, étape pourtant incontournable pour susciter l'intérêt d'un financeur potentiel. Nous proposons donc aux dirigeants un coaching personnalisé en amont de la manifestation pour les aider d'une part à maximiser l'impact de leur présentation le jour J, en construisant un discours étayé et convaincant, et d'autre part en les assistant dans l'élaboration des éléments-clés du dossier investisseur : executive summary (résumé du business plan) et support de présentation. Cette deuxième partie sera notamment assurée par les équipes de Multeam, spécialiste de la levée de fonds pour les entrepreneurs à fort potentiel de croissance. Cet accompagnement se déclinera sous la forme d'ateliers collectifs et d'entretiens individuels et offrira un suivi permanent avant, pendant et après Midinvest. Le 5 novembre, les entrepreneurs, dûment préparés, auront donc 10 minutes pour « pitcher » leur projet et poursuivre ensuite les échanges dans le cadre de rendez-vous d'affaires privatifs avec les investisseurs. Les entrepreneurs qui souhaite donc bénéficier de cet accompagnement et accélérer la prise de contact avec les investisseurs ont jusqu'au 24 septembre pour déposer une candidature sur www.midinvest.fr

JB - Peut on parler de "Crise 2.0" dans le secteur ? Quelle est l'attitude des investisseurs actuellement ? Quels types de projets attendent-ils ?

JD - Sans pécher par excès d'optimisme, l'expression Crise 2.0 est peut-être un peu forte et le secteur des TIC a bien résisté jusqu'ici aux effets de la crise. Certes, on assiste à davantage d'attentisme et de prudence de la part des investisseurs en capital, ce qui se traduit par une sélectivité accrue dans leurs choix d'investissement. Mais on sait aussi que les entreprises innovantes dans les TIC se financent beaucoup par fonds propres et sont donc moins sensibles au tarissement du crédit bancaire. Selon l'AFIC, beaucoup de fonds restent encore à investir en France, et même si les FCPI et FIP ont été impactés relativement fortement par la crise économique et financière, les capitaux issus de la collecte ISF représentent encore pour cette année une source importante de financement pour les entreprises innovantes.

Pour satisfaire des investisseurs toujours plus exigeants, ce seront donc des entreprises TIC reposant sur des business models solides et innovants (C to B, C to C !), avec des temps d'accès au marché plus courts, qui tireront le mieux leur épingle du jeu. Au-delà des TIC, domaine encore fortement investi par le capital-risque, les financeurs regardent attentivement les projets dans la santé, les biotechnologies, et les cleantech, secteur qui connaît aujourd'hui la croissance la plus forte en Europe.

JB - Jean Ducharne, je vous remercie.
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