Jérome Tredan, Microsoft : "Windows 7 fera un bien meilleur départ que Vista"

14 août 2009 à 11h10
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Au travers d'une tribune libre relayée dans nos colonnes, Eric Tirlemont, associé STSI, et Fabrice Bardon, manager chez Ineum Consulting, émettaient récemment l'idée que Windows 7, le futur système d'exploitation de Microsoft, connaitrait des débuts difficiles en entreprise, desservi par le contexte économique, le souvenir de Vista et des coûts de licence « probablement en hausse ». Suite à cette publication, il n'était que justice d'aller recueillir le point de vue du principal intéressé, exprimé ici par Jérôme Tredan, directeur marketing Windows Entreprises chez Microsoft France.

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AL - Qu'avez-vous envie de répondre à ceux qui pronostiquent déjà l'échec de Windows en entreprise ?

JT - Nous sommes un peu surpris par de tels propos. Il nous parait encore un peu tôt pour nous inquiéter des parts de marché de Windows 7, mais si l'on s'en tient pour l'instant à des indicateurs factuels, le bilan est plus que positif. Nous venons d'annoncer la disponibilité de la RTM (version finale qui précède la sortie commerciale, ndlr) de Windows 7, il y a une quinzaine de jours, et nous enregistrons déjà un volume de téléchargement très important. En France, notamment, pays qui se place troisième derrière les Etats-Unis et l'Allemagne en nombre de téléchargements, alors que la version française n'est pas encore disponible. Sur le site Technet (édité par Microsoft à destination des professionnels de l'informatique, ndlr), 6 à 7% du trafic se fait déjà depuis Windows 7.

Il en va d'ailleurs de même avec le programme d'adoption anticipée que nous mettons en place à chaque sortie de nouvel OS, qui n'a jamais reçu autant de demandes de participation. Il est rare que les entreprises manifestent un tel intérêt avant même que le produit soit disponible. Enfin, le programme de pré-réservation ouvert au grand public ouvert depuis le 15 juillet a montré qu'il existait un vrai engouement.

L'intérêt dont fait preuve le grand public et l'entrain des testeurs ne garantissent toutefois pas le succès en entreprise...

JT - C'est vrai, et c'est pour cela que nous allons mettre en place de nouveaux dispositifs à partir du 1er septembre, date à laquelle Windows 7 sera proposé aux entreprises. Il faut également savoir que pour des licences en volume, la mise à jour vers Windows 7 sera 15% moins cher que lors du passage à Vista.

Après, il faut prendre en compte le fait que les entreprises mettent généralement de 18 à 24 mois pour effectuer le déploiement d'un nouveau système d'exploitation. Si l'on parle de parts de marché, il faut donc distinguer l'acquisition des licences du moment où elles sont déployées. Avec XP, il avait par exemple fallu deux ans pour que l'OS soit déployé sur 10% de la base installée, et cinq ans pour atteindre 50%. Avec Vista, les parts de marché devront être étudiées différemment, puisque le système ne sera resté que trois ans sur le marché contre cinq pour XP.

AL - En parlant de Vista, que retenez vous de cette expérience et d'un lancement que beaucoup ont qualifié de manqué ?

JT - Nous n'étions probablement prêt à 100% au moment de la mise à disposition du système, ce qui a posé pas mal de problème. Les choses ont été réglées à partir du SP1, mais en termes de perception, le mal était déjà fait. Ça a été assez difficile de remonter la pente, mais on en a tiré certaines leçons. Aujourd'hui, on a à peu près 3200 éditeurs de logiciels sur le territoire français, qu'on a tous contactés de façon à s'assurer que les travaux de compatibilité avaient été effectués et que leurs applications sauront tirer parti des fonctionnalités de Windows 7, comme celles qui se situent au niveau des écrans tactiles.

AL - En cette période où les entreprises auraient plutôt tendance à rogner sur leurs budgets IT, pourquoi devraient-elles envisager de passer à Windows 7 et quel retour sur investissement leur promettez-vous ?

JT - Windows 7 dispose de centaines d'améliorations qui permettront de gagner du temps ou d'améliorer la productivité, à différents niveaux de l'entreprise. On peut citer par exemple la technologie Direct Access, qui permet d'accéder au réseau de l'entreprise de façon transparente et sécurisée, sans avoir à s'occuper de créer un VPN ou d'une quelconque mise en quarantaine ; ou Bitlocker, qui permet depuis Vista le chiffrement des données et prend maintenant en charge les périphériques externes tels qu'une clé USB. Plutôt utile lorsqu'on sait que 700 PC portables sont perdus chaque semaine à Roissy.

Windows 7 dispose de bien d'autres innovation qui touchent également à l'administration, au support, au déploiement, à la gestion de la bande passante, etc. On observera également un gain au niveau des ressources machine. C'est tout de même la première fois qu'on sort un système moins gourmand en ressources que son prédécesseur. On ne sera donc plus dans la course à la puissance, comme on a pu la connaitre ces dernières années. Nous publierons bientôt des études comparatives qui permettront de mieux réaliser le retour sur investissement possible.

AL - Sur la migration, comment assurer une transition sans heurts de XP ou Vista à Windows 7 ?

JT - Dans la mesure où Windows 7 partage le même noyau que Windows Vista, il faudra tester la compatibilité de ses applications métiers avec l'un ou avec l'autre. Une application qui fonctionne avec Vista a 98% de tourner sans problème avec 7, mais la transition sera d'autant plus facile qu'une rupture technologique est apparue avec la virtualisation. Windows 7 intègre en effet un outil, XP Mode, qui permet de faire fonctionner une application conçue pour Windows XP de façon transparente, sans pertes de performances sur le poste de travail.

AL - Pour finir, un mot des objectifs ?

JT - Comme vous le savez, on ne communique pas sur les objectifs. Cela dit, sur le rythme d'adoption de Windows 7 en entreprise, on veut faire au moins aussi bien qu'avec XP, voire mieux.

AL - Jérôme Tredan, je vous remercie.

Alexandre Laurent

Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech,...

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Alex, responsable des rédactions. Venu au hardware par goût pour les composants qui fument quand on les maltraite, passé depuis par tout ce qu'on peut de près ou de loin ranger dans la case high-tech, que ça concerne le grand public, l'entreprise, l'informatique ou Internet. Milite pour la réhabilitation de Après que + indicatif à l'écrit comme à l'oral, grand amateur de loutres devant l'éternel, littéraire pour cause de vocation scientifique contrariée, fan de RTS qui le lui rendent bien mal.

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