Stéphane Beillaud : « Wat.tv forme une grille de programmes web sans équivalent »

28 octobre 2008 à 16h22
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Avec 4,75 millions de visiteurs uniques contre 10,8 millions pour YouTube et 7,6 millions pour Dailymotion, Wat.tv commence à s'imposer dans le paysage de la vidéo sur internet français. Rencontre avec Stéphane Beillaud, directeur marketing de WAT au sein du pôle nouveau média du groupe TF1.

JB -Stéphane Beillaud, bonjour. En quelques mots, comment expliquez vous la renaissance de Wat.tv ? Quel rôle joue l'émission WatCast ?

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Stéphane Beillaud
SB -Parler de renaissance n'est pas juste, Wat connaît un développement organique sain depuis sa naissance en juin 2006. Passer de 0 à pres de 5 millions de visiteurs uniques n'est pas une chose facile, ni répandue.

Nous avons fait évoluer WAT régulièrement depuis 2 ans. D'un positionnement centré autour des créations des amateurs et sur la base de ce catalogue de contenus originaux et légaux, nous avons lentement mais sûrement adressé une cible de plus en plus large pour offrir une visibilité accrue à ces membres pionniers. Pour ce faire nous avons travaillé d'arrache pied pour faire évoluer notre interface et proposer un vrai nouveau media, enrichir notre catalogue de contenus puis en améliorer notre référencement et la diffusion.

Un travail éditorial de qualité a permis de recruter de nouveaux contributeurs d'abord indépendants puis professionnels alimentant Wat en contenus à forte valeur. Nous avons eu le souci constant de continuer à valoriser les talents amateurs et les contenus à plus fort potentiel d'audience grâce à une programmation fortement tournée vers notre public de 15/24 ans.

Wat est la seule plateforme vidéo à exposer aussi largement ses membres via leurs contenus. Je suis ravi que vous citiez Watcast, car disposer d'une émission Tv pour un acteur web est suffisamment rare pour être noté. Watcast attire chaque vendredi sur TF1 environ 400.000 téléspectateurs, soit près de 10 % de notre audience web. Watcast, tout comme nos partenariats de diffusion des contenus de nos membres sur d'autres sites web, contribuent à tenir concrètement notre promesse : qui aujourd'hui expose les vidéos issues du web en TV tout en rémunérant leurs auteurs ?

JB -Pourquoi avoir créé une marque ex-nihilo et ne pas avoir capitalisé sur VideoGag qui propose des vidéos "UGC" depuis déjà deux décennies ?

SB -Réduire la video sur internet aux UGC (ndlr : UGC = user-generated-content, contenus produits par les internautes) n'a jamais été une fin en soi et le marché nous donne raison. Si notre catalogue de contenus et notre communauté générent régulièrement les vidéos qui "buzzent", elles ne se limitent vraiment pas à des "gags".

Wat a été imaginé pour s'adresser sur internet à un public jeune et technophile avec un produit pour l'époque fortement innovant. Il nous a semblé que pour toutes ces raisons, une nouvelle marque était à imposer.

JB -A moyen terme, pensez vous pouvoir rattraper Dailymotion voire Youtube sur le marché français ?

SB -Nous avons une histoire et un modèle différent. Comme vous le savez aussi nous ne jouons pas avec les mêmes armes, notamment en terme de légalité et donc de taille du catalogue. Je vous invite à regarder le top des plus vus, chaque matin, des leaders pour voir si la compétition est équitable. Notre objectif, qui consiste à créer un modèle économique viable, est en train d'être adressé, sans détruire de valeurs, c'est notre plus grande fierté.

Nos chiffres sont très encourageants bien que nous portons une stratégie de valeur et non uniquement de volume. Nos efforts sont concentrés sur la création d'une offre respectueuse des ayant droits, soucieuse des attentes des internautes en constante évolution et de l'intégration intelligente de nos partenaires annonceurs.

JB -Au delà de l'engouement des internautes, que pensent les annonceurs de cette plate-forme ?

SB -Je pense que les annonceurs ont compris que Wat était en train de réussir le double pari de créer un usage fort chez les consommateurs tout en proposant un écrin publicitaire et une expérience connivente entre l'internaute et les marques. Grâce à une gamme de formats publicitaires innovants (billboard vidéo, coupure vidéo des vidéos longue, habillage événementiels) et à nos opérations spéciales réussies, je crois que les annonceurs nous font de plus en plus confiance.
Ainsi, malgré le contexte économique, nous atteindrons nos objectifs de chiffre d'affaires cette année, contrairement à nos concurrents.

JB -Comme M6 (ndlr : maison mère de NetEco), FTV ou Canal+, comptez vous vous lancer une offre de télévision de rattrapage ? Quelle sera sa marque ?

SB -Appartenant au groupe TF1, Wat porte la stratégie du groupe en matière de valorisation digitale des contenus de nos antennes TV, à savoir : exposer les contenus en amont et en aval de la diffusion sur l'ensemble des plateformes pour maximiser la visibilité des programmes et créer du lien avec les téléspectateurs internautes.

La catch up n'est pas une fin en soi. Aujourd'hui l'offre vidéo des sites du groupe atteint 100 millions de videos vues par mois, ce qui va bien au delà de tout produit catch up.
Malgré la modernité affichée par les effets d'annonce, force est de constater que l'usage demeure marginal comparé à celui d'une offre vidéo complète et profonde incluant les programmes clés en rattrapage. La grande majorité de notre audience se fait sur des produits courts, adaptés au media internet, la catch-up, même sur des programmes forts, est un usage très secondaire.
Pour porter ce modèle, Wat a développé une solution de diffusion vidéo unique pour équiper l'ensemble des sites du groupe TF1 elle est notamment visible sur les sites des principaux programmes de l'antenne (Star Academy, Second Chance ...).

Wat diffuse donc un catalogue premium de contenus issus des antennes TV, tels que Secret Story, Kol Lanta, Star Academy 8, Flics, Seconde Chance, AutoMoto et bien d'autres à venir. Associés aux vidéos buzz et aux créations indépendantes, ils forment une grille de programmes web sans équivalent.

JB -Stéphane Beillaud, je vous remercie.
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