Isabelle Carcassonne : "Cognos n'a pas obligation de se fondre dans un moule IBM"

22 août 2008 à 11h54
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Isabelle Carcassonne, directrice marketing Cognos Europe du Sud, fait le point sur l'intégration de l'éditeur canadien de logciels décisionnels (BI) au groupe informatique américain IBM.

AB - Isabelle Carcassonne, bonjour. Le groupe informatique américain IBM a finalisé le rachat de Cognos en janvier 2008. Comment s'est passée l'intégration ?

IC - L'intégration de Cognos par IBM n'est pas encore totalement achevée. Tous les aspects ont été abordés, ils avancent à grands pas, mais l'idée est de prendre le temps de les faire aboutir au mieux sachant que 'le transfert of trade' est prévu le 31.12.2008.

Il est très important de comprendre la différence entre la date d'acquisition et les dates de 'transfert of trade' et de 'transfert of employement' ! La date de l'acquisition est la date où Cognos est devenue une filiale d'IBM, et où les capitaux ont été repris par les actionnaires d'IBM. La date du 'transfert of trade' est la date à laquelle l'entité juridique Cognos disparaît. Enfin, la date de 'transfert of employement' est la date à laquelle tous les employés de Cognos deviennent des employés IBM. Ces dates ne sont d'ailleurs pas toutes les mêmes selon les régions.

Tous ces aspects font l'objet d'un dialogue continu. Par exemple, au niveau des employés, les discussions se poursuivent afin de définir les conditions contractuelles optimales pour intégrer au mieux les employés Cognos dans la structure IBM. Pour les clients, les chantiers sont multiples : comment harmoniser la segmentation clients, comment intégrer les fonctions de support, d'accompagnement, de relations financières pour garantir le même niveau de service après la disparition de l'entité juridique Cognos. Au niveau des partenaires, enfin, il reste également un certain nombre d'aspects à finaliser : faire converger les programmes partenaires des deux sociétés, s'assurer que les partenaires Cognos pourront continuer à revendre les solutions de Cognos tout en respectant la politique de partenariats d'IBM, étudier les moyens d'intégrer des partenaires IBM qui souhaitent devenir partenaires Cognos, etc.

Pour chacun de ces sujets, tout se passe dans la douceur et le dialogue. IBM analyse les pratiques de Cognos et retient certaines « bonnes pratiques » pour les mettre en oeuvre au sein du groupe. Il s'agit d'un véritable partage, Cognos n'ayant pas obligation de se fondre dans un moule IBM préétabli. IBM évolue en fonction de ses acquisitions, c'est manifeste dans notre cas.

AB - Le rachat de Cognos fait suite à l'acquisition d'Hyperion par Oracle, de Business Objects par SAP et de Spotfire par Tibco Software. Quel est votre point de vue sur un mouvement de concentration du marché de la Business Intelligence (BI) où les grands éditeurs de l'informatique de gestion se taillent la part du lion ?

IC - Ce mouvement était quasi inéluctable. Les sociétés sont, tout à fait logiquement, à la recherche de nouvelles sources de croissance. Le potentiel offert par les technologies de Performance Management est énorme pour toute société de l'industrie du logiciel. Ajoutons que la gestion des performances entre dans une nouvelle ère de mondialisation et de démocratisation. Nous n'en sommes qu'au début de son implémentation dans les entreprises. Le potentiel est donc gigantesque et peut être estimé à celui des ERP (progiciels de gestion), il y a 10 ans ! Il est de fait nécessaire de disposer d'une taille critique importante pour assurer - et assumer - les efforts d'innovation dont ne bénéficiaient aucun des acteurs spécialisés de la BI.

AB - Les derniers grands éditeurs indépendants de la BI comme MicroStrategy, Information Builders et SAS Institute, peuvent-ils résister ?

IC - En dehors d'une spécialisation très pointue, je ne pense pas. Tous les acteurs cités ne sont donc pas promis au même avenir. C'est en effet un risque énorme pour les grands groupes que de confier leur stratégie de Performance Management à des petits acteurs indépendants. Il faudrait vraiment qu'ils proposent des fonctionnalités tout à fait spécifiques - qui ne sont pas disponibles chez les grands acteurs - et une spécialisation très particulière et pointue pour survivre. En aucun cas, ils ne pourront rester généralistes !

AB - Sur ce marché en ébullition, quels sont les atouts de Cognos ?

IC - Il n'y a aucune redondance au niveau des roadmap produits de Cognos et d'IBM, et nous continuons à faire évoluer notre plate-forme et à innover sur nos domaines de compétences respectifs. L'intégration a pu se faire de façon immédiate du fait de l'architecture SOA (architecture orientée services) d'IBM Cognos 8. Cognos est le seul acteur à rester indépendant des ERP et à disposer d'une plate-forme totalement intégrée dédiée à la BI, à la planification budgétaire ainsi qu'à la consolidation financière, avec un référentiel de données unique. Cette avancée technologique qui faisait déjà notre force avant l'acquisition est encore plus pointue désormais, à l'heure où nos concurrents doivent consacrer du temps à l'harmonisation et à l'intégration de solutions qui, pour une grande partie, sont redondantes entre elles.

AB - Isabelle Carcassonne, je vous remercie.
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