Qu’il s’agisse d’écouteurs, de tablettes ou de smartphones, Samsung a l’habitude de décliner ses produits phares en une version « FE » (pour Fan Edition). L’objectif du coréen est de proposer l’essentiel de ses technologies phares à un prix nettement plus accessible. Le Galaxy S25 FE, présenté début septembre, suit cette logique en reprenant plusieurs caractéristiques du Galaxy S25+.

Samsung Galaxy S25 FE

Avec un tarif de lancement débutant à 749€, le nouveau venu se positionne pile entre les Galaxy A les Galaxy S. Mais vaut-il véritablement le coup ? Les concessions faites afin de maintenir un prix acceptable s’avèrent-elles gênantes ? Pour le savoir, on l’a pris en test pendant un mois.

Les plus
  • Très bon écran
  • Qualité d'image en extérieur
  • OneUI 8.0 + Galaxy AI
  • 7 ans de mises à jour logicielles
  • Conformité IP68
Les moins
  • Charge rapide pas si rapide
  • La puce Exynos 2400 vieillissante
  • Prix élevé par rapport au positionnement

Design & ergonomie très classiques

Galaxy S oblige, Samsung a bichonné l’aspect du nouveau venu et l’on retrouve avec plaisir le design épuré de la série S25 ainsi que le châssis en aluminium Armor parfaitement usiné. Il est enserré par deux feuilles de verre Gorilla Glass Victus+, le tout bénéficiant d’une finition minutieuse.

Samsung Galaxy S25. FE ©Marc Mitrani pour Clubic
Samsung Galaxy S25 FE. ©Marc Mitrani pour Clubic

Avec 7,4 mm d’épaisseur et 190 grammes sur la balance, le S25 FE affiche des mensurations contenues pour un smartphone de 6,7 pouces (17 cm de diagonale). C’est d’ailleurs le modèle FE non pliant le plus fin et le plus léger jamais conçu par Samsung (le Z Flip 7 FE a une épaisseur de 6,9 mm déplié).

La sobriété esthétique avant tout ! ©Marc Mitrani pour Clubic

Samsung le propose en quatre coloris : bleu nuit, noir absolu, bleu clair et blanc. La face arrière de notre modèle de test (bleu nuit) dispose d’une finition douce limitant les traces de doigt. La caméra dorsale, composée de trois modules disposés verticalement, s’intègre correctement à l’ensemble, même s’ils dépassent légèrement de la surface.

Samsung Galaxy S25 FE. ©Marc Mitrani pour Clubic
Samsung Galaxy S25 FE. ©Marc Mitrani pour Clubic

L’ergonomie reste on ne peut plus classique : le flanc droit abrite les traditionnelles touches de contrôle du volume et de mise sous tension, le tiroir à SIM prend place sur la face inférieure, à gauche du port USB Type-C. Précisons qu’il est possible d’utiliser simultanément jusqu’à deux cartes SIM ou eSIM, ainsi qu’une combinaison des deux.

Bon point pour la certification IP68 : le Galaxy S25 FE résiste à une immersion jusqu’à 1,5 mètre pendant 30 minutes et s’accommode parfaitement de la poussière. Cela dit, on évitera de le plonger volontairement : il n’est pas fait pour cela.

Un écran lumineux et fluide

Le Galaxy S25 FE embarque une dalle Dynamic AMOLED 2X de 6,7" affichant une définition de 1 080 points par 2 340. Elle dispose d’un taux de rafraîchissement adaptatif grimpant jusqu’à 120 Hz.

En pratique, la navigation est fluide et agréable, tant pour scroller sur les réseaux sociaux ou pour jouer. Samsung annonce une luminosité pouvant atteindre 1900 nits en pic HDR. En conservant le réglage automatique de la luminosité, l’écran reste lisible en plein soleil.

L'écran du Galaxy S25 FE est lumineux et agréable en toute circonstance. ©Marc Mitrani pour Clubic

La dalle bénéficie d’une certification HDR10+ et dispose par défaut d’une colorimétrie un poil boostée afin de rendre l’image plus flatteuse à la rétine humaine. Si cela vous chagrine, un tour par les paramètres système permet d’activer le rendu « naturel » à la place de « vif », sélectionné par défaut. Les noirs sont profonds et les contrastes infinis de cette technologie font toujours merveille pour regarder des films ou des séries.

Nous n’avons en définitive rien à reprocher à cet excellent écran qui prouve une fois de plus le savoir-faire de Samsung en matière de dalles AMOLED.

Performances & autonomie

La puce Exynos 2400 commence à atteindre ses limites

Tandis que les Galaxy S25, S25+ et S25 Ultra profitent tous du puissant Snapdragon 8 Elite, Samsung a choisi pour le S25 FE le SoC maison Exynos 2400. Celui-ci n’est pas exactement un perdreau de l’année, puisqu’on l’a déjà croisé sur les S24 et S24+. Il commence donc à accuser son âge face à la concurrence.

Le SoC Exynos 2400 est accompagné par son fidèle compagnon, le GPU Xclipse 940 (capable de gérer le ray tracing au niveau matériel), dispose de 8 Go de mémoire vive LPDDR5X et de 128, 256 ou 512 Go de stockage UFS 3.1 interne non extensibles.

Nous avons soumis le S25 FE à notre batterie habituelle de benchmarks. Les résultats confirment nos impressions : l’appareil obtient 1 658 878 points au test Antutu, 6 999 points en multicœurs et 2 113 points en monocœur sous Geekbench 6. Le GPU récolte 4 117 points avec 3DMark Wild Life Extreme.

Résultats Antutu.
Résultats Geekbench.
Résultats 3DMark Wildlife Extreme.

Ces scores, bien qu’honorables, placent le S25 FE en retrait par rapport aux smartphones équipés du Snapdragon 8 Elite ou du Dimensity 9400. On ne peut s’empêcher de regretter que Samsung n’ait pas intégré l’Exynos 2500, présent dans le Galaxy Z Flip 7, qui aurait offert des performances plus en phase avec 2025.

En usage quotidien, le S25 FE s’acquitte correctement de toutes les tâches. La navigation est fluide, le multitâche fonctionne bien et les applications s’ouvrent sans latence notable. Les 8 Go de RAM suffisent amplement pour conserver plusieurs applications en mémoire sans ralentissement.

Côté gaming, les choses se corsent un peu. Les jeux les plus exigeants tournent sans problème, mais on remarque parfois une légère saccade lors des phases les plus intenses. La chambre à vapeur, 13% plus grande que sur le S24 FE, aide à limiter le throttling, mais l’appareil chauffe tout de même lors de longues sessions de jeu.

Une autonomie correcte

Le Galaxy S25 FE embarque une batterie de 4 900 mAh, soit 200 mAh de plus que le S24 FE, et identique à celle du Galaxy S25+. En utilisation normale (navigation Web, réseaux sociaux, messageries instantanées, streaming audio et vidéo modéré, photos), on dépasse allègrement la journée d’autonomie.

Dans nos conditions de test, nous avons atteint environ un jour et demi avant de devoir passer par la case recharge. En mode geek, où l’on abuse du streaming vidéo, des jeux et où l’on photographie à tout-va, l’autonomie descend à une journée. Ces performances sont honnêtes sans être toutefois exceptionnelles.

La charge filaire rapide est annoncée à 45 watts, soit en hausse par rapport aux 25W du S24 FE. Samsung promet 65% de charge en 30 minutes. Il faut pour cela acquérir le chargeur qui va bien, c’est-à-dire le modèle officiel de Samsung vendu en option. Avec un modèle standard, cela prend un peu plus de temps : nous avons atteint 50% en 37 minutes et il a fallu au total 95 minutes pour les 100%.

Cette charge rapide ne l’est pas vraiment, surtout si on la compare à ce que propose la concurrence à ce niveau de prix (100 watts chez OnePlus, par exemple). Enfin, la charge par induction est compatible Qi2 (15 watts) à condition d’utiliser une coque adaptée.

Contrairement à la concurrence, Samsung ne semble pas pressé de proposer une charge vraiment rapide. Est-ce par économie ? Ou par crainte d’un problème lié à la batterie ? Depuis l’explosive mésaventure du Galaxy Note 7, le coréen reste frileux en matière d’innovation énergétique.

One UI 8 et Galaxy AI toujours aussi réussis

Sans surprise, le Galaxy S25 FE embarque Android 16 et la surcouche maison OneUI 8.0. Samsung garantit 7 mises à jour majeures d’Android ainsi que 7 ans de patches de sécurité, un engagement qui le place au niveau de Google.

On ne va pas s’étendre sur OneUI 8.0, dont on a déjà vanté les mérites à plusieurs reprises. La surcouche de Samsung demeure complète, intuitive et comble les lacunes de l’interface Android stock (et il y en a !) On apprécie les possibilités de personnalisation poussées de l’interface ainsi que sa fluidité générale.

L’intelligence artificielle Galaxy AI est bien entendu présente. Comme nous le mentionnions lors des tests des Galaxy Z Flip 7 et Z Fold 7, elle devient plus facilement accessible. On peut l’invoquer depuis n’importe quelle app autorisant l’édition ou la sélection de texte. Elle offre des fonctionnalités précieuses, comme la création de résumés, la mise en forme de notes et leur traduction.

Mention spéciale à l’appli Galaxy Notes, qui reste l’un des outils de manipulation de texte les plus aboutis que nous connaissions.

L’assistant personnel Bixby s’efface progressivement au profit du Gemini de Google, qui se révèle nettement plus doué pour gérer des tâches complexes impliquant plusieurs applications. La retouche photo par IA gagne en précision, tout comme la génération d’images. La gomme audio fait du bon boulot en nettoyant les pistes sonores des vidéos.

Now Brief et la Now Bar affichent sur l’écran d’accueil des infos contextuelles pertinentes : carte d’embarquement et temps restant avant la fermeture de l’embarquement, par exemple.

Au fil des jours, Now Brief « apprend » à connaitre son utilisateur et propose des actions en tenant compte de vos habitudes comme activer la lecture d’une playlist lors d’un entraînement sportif, afficher les embouteillages sur un trajet travail maison, etc.

Si les premières itérations de Now Bar nous avaient un peu laissées sur notre faim, ce n’est plus vraiment le cas et l’outil devient vraiment utile après quelques semaines d’observation silencieuse.

Mais Galaxy AI n’est pas exempt de défauts. La limitation des textes traités agace (4 000 à 10 000 caractères selon les fonctions). Plus problématique, la détection de contenus sensibles se montre excessive et refuse parfois de traiter des articles politiques ou économiques parfaitement anodins. Espérons que tous ces problèmes seront solutionnés au fil des versions.

Photo & vidéo : il fait le boulot !

La caméra dorsale du Galaxy S25 FE se compose de trois modules :

  • Principal : capteur 50 mégapixels (photosites 1,0 µm), objectif 24 mm f/1,8, autofocus PDAF, stabilisation optique
  • Téléobjectif : 8 Mpx (photosites 1 µm), objectif 75 mm f/2,4, zoom optique 3x, stabilisation optique
  • Ultra grand-angle : 12 Mpx (photosites 1,12 µm), objectif 13 mm f/2,2, champ de vision 123°

La caméra frontale dispose d’un capteur 12 Mpx (photosites 1,12 µm) et d’un objectif 26 mm f/2,2. Les images qu’elle produit sont très correctes et mieux définies que celles du S24 FE (qui embarquait un capteur de 10 Mpx).

La caméra dorsale n'est pas incluse dans une excroissance, ses trois modules dépassent de la face arrière. ©Marc Mitrani pour Clubic

En pleine journée ou par bonne luminosité, le module principal fournit des images de très bonne qualité. Les photos sont détaillées, le piqué est homogène et la colorimétrie fidèle, même si Samsung a toujours tendance à légèrement booster les couleurs.

Ultra grand-angle. ©Marc Mitrani pour Clubic
Module principal. ©Marc Mitrani pour Clubic
Le S25 FE est doué pour la photo urbaine en bonne luminosité. ©Marc Mitrani pour Clubic

La plage dynamique est étendue et la gestion des contre-jours correcte. Ces constatations valent aussi pour le zoom 3x optique, même si l’on aurait préféré un capteur plus défini, les 8 Mpx faisant un peu désordre pour un produit souhaitant tutoyer les flagships du moment (le téléobjectif des S25 et S25+ dispose d’un capteur de 10 Mpx).

Ultra grand-angle. ©Marc Mitrani pour Clubic
Module principal. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 2x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 3x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 20x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 10x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 30x. ©Marc Mitrani pour Clubic

Au-delà, l’IA fait ce qu’elle peut afin de procurer un zoom numérique correct. Elle y arrive à peu près jusqu’en zoom 10x si l’on n’est pas trop regardant au niveau des détails. Au-delà et jusqu’en 30x (valeur maximale disponible), le résultat se dégrade lentement mais sûrement jusqu’à produire une image aux détails estompés. Cela peut à la rigueur passer pour le partage sur les réseaux sociaux, mais pas pour une impression sur papier.

Notre test "Porte Lescot" prend au piège l'IA en matière de flou d'arrière plan. ©Marc Mitrani pour Clubic

Avec son capteur de 12 Mpx, l’ultra grand-angle s’en sort honorablement. Les images manquent un peu de piqué sur les bords et on note parfois de légères aberrations chromatiques, mais rien de vraiment gênant, l’IA corrigeant avec pertinence la plupart des défauts. Le mode portrait produit un Bokeh crédible et agréable à l’œil. L’IA se fait parfois piéger sur les scènes complexes, notamment en luminosité moyenne, comme le montre le redoutable test de la « Porte Lescot »…

Ultra grand-angle. ©Marc Mitrani pour Clubic
Module principal. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 2x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 3x. ©Marc Mitrani pour Clubic
Zoom 10x. ©Marc Mitrani pour Clubic

En faible luminosité ou en mode nuit, le S25 FE s’en sort correctement grâce à la grande ouverture f/1,8 du module principal et à une fonction de réduction de bruit numérique efficace. Le zoom 3x optique produit des images correctes, même si le lissage appliqué aux JPEG par l’IA afin de réduire le bruit numérique détériore les détails de la scène.

En luminosité moyenne, le mode portrait produit de bons résultats. ©Marc Mitrani pour Clubic

À moins d’être un inconditionnel du style pointilliste, on évitera de s’aventurer au-delà de 3x : l’IA fait ce qu’elle peut, mais l’image devient de moins en moins acceptable jusqu’en zoom 10x, valeur maximale disponible en mode nocturne.

Côté vidéo, le S25 FE peut enregistrer en 8K à 30 im/sec, en 4K à 24, 30 ou 60 images/sec ainsi qu’en Full HD jusqu’à 240 im/sec. La stabilisation gyroscopique s’avère convaincante et les vidéos restent fluides même si on se déplace. L’activation du HDR10+ améliore sensiblement le rendu sur les scènes à fort contraste. Les couleurs sont respectées tandis que la mise au point s’avère rapide et précise.

Le Zoom 3x produit de belles images. © Marc Mitrani pour Clubic

Le zoom numérique offre un rendu correct jusqu’en 4x. Le son capté est de bonne tenue et l’on peut bénéficier de l’enregistrement audio 360° en utilisant le micro des écouteurs Galaxy Buds Pro. Pour une captation plus professionnelle, on pourra passer par le mode vidéo pro qui donne accès à un plus grand nombre de paramètres.

Même s’il n’est pas révolutionnaire, le S25 FE offre de bonnes prestations pour un produit de sa gamme. Il conviendra parfaitement pour un usage quotidien, mais risque de laisser sur leur faim les photographes exigeants.

Samsung Galaxy S25 FE : l'avis de Clubic

Conclusion
Note générale
8 / 10

Le Galaxy S25 FE de Samsung est un smartphone paradoxal. D’un côté, on apprécie son design soigné, son excellent écran, son équipement logiciel très complet avec Galaxy AI et One UI 8, ainsi que ses 7 ans de mise à jour. Sa finition est impeccable et la certification IP68 rassurante pour un usage quotidien.

De l’autre, on reste songeurs sur certains choix. À commencer par celui du SoC Exynos 2400, qui est certes performant pour un usage courant, mais qui manque de pêche par rapport au Snapdragon 8 Elite des S25 et S25+. La charge rapide ne l’est pas vraiment, tandis que l’autonomie est correcte à défaut d’être excellente.

Le prix de lancement peut lui aussi s’avérer problématique. Disponible en version 8+128 Go (749€), 8+256 Go (809€) et 8+512 Go (929€), il se retrouve en concurrence directe avec le Galaxy S25+ que l’on trouve régulièrement en promotion sous les 800€. Ce dernier embarque le Snapdragon 8 Elite autrement plus puissant et dispose d’un équipement photographique plus performant.

Le surcoût pour passer au modèle supérieur devient alors très raisonnable. Bien entendu, le prix du S25 FE va rapidement chuter, mais actuellement, il n’est pas vraiment intéressant s'il ne bénéficie pas d'une promotion tarifaire.

Les plus
  • Très bon écran
  • Qualité d'image en extérieur
  • OneUI 8.0 + Galaxy AI
  • 7 ans de mises à jour logicielles
  • Conformité IP68
Les moins
  • Charge rapide pas si rapide
  • La puce Exynos 2400 vieillissante
  • Prix élevé par rapport au positionnement
Sous-notes
Logiciel & IA
9
Ecran
9
Performances
8
Autonomie & charge
8
Photo & vidéo
8
Desgin & construction
9