5G : est-elle dangereuse pour la santé ?

Alexandre Boero
Chargé de l'actualité de Clubic
06 septembre 2021 à 15h20
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© This Lama / Shutterstock
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Un rapport de l'ANSES, publié en Mars 2021, confirme l'absence de risques sanitaires avérés spécifiques à la 5G. Ou, tout du moins, aux fréquences aujourd'hui utilisées.

Très attendu, le rapport sur les risques sanitaires liés au déploiement de la 5G de l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a été rendu public, ce mardi 20 avril. Voyons ce qu'il en est plus en détail.

L'ANSES se veut rassurante sur les fréquences aujourd'hui exploitées

L'esprit du rapport de l'ANSES, publié mardi, est que, du côté de l'agence et sur la base de toutes les informations scientifiques ou de terrain disponibles, on juge « peu vraisemblable » le fait que la 5G puisse représenter un risque supplémentaire pour la santé. Mais plus les fréquences sont élevées, et plus cette affirmation perd de son capital « certitude ».

Dans un premier temps, l'ANSES a consacré son rapport au déploiement de la 5G dans la bande de fréquences 700 MHz - 2,1 GHz. Rappelons que cette large bande était déjà sollicitée par les opérateurs télécoms depuis plusieurs années, pour des générations actuelles de communication mobile désormais bien connues : la 2G, la 3G et la 4G. Sur les travaux menés par l'ANSES jusqu'à présent, « il n'existe à l'heure actuelle pas de preuve d'effet sanitaire lié à des expositions à des sources de champs électromagnétiques correspondant aux usages numériques courants », nous indique l'institution.

Pour l'heure, la situation entre exposition aux radiofréquences et effets sanitaires pour le déploiement de la 5G est, selon les informations de l'ANSES, « comparable aux bandes utilisées pour les générations précédentes ». L'agence est toutefois vigilante et continue de mener des travaux de recherche et d'évaluation sur le développement de cancers, l'altération du fonctionnement cérébral ou de la fertilité pouvant potentiellement découler de l'exploitation de la technologie.

Mais le constat de l'ANSES est clair : pour elle, les niveaux d'exposition, et donc le danger, ne varie que peu selon qu'une antenne émette en 3G, 4G ou 5G, sur la même fréquence. Car rappelons-le, les opérateurs utilisent assez massivement les fréquences basses et moyennes pour faciliter le déploiement de la 5G sur une plus large partie du territoire.

5G

Des risques « peu vraisemblables » pour la santé dans la bande cœur de la 5G, mais grosse interrogation autour de la bande 26 GHz

D'un autre côté, il y a la bande de fréquences 3,5 GHz, celle qui n'était jusque-là pas encore exploitée pour le mobile et qui est exclusive à la 5G. Une fréquence par définition plus élevée, donc, mais alors quid du risque pour notre santé ? Face au manque de données scientifiques, la fréquence n'étant qu'ouverte que depuis novembre dernier, l'ANSES a ainsi mené des investigations supplémentaires pour juger des effets sanitaires potentiels de la bande 3,5 GHz.

Selon l'agence, il est peu probable que le déploiement de la 5G dans la bande de fréquences autour de 3,5 GHz constitue, aujourd'hui, de nouveaux risques pour la santé. Elle juge même « peu vraisemblables » ces risques. Pour le moment, l'ANSES ne note que des augmentations limitées des niveaux d'exposition, qui demeurent très en deçà des valeurs limites réglementaires.

En attendant de nouvelles données sur les premières bandes citées, une zone d'ombre subsiste toujours autour de l'exposition à la bande de fréquences 26 GHz, promise à la 5G. L'étude de cette bande millimétrique est très importante, puisqu'elle permettra d'exploiter au maximum les capacités de la technologie de cinquième génération en matière de débits.

Mais « les données ne sont pas suffisantes pour conclure à l'existence ou non d'effets sanitaires liés à l'exposition aux champs électromagnétiques » note l'ANSES, qui appelle à réaliser de nouvelles études sur la question. Le gouvernement, qui avait commandé le rapport, a réagi mardi en faisant part de sa volonté de « renforcer les efforts de recherche sur l'identification et l'analyse d'éventuels effets sanitaires liés à l'usage de ces ondes millimétriques (26 Ghz) par les réseaux de télécommunications ». Le ministre de la Santé, Olivier Véran, a précisé que le gouvernement restait « très attentif aux travaux de recherche concernant la future bande de fréquences 26 GHz ».

Étudier les effets de la bande 26 GHz, pourquoi est-ce important ? 🤔

Sans pouvoir mener de tests à proprement parler sur la bande de 26 GHz, l'ANSES a dû considérer une bande de fréquences élargie, de 18 à 100 GHz. L'agence a cherché à apprécier l'exposition probable dans la bande. Elle précise que celle-ci est différente à bien des égards des autres bandes de fréquences, car elle est caractérisée par une profondeur de pénétration des ondes dans le corps beaucoup plus faible, « de l'ordre du millimètre » (bande millimétrique, rappelez-vous).

La bande 26 GHz peut exposer des couches superficielles de la peau ou de l'œil, ce qui laisse présager, selon l'ANSES, « des niveaux d'exposition faibles ». La caractérisation des expositions dans la bande 26 GHz reste néanmoins à prouver, et seules des études longues et fastidieuses, renforcées par des éléments de terrain, pourront livrer les réponses nécessaires face aux inquiétudes.

Source : ANSES (PDF)

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Commentaires (11)

phoenix206
Sauf que la vraie problématique de la 5G ne concerne pas la possible dangerosité sur l’homme , mais les émissions de CO2 induit
Arcetnathon
Un peu comme respirer ou manger chez McDo.
Michel_Quatrevers
La question est plutot de savoir si l’ANSES serait réellement capable d’avertir la population d’un danger pour la santé, de façon indépendante et impartiale ? Quand on connait la pression du gouvernement et des industriels qui attendent derrière, on peut fortement en douter.
tux.le.vrai
bien beaucoup de précautions dans les termes employés.<br /> «&nbsp;Pas de danger nouveaux&nbsp;» ça veut dire, vous pouvez profiter des dangers actuels en toute quiétude. et en fait, non même pas, car quand on lit l’article, on constate que pour des fréquence plus élevée, en fait on ne sait pas.<br /> Les ondes électromagnétiques ont bien un effet sur le vivant.<br /> Il suffit de mettre un poussin vivant dans un four micro ondes, dont la fréquence est du même ordre de grandeur que la téléphonie mobile.<br /> Tout est question de fréquence, (hz) et de fréquence (d’utilisation), quoi que non, pour ce dernier point, maintenant, nous sommes 24/24 baignés dans ce flot d’ondes.<br /> D’ailleurs, les gars qui bossent sur les antennes mettent bien des combinaisons protectrices !<br /> L’OMS a elle déjà classé en «&nbsp;potentiellemen cancérigène&nbsp;»<br /> y a t il toujours dans les notices de téléphone portable, le petit logo avec femme enceinte rayée ?
cyrano66
« La bande 26 GHz peut exposer des couches superficielles de la peau ou de l’œil, »<br /> Bientôt en vente les crèmes et les lunettes anti 5G
buitonio
La fréquence utilisée dans les fours à micro-ondes domestiques est dans les 2,4 GHz et les fours sont censés être des cages Faraday nous protégeant des fuites de rayonnements micro-ondes.<br /> Avec les bandes 3,5 GHz et 26 GHz utilisées par la 5G, j’espère que les antennes-relais seront situées loin de toute habitation car sinon on risque d’être comme des poulets frits au micro-ondes.
GCN01
Non, les antennes relais seront au-dessus de vos têtes, plus la longueur de l’onde est courte plus il faut de la puissance pour la propagation. Mais dans le cas de le téléphonie mobile la puissance est minime.
Nmut
tux.le.vrai:<br /> bien beaucoup de précautions dans les termes employés.<br /> « Pas de danger nouveaux » ça veut dire, vous pouvez profiter des dangers actuels en toute quiétude. et en fait, non même pas, car quand on lit l’article, on constate que pour des fréquence plus élevée, en fait on ne sait pas.<br /> Si on sait! Pas de différence en labo sur les conditions extrêmes qui sont dangereuses, pas d’effets statistiques sur la population en utilisation, donc on en déduit que cela sera pareil pour la 5G en attendant la seule validation formalle: de nouvelles études statistiques après la mise en place de la 5G car ce n’est pas possible autrement de donner formellement une «&nbsp;non dangerosité&nbsp;»! On peut prouver facilement l’existence de quelque chose, on ne peut pas prouver avant une nom existence, je ne comprends pas ce que les gens ne comprennent pas. <br /> tux.le.vrai:<br /> Les ondes électromagnétiques ont bien un effet sur le vivant.<br /> Il suffit de mettre un poussin vivant dans un four micro ondes, dont la fréquence est du même ordre de grandeur que la téléphonie mobile.<br /> Pas vraiment. Le wifi a effectivement la même longueur d’onde, pas la téléphonie. Mais on ne parle pas du tout de la même chose: un magnétron concentré dans une cage de Faraday d’une puissance de 500 à 1000W avec une émission en champ libre de 0.1W au maximum… De plus ton poussin sera mort de douleur par la chaleur avant le risque de cancer. Autant dire qu’un four traditionnel est tout aussi mauvais pour la santé de ton poussin. Mais c’est sur que les ondes à forte dose et forte puissance, c’est dangereux.<br /> tux.le.vrai:<br /> Tout est question de fréquence, (hz) et de fréquence (d’utilisation), quoi que non, pour ce dernier point, maintenant, nous sommes 24/24 baignés dans ce flot d’ondes.<br /> D’ailleurs, les gars qui bossent sur les antennes mettent bien des combinaisons protectrices !<br /> Tout à fait, ils ont des combinaisons de protection car ils sont longtemps, souvent et très proches des source d’émissions, d’où un risque accru.<br /> tux.le.vrai:<br /> L’OMS a elle déjà classé en « potentiellement cancérigène »<br /> Ca c’est juste la formule pour dire, on ne sait pas, on attend un peu pour voir. Et c’est «&nbsp;cancérigène&nbsp;» (aggravation d’un cancer existant) ou «&nbsp;cancérogène&nbsp;» (déclencheur potentiel)? Ca serait probablement plutôt cancérogène ici, j’ai la flemme de vérifier.
tux.le.vrai
tu conclus par «&nbsp;ça c’est juste&nbsp;», laissant entendre que mon post estessentiellement infondé<br /> pour autant,<br /> de lms propos précédents tu indiques<br /> «&nbsp;tout à fait&nbsp;»<br /> «&nbsp;Mais c’est sur que les ondes à forte dose et forte puissance, c’est dangereux.&nbsp;»<br /> on est d’accord.
Nmut
Ah, effectivement ma formulation peut être mal interprétée, mais je précisais seulement ma «&nbsp;traduction&nbsp;» du classement OMS, ce n’est pas un jugement sur ta phrase! <br /> Effectivement, je suis en partie d’accord avec ce que tu dis, et je ne pense ni ne dis que ton post est infondé, j’apporte ma vision des choses!
Droid5819
La fréquence des four à micro-onde est de 2,4 GHz car c’est la fréquence de résonnance de la molécule d’eau, ce qui permet de l’agiter efficacement pour réchauffer nos plats. Et la puissance est de 1000W.<br /> La fréquence de 3,5 GHz n’a pas le même effet sur la molécule d’eau.<br /> L’idée qui est plus la fréquence est plus c’est dangereux est faux. Car la lumière ou bien les infrarouges sont des ondes à vers les 500THz. Et pourtant nous sommes pas cuits sous une lampe !<br /> Par contre les fréquences de 26GHz causent des problèmes avec les satellites météo qui utilise cette fréquence pour voir l’humidité dans l’air, je crois.
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