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Kodak commence à exploiter les fruits de son très large portefeuille de brevets sur l'imagerie numérique. Le spécialiste de la photographie vient de mettre en vente 10% de ses 11.000 brevets. Une opération qui est d'ores et déjà un coup de fouet pour lui, puisque son action a bondi de 26% au moment où il envisageait de chercher un acquéreur. L'intérêt à long terme est sans doute plus problématique : si la vente pourrait lui rapporter gros d'un coup, comblant ainsi ses besoins en argent frais, elle lui ferait perdre sur la durée les rentes de licences. Celles-ci représentent tout de même des rentrées de 1,9 milliard de dollars entre 2008 et 2010, même si elles avaient tendance à s'estomper.
Mais selon le Wall Street Journal, un autre facteur doit être pris en compte : alors que Kodak a dénombré en juillet dernier 200 modèles de tablettes équipés de caméras, cela représente un travail et un coût important pour gérer tous les accords de licences. La vente pourrait ainsi débarrasser Kodak d'une partie de ce fardeau. Certains des brevets mis sur le marché sont d'ailleurs au centre d'un litige avec Apple et RIM. Un boulet judiciaire en moins pour Kodak s'il parvenait à s'en débarrasser.
On ne sait pas combien pourrait gagner Kodak dans la transaction, mais plusieurs analystes suggèrent que le portefeuille de brevets vaut plus que l'entreprise elle-même. Même si un pourcentage limité de brevets est mis sur le marché, cela pourrait donc représenter une somme non-négligeable. D'autant que l'actualité est chargée autour des brevets logiciels, que ce soit en terme d'achats (rachat de Motorola par Google, vente des brevets Nortel), ou de procès.
