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Le calcul haute-performance serait hautement stratégique pour le pays, à tel point que Mahmoud Ahmadinejad, le chef de l'Etat, aurait discuté en personne du projet avec les représentants des deux universités qui hébergent les ordinateurs. L'information est impossible à vérifier en l'état, le pays étant particulièrement fermé, et il se pourrait aussi que ce soit une nouvelle fanfaronnade de l'Iran, différente de la réalité.
Cela dit, si elle est exacte, l'annonce suggère que l'Iran est parvenu à créer des supercalculateurs de classe mondiale. L'Iran n'a normalement pas les moyens d'acheter le matériel nécessaire, apparemment issu des laboratoires américains. Les équipements informatiques pour le calcul haute-performance font en effet partie de l'embargo dicté par les Etats-Unis contre la République islamique. Aucun micro-processeur ou composant américain ne devrait donc circuler dans le pays, même s'il semblerait qu'ils soient disponibles grâce au marché noir.
Un journal iranien va cependant jusqu'à montrer des photos de ce qui serait l'un des deux supercalculateurs installés dans une université de Téhéran. Cela ne valide pas la véracité de l'information pour autant, la photo pouvant représenter en réalité un datacenter classique à première vue. Selon les médias nationaux, le plus puissant des deux supercalculateurs aurait une puissance de calcul théorique de 89 teraflops. Cela classerait la machine aux alentours de la 82ème place du Top500, loin derrière les 2,57 petaflops du Tianhe-1A. Ce classement virtuel ne pourrait cependant pas être validé sans l'autorisation du benchmark High-Performance Linpack. Il n'a donc aucune valeur à l'heure actuelle.
L'information n'est donc peut-être qu'une fausse annonce du gouvernement iranien, rappelons-le une nouvelle fois, destinée à détourner l'attention de la communauté internationale. Ce ne sont pas les sujets qui manquent, du nucléaire aux révolutions du monde musulman, en passant par les attaques de Stuxnet sur des usines d'enrichissement d'uranium iraniennes.
