Groupon : "Nous avons des relations que Facebook n'a pas avec les commerçants"

Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore, Rédacteur en chef adjoint.
Publié le 15 novembre 2010 à 09h36
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Lancé en novembre 2008 aux Etats-Unis, le service Groupon est spécialisé dans les offres promotionnelles locales. En proposant ses fameux "Deals" quotidiens dans 150 villes outre-Atlantique, la société s'est lancée sur le Vieux Continent en avril 2010 en rachetant CityDeals. Aujourd'hui, Groupon est présent dans 23 pays dont 18 en Europe. Le site enregistre 13 millions d'abonnés dans le monde dont 3 millions en France.

Interrogé par nos soins, Frank Zorn, directeur général de Groupon France, a accepté de nous en dire un peu plus sur la société et le modèle français.

Comment se positionne Groupon sur le marché des sites d'offres promotionnelles ?

Frank Zorn : Aujourd'hui nous sommes leader et ce, à plusieurs niveaux. Nous sommes les premiers en ce qui concerne le nombre d'inscrits ou le nombre de visiteurs. Nous sommes aussi les seuls à couvrir autant le territoire français.

Comment vous démarquez-vous de Dealissme.com ou KGBDeals.fr ?

FZ : Nous proposons des offres très variées ciblant les femmes mais aussi les hommes, les célibataires ou la famille. Ces "deals" sont également de différentes natures, il peut s'agir de la restauration, de spas, mais aussi de parcs d'attraction. Nous avons également un éventail de prix plus large que les autres.

Aux Etats-Unis Groupon s'est rapproché d'eBay. Ce partenariat pourrait-il être transposé sur le marché français ?

FZ : Groupon est une société très jeune mais déclinée dans plusieurs pays. Le marché américain est le plus développé, Groupon y existe depuis deux ans et demi. Il est effectivement possible que ces partenariats soient copiés ou développés dans d'autres pays. Si le rapprochement avec eBay fonctionne aux Etats-unis alors peut-être ce dernier sera-t-il mis en place en France. Mais pour cela il faut du temps.

Que pensez-vous des initiatives similaires des réseaux communautaires comme Twitter, Facebook ou Foursquare ?

FZ : Facebook a une position très forte dans le domaine des réseaux sociaux mais ce n'est pas une entreprise qui est développée auprès des commerçants et des entreprises. Notre modèle c'est vraiment le marketing de proximité. Nous avons des relations que Facebook n'a pas avec les commerçants. Bien sûr il y a des sociétés qui travaillent avec les réseaux et c'est d'ailleurs notre cas. Notre page Facebook est très active avec beaucoup de fans. C'est un outil très important. Finalement, je ne crois pas que nous sommes en concurrence directe.

Si aux Etats-Unis Groupon a une stratégie mobile, qu'en est-il de la France ?

FZ : Effectivement il y a une application mobile aux Etats-Unis. Nous sommes en train de la mettre en place en France.

Dans combien de villes êtes-vous présents en France ? Comptez-vous étendre davantage votre couverture ?

FZ : Nous sommes présents dans 25 villes. Nous avons plusieurs sites pour la région parisienne avec plusieurs "deals" par jours. Nous avons commencé par les grandes villes et nous sommes en train de conquérir le territoire. Nous avons également des "deals" avec des partenaires comme PhotoBox ou La Redoute qui sont accessibles à tous les français.

Quel est votre modèle économique ?

FZ : C'est ce qu'on appelle un modèle à la performance. Nos partenaires ne paient pas avant la publication. Nous travaillons conjointement pour créer une offre et après la diffusion nous obtenons un certain nombre de clients. Groupon est rémunéré sur le prix en fonction du nombre d'acheteurs et de la valeur du coupon.

Vous proposez beaucoup de services (beauté, tourisme, sport) est-là un moyen d'éviter la concurence avec le marché des petites annonces ?

FZ : Le marché du produit (NDLR : par oppositon au service) fonctionne déjà bien. Il nous arrive également d'en vendre quelques uns par exemple des chocolats, du vin ou des vêtements. Ca existe, mais la plupart du temps ce sont des services. C'est très attractif car jusqu'à présent il n'y avait pas vraiment d'opportunité pour les commerçants dans le domaine du marketing de proximité.

Avec combien de partenaires travaillez-vous ?

FZ : C'est difficile à dire, cela change chaque jour. Nous travaillons quotidiennement pour trouver les meilleurs endroits à visiter ou les lieux insolites. Aujourd'hui nous sommes en relation avec quelques milliers d'acteurs mais ça augmente chaque jour.

Au mois de mai CityDeals est devenu Groupon. Quel en a été l'impact ?

FZ : La marque Groupon est très importante au niveau global. A son arrivée en France, Groupon n'était pas très connu des consommateurs. Nous avons introduit une nouvelle charte graphique. Dans la mesure où il s'agit d'un univers très local, cela n'a pas eu beaucoup d'impact en France. Pour nous il est important d'utiliser notre savoir-faire en travaillant avec nos collègues aux Etats-Unis et tirer parti de leur expérience.

Vous êtes très présents au travers des liens sponsorisés d'AdWords, cela représente-t-il une part importante de votre budget promotionnel ?

FZ : Je ne peux pas vous communiquer de chiffres mais il est vrai qu'AdWords est un outil très important. Toutefois ce n'est pas le seul et nous maitrisons le marketing avec notre expérience aux Etats-Unis et CityDeals. Nous utilisons notre savoir-faire pour se développer sur tous les outils par exemple avec Facebook.

Je vous remercie.
Guillaume Belfiore
Par Guillaume Belfiore
Rédacteur en chef adjoint

Je suis rédacteur en chef adjoint de Clubic, et plus précisément, je suis responsable du développement éditorial sur la partie Logiciels et Services Web.

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