Des employés du réseau social ont pu mettre la main sur les données personnelles d'utilisateurs.
Et pas n'importe lesquelles, puisqu'il s'agissait des données de journalistes. De quoi donner encore plus de grain à moudre à ceux qui craignent l'influence de TikTok !
Des journaliste enquêtant sur TikTok espionnés
Est-ce que les efforts de TikTok pour montrer patte blanche auprès du gouvernement américain vont d'un coup devenir inutiles ? Actuellement, l'application de vidéos courtes cherche à mettre en place des garde-fous qui rassureraient Washington, alors que de nouvelles restrictions pourraient être très prochainement adoptées aux États-Unis.
Et les nouvelles informations qui émergent ne devraient pas lui faciliter la tâche ! En effet, les médias se font l'écho d'un audit interne de ByteDance où il est montré que TikTok aurait espionné des journalistes. Il s'agit dans le détail de trois plumes de Forbes, Emily Baker-White, Katharine Schwab et Richard Nieva. Cet été, cette équipe avait, alors qu'elle travaillait pour BuzzFeed, montré que des employés de ByteDance avaient de très nombreuses fois accédé aux données d'utilisateurs américains.
Afin de trouver l'origine des fuites, des employés de ByteDance ont ensuite entamé une campagne de surveillance cachée durant laquelle ils ont utilisé l'adresse IP et les données des journalistes. L'objectif était de les croiser avec celles d'employés de TikTok pour voir s'ils avaient pu se trouver au même endroit.
TikTok plaide la bonne foi
Mais si cette information met un coup à l'application, sa direction ne désarme pas. « L'inconduite de certaines personnes, qui ne sont plus employées chez ByteDance, était un abus flagrant de leur autorité pour obtenir l'accès aux données des utilisateurs. Cette mauvaise conduite est inacceptable et ne correspond pas à nos efforts sur TikTok pour gagner la confiance de nos utilisateurs », a déclaré la porte-parole Hilary McQuaide.
En conséquence, le chef de la vérification interne Chris Lepitak, à la tête de cette enquête secrète baptisée « Project Raven », a été licencié. De l'autre côté du Pacifique, en Chine, son supérieur hiérarchique Song Ye, directement sous la direction du P.-D.G. de ByteDance Rubo Liang, a quant à lui démissionné.
Pas de quoi convaincre les membres de l'administration américaine. Plutôt le contraire. Comme le dit le membre de la Commission fédérale des communications Brendan Carr, qui avait déjà réclamé le bannissement de TikTok des magasins d'applications d'Apple et de Google : « Cela devrait être le dernier clou dans le cercueil de l'idée que les responsables américains peuvent faire confiance à TikTok. »
