LinkedIn : "nous avons 20 millions de membres en Europe et de bonnes opportunités"

Guillaume Belfiore
Lead Software Chronicler
16 décembre 2010 à 15h00
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Dans le domaine des réseaux communautaires, LinkedIn a su faire sa place en proposant un service spécifiquement focalisé sur les usages professionnels. Disposant d'une base de 85 millions de membres, le service enregistrerait aujourd'hui un nouvel inscrit chaque seconde.

Lors du salon LeWeb'10, qui s'est déroulé la semaine dernière, nous avons rencontré Kevin Eyres, directeur de LinkedIn Europe. Celui-ci revient sur les misions principales de la société et les défis de croissance liés au marché européen.

De combien d'utilisateurs disposez-vous en Europe ?

Kevin Eyres : Nous sommes tout juste sur le point d'annoncer 20 millions de membres en Europe. Sinon nous avons 85 millions d'utilisateurs à travers le monde. Notre croissance est de l'ordre d'un nouvel inscrit chaque seconde

Et quand est-il de la France ?

K.E : Il y a plus d'un million de membres en France. Nous aurons d'autres données à partager plus tard. Nous croissance est assez rapide dans l'Hexagone notamment au niveau des partenariats que nous développons, par exemple avec L'Oréal et les différents bureaux des ressources humaines. Il y a donc de bonnes opportunités pour se développer.

De plus en plus de gens utilisent des réseaux tels que Facebook ou Twitter comme outils de travail ? Considérez-vous ces derniers en tant que concurrents ?

K.E : Si l'on regarde le marché des services communautaires nous discernons trois catégories d'usage : le social, le domaine professionnel et la diffusion. Twitter répond vraiment à la question : "comment puis-je diffuser mon contenu ?" avec des relations asymétriques de Following/Follower. En fait il n'y a pas vraiment de relations. Chez Facebook, nous sommes vraiment dans le domaine du communautaire avec par exemple l'introduction récente de nouveaux outils de publication de photos et de vidéos. C'est véritablement réservé à des usages personnels.

Pourtant comme beaucoup de gens je reçois des invitations à plusieurs événements professionnels sur Facebook ?

K.E : Oui parce que certains ont tendance à confondre les usages. Nous percevons les choses en noir et blanc avec un peu de gris au milieu ou se mélangent les domaines personnels et professionnels. LinkedIn sert vraiment à gérer sa réputation, à s'assurer que c'est bien son identité sur Internet. Vous vous connecterez avec des gens différents qui ont des attitudes et des relations strictement professionnelles. Tout comme nous faisons la différence entre une fête et le milieu professionnel dans la vie réelle, le comportement des gens changent en fonction du contexte sur Internet.

Ceci dit vous avez récemment dévoilé Signals, établi un partenariat avec Windows Live, introduit un bouton "Like" comme Facebook et vous me laissez intégrer mon flux Twitter. N'est-ce pas paradoxal ? Aussi, ces partenaires vous sont-ils indispensables à votre croissance ?

K.E : Pour nous il s'agit de répondre à la problématique : "comment pouvons-nous aider les professionnels à travailler où qu'ils se trouvent ?". Par exemple LinkedIn est intégré au sein du logiciel Outlook qui possèdent 500 millions de professionnels. Il se trouve que les connecteurs sociaux sont identiques entre Outlook et Windows Live. Les deux logiciels partagent la même technologie. Mais le vrai objectif était l'intégration à Outlook et cela permet aux utilisateurs de bénéficier du réseau. Cela reflète bien notre mission principale à savoir "simplifier les connexions tout en restant productif". Il est important de pouvoir accéder au réseau professionnel sans pour autant devoir se rendre sur le site de LinkedIn.

Cela est également vrai pour plusieurs sites Internet tels que le New York Times. L'année dernière nous avons dévoilé notre Interface de programmation et cette année nous présentons les nouveautés ainsi que nos différents partenaires travaillant sur celle-ci. LinkedIn se doit d'être accessible où que vous soyez.

Hormis Outlook, LinkedIn est également accessible sur Lotus. Y aurait-il d'autres logiciels susceptibles de vous intéresser, Skype par exemple ?

K.E : Cela fait partie de notre stratégie à condition que cette intégration apporte une valeur réelle au logiciel. Par exemple nous ne trouverons pas notre place au sein d'un logiciel de partage de photos parce que nous n'estimons pas que cela optimise la productivité des professionnels.

Vous avez récemment acheté mSpoke et ChoiceVendors. Avez-vous déjà intégré leurs technologies au sein de LinkedIn ou est-ce en développement ?

K.E : C'est actuellement en cours de développement. Si nous regardons nos acquisitions il y a deux choses à observer : la technologie et le talent.

Comment vos stratégies au sein de l'Europe diffèrent de celles outre-Atlantique ? Quels sont vos principaux défis ?

K.E : D'une part ce sont les concurrents car ces derniers sont différents aux Etats-Unis mais surtout la traduction. Aussi si vous regardez nos partenaires sur notre site, ces derniers n'ont pas de présence véritable en Europe. Il y a par exemple une application Tripit très bien intégrée au site mais la société n'a pas beaucoup de poids ic, nous devons donc identifier un service similaire. Le défi principal est donc de pouvoir proposer un produit davantage localisé et nous investissons beaucoup à cet effet.

Vous mentionniez Signal et le bouton "partage" tout à l'heure. Cela fait également partie de nos défis et nous devons choisir les sites majeurs pertinents sur lesquels ce bouton trouvera sa place.

Il y a aussi des problèmes liés à la standardisation des données. Par exemple en Europe "MD" signifie Managing Director (NDRL : "directeur", terme britannique équivalent de CEO aux Etats-Unis ), alors qu'aux Etats-Unis, cela veut dire Medical Doctor (NDLR : médecin). Il nous faut donc analyser le contexte car bien que les termes soient tous les deux anglais ces derniers sont différents. Ici en Europe "vice-président" ne veut pas dire grand chose alors qu'aux Etats-Unis cela traduit une forte expérience. Donc il y a beaucoup de subtilités.

Ceci dit les gens se connectent de la même manière. Ils utilisent aussi un réseau pour rechercher des informations et résoudre des problèmes..

Vous est-il possible de me donner un chiffre pour vos comptes premium ?

K.E : Non je ne peux pas. Notre philosophie est de placer les besoins du consommateur au premier plan. Cela veut dire que nous développons des fonctionnalités et des produits et les déployons à tous nos membres comme les groupes, les pages ou les connexions avec les contacts du réseau. Nous faisons payer les relations avec des personnes qui ne sont pas dans votre réseau ni dans le réseau de vos contacts. Typiquement vous vous inscrirez si vous faites une prospection commerciale ou si vous souhaitez recruter quelqu'un.

Il s'agit aussi de protéger nos membres contre d'éventuelles attaques de spam massif.

D'où proviennent vos revenus ?

K.E : Nous avons les comptes premium, la publicité ainsi que des solutions de ressources humaines permettant aux sociétés de découvrir les personnes adaptées à leurs positions vacantes. En 2009, ces trois sources de revenus étaient toutes égales. Toutes enregistrent une forte croissance et notamment nos solutions de recrutement.

Enfin selon vous où sera LinkedIn dans cinq ans ?

K.E : En terme de fonctionnalités c'est un peu dur à répondre mais aujourd'hui il y a 500 millions de professionnels autour du monde et dans cinq ans une bonne partie d'entre eux seront sur Linkedin. Ils accéderont au réseau pour lire les actualités, collaborer avec leurs collègues tout en faisant leur travail.

Je vous remercie.

Guillaume Belfiore

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Responsable du développement éditorial sur la partie Logiciel et Services Web sur Clubic. Précédemment journaliste, je traitais l'actualité web et mobile au sens large. Je m'intéressais aux entrailles...

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Responsable du développement éditorial sur la partie Logiciel et Services Web sur Clubic. Précédemment journaliste, je traitais l'actualité web et mobile au sens large. Je m'intéressais aux entrailles des navigateurs web, aux nouveaux smartphones mais aussi aux systèmes d'exploitation, aux questions de sécurité ou à l'actualité e-business en général. Sinon je dois avouer que j'ai un faible pour tout ce qui touche au web design et c'est généralement le code source d'une page web que je lis en premier.

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