MiniLED : en quoi améliore-t-il vraiment l’affichage de nos TV et écrans PC ?

Matthieu Legouge
Par Matthieu Legouge, Spécialiste Image.
Publié le 29 avril 2022 à 18h14
MiniLED

Doucement mais surement, le MiniLED étend son influence et gagne du terrain sur le marché des téléviseurs comme des moniteurs. Pas si différent de la technologie LCD, le MiniLED fait pourtant beaucoup de promesses sur le papier. Mais en quoi améliore-t-il vraiment les qualités d’affichage de nos écrans ? C’est à cette question que nous tentons de répondre en nous aidant de deux moniteurs MiniLED qui comptent parmi les mieux équipés du marché !

Toutes les mesures réalisées dans le cadre de ce test ont été enregistrées avec le logiciel CalMAN Ultimate et une sonde X-Rite i1 Display Pro Plus.

Un duel d’écrans au sommet

Aller un peu plus loin que les arguments marketing soulevés par les fabricants ; voilà le rôle de cet article par lequel nous allons tenter de savoir si le rétroéclairage MiniLED peut au minimum tenir les promesses qu’il porte sur le papier.

Asus et Samsung ont tous deux bien voulu se prêter au jeu, chacun en nous fournissant ce qu’ils évaluent comme étant les meilleurs écrans MiniLED de leur catégorie. Nous avons pu passer plusieurs semaines en compagnie des moniteurs suivants : le ProArt Display PA32UCG pour Asus, et l’Odyssey Neo G9 du côté de Samsung.

Asus ProArt Display PA32UCG : un écran taillé pour les pros

Fiche technique Asus ProArt Display PA32UCG

Résumé
Taille d'écran32 pouces
Résolution3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Technologie d'affichageAMD FreeSync, Anti-lumière bleue, Flicker-Free, Compatible G-SYNC, Calman Verified
HDRVESA DisplayHDR 1400
Fréquence de rafraîchissement120Hz
Temps de réponse5ms
Type d'écranLED
Affichage
Taille d'écran32 pouces
Résolution3840 x 2160 px
Format d'écran16/9
Type de dalleIPS
Dalle mate antirefletOui
Technologie d'affichageAMD FreeSync, Anti-lumière bleue, Flicker-Free, Compatible G-SYNC, Calman Verified
HDRVESA DisplayHDR 1400
Luminosité1600 nits
Profondeur de couleur10 bit
Fréquence de rafraîchissement120Hz
Temps de réponse5ms
Écran
Type d'écranLED
Écran largeNon
Écran incurvéNon
Sans borduresNon
Compatible 3DNon
Écran tactileNon
Ergonomie
Angle d'inclinaison avant+23°
Angle d'inclinaison arrière-5°
Écran pivotableNon
Pied réglable en hauteurOui
Fixation VESA100 x 100 mm
Connectique
Entrées vidéoThunderbolt 3, USB Type C, HDMI 2.0 x2, HDMI 2.1, DisplayPort 1.4
Sorties audioPrise casque Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsUSB x3
Multimédia
Fonctionnalités multimédiasHaut-Parleurs intégrés
Caractéristiques physiques
Largeur727mm
Hauteur470mm
Hauteur (Max)600mm
Profondeur240mm
Poids14.64kg
Alimentation
Consommation55W
Consommation en veille0.5W
Alimentation interneOui

Le ProArt Display PA32UCG fait parti d’une gamme qui, comme son nom l’indique, se destine principalement aux professionnels et créateurs de contenu. Il se veut idéal pour les développeurs de jeu comme pour les vidéastes et dispose, sans surprise, d’une fiche technique longue et sans compromis. Pour résumer brièvement les caractéristiques de cet écran, il dispose d’une diagonale de 32 pouces à la définition 4K UHD, d’une luminosité maximale annoncée à 1 600 nits (HDR) grâce à un rétroéclairage MiniLED sur un total de 1 152 zones de gradation locales. Il faut ajouter à cela ses capacités colorimétriques, avec une profondeur de couleur « True 10-bit » et une couche de Quantum Dot lui permettant de couvrir un large spectre des espaces de couleurs (WCG).

© Asus
© Asus

Asus met bien sûr en avant l’étalonnage de son moniteur, censé offrir un Delta E moyen inférieur à 1. Par ailleurs, le moniteur dispose d’une puce « Internal Scaler » offrant la possibilité d’enregistrer des profils de couleurs sans passer par un PC et un système d’exploitation. N’oublions pas de citer le support de la 4K à 120 Hz pour cet écran certifié AMD FreeSync Premium Pro et G-Sync compatible, ainsi qu’un support HDR que l’on voit rarement sur le marché des moniteurs, en l’occurrence une compatibilité avec les formats HDR10, HLG et Dolby Vision.

Samsung Odyssey Neo G9 : le moniteur de jeu de la démesure

Fiche technique Samsung Odyssey Neo G9

Résumé
Taille d'écran49 pouces
Résolution5120 x 1440 px
Format d'écran32/9
Type de dalleVA
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync, Nvidia G-Sync
Fréquence de rafraîchissement240Hz
Temps de réponse1ms
Type d'écranLED
Affichage
Taille d'écran49 pouces
Résolution5120 x 1440 px
Format d'écran32/9
Type de dalleVA
Technologie d'affichageAnti-lumière bleue, Flicker-Free, AMD FreeSync, Adaptive-Sync, Nvidia G-Sync
Luminosité420 cd/m²
Contraste1000000 /1
Profondeur de couleur10 bit
Fréquence de rafraîchissement240Hz
Temps de réponse1ms
Écran
Type d'écranLED
Écran largeOui
Écran incurvéOui
Sans borduresOui
Compatible 3DNon
Écran tactileNon
Ergonomie
Écran pivotableNon
Pied réglable en hauteurOui
Pied amovibleOui
Fixation VESA100 x 100 mm
Connectique
Entrées vidéoHDMI 2.1 x2, DisplayPort 1.4
Sorties audioPrise casque Jack 3.5mm
Connecteur(s) additionnelsUSB 3.0 x2
Caractéristiques physiques
Largeur1,149.5mm
Hauteur537.2mm
Profondeur418.3mm
Largeur (sans pied)1,149.5mm
Hauteur (sans pied)363.5mm
Profondeur (sans pied)287.4mm
Poids14.5kg
Alimentation
Consommation55kW
Alimentation interneOui

L’Odyssey Neo G9 n’a pas vraiment les mêmes avantages que l’écran d’Asus ; son crédo, c’est l’immersion. Pour ce faire Samsung cherche à séduire avec une dalle très originale, grâce à une large diagonale de 49 pouces au format 32:9 et à la définition « double WQHD » (5120 x 1440 pixels), un rayon de courbure de 1000R et bien entendu son rétroéclairage MiniLED accompagné par la technologie « Quantum Matrix ».

© Samsung

Samsung mentionne utiliser des « Quantum Mini LED, 40 fois plus petites que des LED classiques ». Le nombre de zones de local dimming est ici porté à 2 048, ce qui en fait sans doute le moniteur le plus généreux du marché à ce niveau. Il en va de même concernant la luminosité maximale et Samsung y va une nouvelle fois de son terme marketing maison « Quantum HDR 2000 ». Le moniteur serait en effet capable d’atteindre un pic de 2 000 cd/m² en HDR. Terminons en précisant que l’Odyssey Neo G9 dispose de ce que l’on peut attendre de mieux en tant que joueurs : un taux de rafraichissement de 240 Hz, un temps de réponse annoncé à 1 ms (GTG), une fonction pour réduire la latence, et ainsi de suite.

En quête de lumières et de contraste

La luminance, ou intensité lumineuse, c’est le nerf de la guerre pour nos affichages, et ce pour plusieurs raisons. La première n’est autre que d’ordre pratique : plus nos écrans sont lumineux et mieux nous distinguons ce qu’ils affichent selon nos conditions de visionnage. L’environnement lumineux est un point à ne pas omettre, comme nous le constatons régulièrement sur les téléviseurs OLED, les limitations en matière de luminosité portent souvent préjudice à l’image dans une pièce baignée de lumières.

Tous les besoins ne sont cependant pas les mêmes. Le standard Adobe RGB prévoit par exemple un niveau de luminance du blanc à 160 cd/m². Comprendre par là qu’une luminosité élevée n’est pas toujours un avantage : elle peut intensifier les couleurs affichées à l’écran, chose qui posera problème aux photographes puisque dans leur cas l’étalonnage de l’imprimante entre également en jeu. Qu’il s’agisse de faire de la photo HDR ou non, pour imprimer ou pour diffuser sur internet, un écran HDR n’est pas une nécessité pour les photographes, quand bien même retoucher ses photos avec un tel écran est très agréable.

Asus ProArt Display PA32UCG : nos mesures

Le moniteur d’Asus se distingue par le grand soin apporté à son étalonnage avec un affichage parfait dès la sortie de carton. Il est d’ailleurs livré avec une sonde colorimétrique, la X-Rite i1 Display Pro, tandis que le logiciel ASUS ProArt Calibration se télécharge gratuitement sur le site du fabricant.

En SDR, température de couleurs et échelle de gris sont irréprochables avec une moyenne établie à 6 504 K pour le premier, tandis que la courbe gamma suit parfaitement notre courbe de référence. Toujours en SDR, les résultats en matière de colorimétrie sont bluffants ; on mesure ainsi un Delta E moyen à 0,78 en sRGB et à 0,56 avec l’espace Adobe RGB.

Revenons-en à la partie qui nous intéresse, à savoir l’HDR. Sur ce point, le PA32UCG est une nouvelle fois formidable. L’OSD nous permet de choisir entre différentes options, notamment l’HDR Dolby Vision, Rec.2020, DCI-P3 et HLG.

Pour chacune d’entre elles, nous pouvons choisir entre trois presets pour la fonction de transfert PQ (Perceptual Quantizer) : "PQ Optimized" pour une meilleure précision, "PQ Clip" pour conserver la courbe PQ jusqu’à la luminance maximale, et "PQ Basic". L’écran offre des performances HDR de premier plan ; la courbe EOTF est suivie avec une belle précision avec le mode optimisé et le pic lumineux atteint 1 620 cd/m². L’option "PQ Clip" permet d’aller chercher un seuil plus haut, avec une mesure à 1 877 cd/m².

© Matthieu Legouge pour Clubic

Avec ces mesures de pic lumineux en fonction de la taille de la mire affichée (de 1 % à 100 %), on perçoit également bien les bénéfices du Mini-LED comparé à l’OLED. Une dalle OLED perd de sa luminosité au fur et à mesure que la mire augmente, en raison de l’ABL (Automatic Brightness Limiter) et dans le but d’empêcher tout marquage de la dalle. Ce n’est pas le cas ici, ce qui permet au PA32UCG de débuter aux alentours de 1 100 nits et d’atteindre quasiment 1 900 nits sur une fenêtre de pleine taille.

Les variations de luminosité sont par conséquent moins importantes sur un écran MiniLED comme celui-ci. Là où un affichage OLED aura tendance à « chauffer » en augmentant sa luminosité petit à petit puis en étant ensuite limité par l’ABL, le PA32UCG garde un pic lumineux constant qui n’augmente que sensiblement avec le temps, comme le montre ci-dessous cette série d’une centaine de mesures sur une fenêtre de 10 %.

Pour le reste, les éloges ne manquent pas pour évoquer les capacités de cet écran. Avec un rétroéclairage MiniLED qui se constitue sur une grille de 1 152 zones de gradation locale (local dimming), cet écran est capable d’afficher des noirs très profonds en HDR et des zones lumineuses d’une grande précision.

Ci-contre, trois images tirées du Blu-Ray "Spears & Munsil UHD HDR Benchmark". En HDR, avec le Dynamic Dimming ajusté sur "Fast", on y perçoit des noirs d'une profondeur remarquable avec un rendu très proche de ce que propose un affichage OLED. La lueur en haut à droite de l'écran n'est autre qu'un reflet en provenance de notre luminaire.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Mis à part quelques légers reflets, ce ciel étoilé nous montre l'excellente gestion du local dimming de ce moniteur. Le blooming y est tout bonnement absent. © Matthieu Legouge pour Clubic

Une fois activés via l’OSD avec l’option Dynamic Dimming, nous avons quasiment l’impression de nous rapprocher d’un affichage OLED, à quelques petites exceptions près. La luminance du noir n’est en effet pas très loin de ce que propose une dalle VA, avec 0,15 cd/m² en SDR, tandis que notre sonde mesure 0,0073 cd/m² en HDR avec le Dynamic Dimming. Cela débouche sur un contraste déjà très bon en SDR pour une dalle IPS avec un rapport légèrement supérieur à 1 400 :1. Le contraste en HDR est quant à lui particulièrement profond, avec un ratio de plus de 200 000:1. Le rendu à l’écran est superbe avec beaucoup de détails et des artefacts qu’on ne perçoit que très rarement, on pense notamment au blooming.

Rec. 2020
DCI-P3

Terminons en évoquant la couverture des espaces colorimétrique. Avec 100 % du sRGB, 99 % de l’Adobe RGB, 84 % du Rec. 2020 et 98,5 % du DCI-P3, ce moniteur s’affiche comme l’un des meilleurs de sa catégorie.

La colorimétrie en HDR est légèrement moins bonne par rapport à ce qu’on a pu voir en SDR. Malgré tout, avec un Delta E moyen s’établissant à 1,72 et une valeur max à 2,96, la colorimétrie reste parfaitement fidèle avec des dérives chromatiques que l’œil humain ne peut percevoir.

Dynamisme et détails : quand le Mini-LED tutoie l'OLED

Refermons cette parenthèse pour évoquer les cas où une haute luminance plus que nécessaire, voire indispensable : pour les vidéastes, les graphistes et les métiers du jeu vidéo, ou encore pour les monteurs vidéo. Une nouvelle fois les besoins ne vont pas toujours être les mêmes, tout dépend de la façon de travailler et de l’environnement, et surtout du support final : internet, cinéma, jeu vidéo, et ainsi de suite. Le point crucial est de pouvoir reproduire des scènes et des images à haute dynamique. Il faut noter que ce besoin n’est pas toujours impérieux, certaines scènes peuvent être reproduites avec fidélité à l’écran : c’est le cas lorsque la dynamique est faible, c’est-à-dire lorsque l’écart entre les hautes et les basses lumières est réduit. Dans le cas inverse, l'HDR est salvateur. Dans une scène où les écarts de luminance sont importants, par exemple sur une image très contrastée où ombres et lumières se succèdent ou encore une scène de ciel étoilé où les noirs vont être particulièrement profonds et les étoiles plus ou moins lumineuses.

Samsung Odyssey Neo G9 : nos mesures

Atypique a bien des égards, l’Odyssey Neo G9 revient cette année avec une nouvelle formule à base de MiniLED. De par sa courbure et ses caractéristiques techniques, le Neo G9 se destine quasi exclusivement au gaming, quand bien même cette généreuse diagonale et ce format sont très pratiques pour y afficher des documents et travailler puisque cela revient à avoir deux écrans en un seul.

On remarque d’ailleurs dès les premières mesures qu’il s’agit d’un écran gaming pour lequel précision et fidélité ne sont pas spécialement une priorité absolue, à contrario de l’écran d’Asus. Les résultats de nos mesures restent malgré tout très corrects avec, en SDR, un Delta E moyen de 1,8, un taux de contraste de 2 823:1, ou encore une température proche de la référence avec une moyenne de 6 625 K. Vous en apprendrez davantage d’ici peu grâce à notre test complet du Samsung Odyssey Neo G9.

Pic lumineux dans le mode "HDR standard"

En HDR, le Neo G9 se démarque clairement du lot, à commencer par son pic lumineux mesuré à 1 023 cd/m² sur une fenêtre de 10 %. Deux options sont accessibles une fois l’HDR activé, avec un mode « HDR Standard » et un autre « HDR Dynamique ».

Les différences entre les deux sont bien perceptibles, le mode « standard » affiche une image moins lumineuse qu’elle ne devrait l’être et un suivi de courbe EOTF trop éloigné de la référence. Avec le mode « dynamique » le pic lumineux parvient à atteindre une plus haute valeur selon la taille de la fenêtre, tandis que la courbe EOTF est suivie avec plus de précision. Malgré tout, on distingue toujours certaines imprécisions sur la courbe avec dans les basses comme dans les hautes lumières.

Quoi qu’il en soit, le marketing du fabricant qui consiste à afficher un logo « HDR2000 » sur ce produit est maladroit. Aucune certification officielle de ce type n’a encore été présentée par l’organisme VESA, tandis que ce moniteur n’atteint clairement pas ce seuil des 2 000 nits.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Pour le reste, il faut bien dire que le Neo G9 s’en sort très bien grâce à son rétroéclairage MiniLED et ses 2 048 zones de local dimming. La gestion de la luminosité est moins bonne que sur le moniteur d’Asus avec un pic lumineux effectif sur une fenêtre de 10 % qui perd légèrement de sa puissance lorsque l’on affiche des mires de plus grandes tailles, jusqu’à descendre un peu en dessous des 600 cd/m² sur une fenêtre de pleine taille.

La stabilité du pic lumineux est quant à elle excellente et ne bouge que peu dans le temps. De son côté, le local dimming fonctionne à merveille et débouche sur un excellent contraste et des noirs particulièrement profonds.

Si l’on perçoit facilement du blooming en activant l’HDR et le local dimming en bureautique, celui-ci devient presque imperceptible en jeu ou lorsqu’il s’agit de visionner un film HDR. Le plus simple reste encore de se passer de cette option de gradation locale pour les tâches de productivité, et l’activer lorsque c’est nécessaire. Le Neo G9 est sans doute l’un des meilleurs moniteurs de jeu HDR que nous avons pu voir passer sur notre bureau, seuls quelques effets de blooming se laissent encore voir, par exemple lors de la diffusion de sous-titres sur fond noir. Ils sont toutefois assez discrets pour que cela ne devienne pas gênant.

© Matthieu Legouge pour Clubic

Vous retrouverez l'intégralité de nos mesures et notre avis sur ce moniteur avec notre test complet à venir.

Tout est question de parvenir à reproduire la dynamique la plus vaste possible, pour la simple raison que l’œil humain peut distinguer une plage dynamique très large (100 000 : 1). Notez bien qu’il s’agit d’une plage, ce qui signifie qu’un œil « sain » est capable de distinguer de très faibles lueurs dans l’obscurité grâce à ses photorécepteurs, les bâtonnets, et un grand panel de couleurs grâce aux cônes, dès lors que l’afflux lumineux est suffisant.

L’objectif de l’HDR est donc de reproduire ces scènes à la dynamique haute en élargissant les possibilités en matière de contraste. Malgré tout, les écrans estampillés HDR ne sont pas tous capables de reproduire de fortes luminances. Les écrans grand public vont rarement au-delà des 2 000 cd/m² (ce qui est déjà pas mal) et seule la technologie Micro-LED, très prometteuse, s’affiche comme la meilleure alternative avec une luminosité maximale qui pourrait atteindre 100 000 cd/m², voir plus à l’avenir. C’est là tout l’intérêt du microLED, pouvoir profiter de l’intensité des diodes, microscopiques, avec un contrôle lumineux au niveau du pixel ; traduction : profiter des avantages de l’OLED sans ses (nombreux) inconvénients. Car oui, il est aujourd’hui bien plus facile de reproduire des scènes dynamiques grâce à la profondeur des noirs qu’offre l’OLED plutôt que de compter sur de haute luminance. Problème : les éléments les plus lumineux subissent un écrêtage résultant sur une perte de détails. Pour cette raison, le Mini-LED porte beaucoup d’espoir en attendant de voir la technologie du futur émerger. Tout dépend finalement de la façon dont le rétroéclairage est implémenté : taille et nombre de diodes, nombre de zones de gradation locale, forme et structure de la diode, alimentation électrique, etc.

Des atouts indéniables, à quelques conditions près

Dans un cas comme dans l’autre, les deux écrans qui nous ont été prêtés nous ont montré des résultats impressionnants en HDR. La technologie d’affichage ne change pas : les frontières du LCD sont repoussées, mais toujours présentes. L’évolution du rétroéclairage avec la miniaturisation des diodes, la multiplication des zones de gradation locale et la présence de films « Quantum Dot » pour élargir l’espace colorimétrique sont autant de progrès qui augurent encore de belles années pour le LCD.

Les deux images comparatives ci-dessous, fournies à titre d’illustration, démontrent bien l’intérêt et les promesses portés par le MiniLED. Sur ces quatre images, celles de gauche représentent la scène telle que vous la verriez sur votre moniteur, à droite une représentation exagérée du fonctionnement du rétroéclairage.

© Geoffrey Morrison/Crumpe

Il s’agit dans les deux cas d’un rétroéclairage FALD - Full Array Local Dimming – à base de LED classiques sur la première et de MiniLED sur la seconde. La matrice est placée à l’arrière des pixels dans un cas comme dans l’autre, le rétroéclairage pointe vers le spectateur et ne vient pas des bords en éclairant vers l’intérieur comme c’est le cas d’un rétroéclairage Edge LED. Le comportement d’un écran FALD intègre en outre un certain nombre de zones de local dimming.

Naturellement, la taille des diodes influe sur le nombre de zones. Au nombre de plusieurs dizaines, voire centaines ou milliers dans le cas du MiniLED, ces zones permettent d’atténuer avec une plus ou moins grande précision la luminosité d’un groupe de pixels. Avec l’OLED (et le MicroLED) chaque pixel peut être géré de manière individuelle, ce n’est pas le cas pour la technologie LCD. Il y a également une certaine limite à prendre en compte : les fabricants ne peuvent pas intégrer autant de diodes qu’il le souhaite sur un écran LED ou MiniLED, pour des raisons évidentes de coûts, de dégagement de chaleur, et encore de consommation électrique.

Cette illustration montre en un clin d’œil les bienfaits du MiniLED et de la multiplication des zones de gradation locale. Plus les LED sont petites et réparties sur un grand nombre de zones, plus le rétroéclairage parviendra à créer un « cliché » évitant ainsi le blooming et augmentant considérablement le contraste et la dynamique de l’image finale. © TCL

On en vient donc aux points limitants de cette technologie et par extension du MiniLED. Plus il y a de diodes, mieux c’est ; mais le prix va croissant lui aussi. Certes la technologie LED continue de s’améliorer, il reste cependant des écarts flagrants dans la qualité d’affichage entre un téléviseur qui compte plusieurs dizaines de milliers de MiniLED et un autre qui n’en dispose que de quelques centaines, idem à propos du nombre de zones de gradation locale.

Opter pour un affichage MiniLED ce n’est donc pas toujours l’assurance de profiter d’une expérience sans blooming et d’un rendu HDR impeccable. Les téléviseurs MiniLED les moins chers sont, au mieux, de bon téléviseur FALD et ont bien du mal à concurrencer l’OLED. En revanche, c’est une autre paire de manches sur le haut de gamme, comme nous l’avons vu avec nos deux moniteurs du jour qui sont, à l’heure actuelle, parmi les meilleurs du marché dans leur catégorie respective.

Par Matthieu Legouge
Spécialiste Image

Pigiste pour Clubic depuis 2018, j’ai d’abord pris la plume pour parler d’actualités, avant de me spécialiser peu à peu sur les catégories PC & Gaming, notamment les écrans et périphériques, ainsi que l’image et le son, plus particulièrement tout ce qui touche au Home Cinema : les téléviseurs, vidéoprojecteurs et barres de son.

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Commentaires (8)
Azael

Ce qui serrait bien c’est d’arrêter de parler d’écran Mini-LED comme type d’écran alors que c’est toujours de LCD. Et pourtant vous parlez bien de rétroéclairage mini-LED. Je sais bien que le marketing parle d’écran LED depuis le tout début (edge LED) pour faire croire que c’est une autre technologie, mais c’est toujours « que » du LCD. Faudrait arrêter de tromper les gens.
Je rappelle qu’actuellement il y a 3 technologies d’affichage: OLED, LCD (avec plein de rétroéclairages différents) et le micro-LED.

Bilbo

Mini-LED sous entend LCD, mais un LCD équipé du rétroéclairage spécifique de la technologie Mini-LED, c’est à dire plusieurs centaines (voire milliers) de LED bien plus petites que les LED traditionnelles.
Ecrire LCD Mini-LED serait trop long et ferait doublon. Il arrive un moment où les gens doivent suivre les évolutions technologiques.

Azael

« Mini-LED sous entend LCD » peut être pour toi et nous tous ici, mais pas pour tout le monde. Faut suivre l’évolution ok, mais la c’est toujours la même chose: une dalle LCD et un rétroéclairage. Le rétroéclairage évolue, étant donné que c’est le point faible des LCD, mais c’est tout.

POLTERGEIST13

Enfin quelqu’un qui comprend la choses !! :sunglasses:

Palou

sans oublier le HDR PQ :stuck_out_tongue_winking_eye:

robert_b

Un autre problème est de faire une conclusion sur les téléviseurs alors que l’article parle de moniteurs informatiques…
Ce qui est bon en info ne l’est pas forcément en télévision et inversement…

fredolabecane

Certes ce système améliore l’image mais pas du tout le portefeuille.

pocketalex

« Le rétroéclairage évolue, étant donné que c’est le point faible des LCD, mais c’est tout. »

C’est tout … c’est tout mais ça change TOUT