Critique The Witcher : tu es un Sorceleur, Henry

Antoine Roche
Publié le 18 décembre 2021 à 13h01
The Witcher

Avec la mise en ligne toute récente de sa deuxième saison sur Netflix, il était plus que temps que nous nous penchions sur The Witcher. La série (et ses dérivés, présents ou futurs) occupe une place importante dans le catalogue de la plateforme, mais le doit-elle seulement à la popularité de la licence en romans et jeux vidéo ou à ses propres qualités ?

7 /10
The Witcher
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Les plus
  • Vous aimez la fantasy sombre et mature
  • Henry "bae" Cavill apparaît dans vos rêves
  • Vous attendez déjà The Witcher 4
Les moins
  • Vous préférez votre fantasy lumineuse et bon enfant
  • Vous fuyez la violence et le sang
  • Vous n'avez pas la patience pour les longs épisodes souvent bavards qui n'avancent pas toujours beaucoup

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :

Fiche technique The Witcher

Informations
GenreFantasy, Aventure
RéalisationLauren Schmidt Hissrich
EditeurSean Daniel Company, Platige Image, Stillking Films, One of Us, Cinesite
PlateformeNetflix
Nombre de saisons2
Nombre d'épisodes (Total)16
ClassificationDéconseillé / interdit aux moins de 16 ans

The Witcher : Cry me a Rivia

Geralt de Riv, Sorceleur et chasseur de monstres solitaire, peine à trouver sa place dans un monde où les humains sont souvent plus mauvais que les bêtes.

Quoi qu'on pense de Game of Thrones, si la série de HBO a eu un effet positif, c'est bien celui de populariser la fantasy épique et d'inciter tous les acteurs du secteur de la série télévisée à mettre les bouchés doubles de côté de ce genre là. Depuis fleurissent ainsi des séries comme The Wheel of Time, His Dark Materials, Shadow and Bone ou encore… The Witcher !

Et si la série de Netflix a bien par moments quelques petites faiblesses de décors ou d'effets spéciaux en première saison, on sent que le service de SVoD a débloqué un budget suffisant pour appuyer de réels efforts, surtout en saison 2. Mais commençons par le commencement.

Basée sur la populaire saga littéraire éponyme de Andrzej Sapkowski (également adaptée en jeux vidéo, non moins populaires, par CD Projekt), la série The Witcher (ou Le Sorceleur en VF) s'intéresse principalement au personnage de Geralt de Riv.

Ce mutant, combattant aguerri capable d'utiliser la magie et l'alchimie, écume le Continent en quête de monstres à tuer, si possible contre rémunération. Ce chasseur de primes et sa confrérie de Sorceleurs ne se mêlent que très peu des affaires des humains, elfes et autres races composant ce monde de fantasy sombre.

Or, comme vous vous en doutez, notre héros taiseux et taciturne fini par y être mêlé malgré lui, rencontrant en route différentes personnes dont il aura bien du mal à se débarrasser. Parmi elles, on retrouve la séduisante, ambitieuse et puissante sorcière Yennefer, le pot-de-colle et haut en couleurs barde Jaskier, ou encore la jeune et mystérieuse Ciri, essentielle au récit d'ailleurs.

L'univers de The Witcher n'est finalement pas trop compliqué à saisir, avec quelques factions qui s'affrontent par le fer ou les mots (pensez à la politique de Game of Thrones en un peu moins touffue) et des monstres qui semblent se multiplier pour une raison inconnue. Pourtant, les scénaristes font tout pour perdre les spectateurs et spectratrices dès la première saison.

Pour ce faire, ils multiplient les lieux et les personnages, jonglent entre différentes époques, à tel point qu'il faut une attention de tous les instants pour ne pas s'embrouiller. Une carte, ou quelques cartons pour situer les principales forces en présence n'auraient assurément pas été de trop. Si la deuxième saison est plus classique, claire et linéaire, nul doute que beaucoup risquent de décrocher avant d'y arriver…

Ciri m'était comptée

Et c'est dommage, car The Witcher a de nombreuses qualités qui méritent que l'on persévère. Parmi elles, difficile de commencer par autre chose que le charismatique Henry Cavill, dont le Geralt est incarné avec passion, l'acteur étant véritablement fan de cet univers. Certain·e·s pourront trouver ses moues et râles quelques peu caricaturaux, ils collent pourtant parfaitement au personnage, dont on apprécie du coup les rares moments de vulnérabilité.

Impossible alors de ne pas voir qu'il donne tout à son rôle, aussi bien dans ses poses stoïques que dans ses combats, où se trouvent d'ailleurs quelques passes d'armes à la chorégraphie et à l'impact spectaculaires.

Joey Batey, Anya Chalotra ou encore Freya Allan sont également convaincants dans leurs rôles respectifs de Jaskier, Yennefer et Ciri. L'humour du premier apporte un peu de légèreté à l'ensemble, Ciri prend une épaisseur bienvenue en saison 2, quand les motivations, les allégeances et le cheminement de Yennefer sont particulièrement intéressants à suivre.

Yennefer, y'a rien à faire

La dernière saison en date est d'ailleurs l'occasion de découvrir quelques lieux et personnages emblématiques des romans et jeux vidéo, dans un résultat à la hauteur de nos attentes. Le rythme, les effets spéciaux ou encore les costumes semblent mieux maîtrisés dans ces nouveaux épisodes, l'ensemble restant tout de même un peu plus classique et donc moins surprenant que ce que tentait la première saison en termes de chronologie des événements.

« Nous répondrons présents pour une hypothétique (mais fort probable) saison 3  »

Reste qu'après deux ans d'attente, il est difficile de ne pas ressortir un peu sur sa faim de cette nouvelle saison. Bien qu'agréable à regarder, elle donne finalement l'impression d'avoir assez peu progressé dans l'intrigue générale, et ce, malgré de longs épisodes. Quelques pions ont certes avancé et des réponses ont été données, mais il faudra assurément une saison 3 voire plus pour répondre à de nombreuses nouvelles interrogations et capitaliser sur ce qui ressemble encore à une longue introduction.

Pour les plus jeunes ou plus sensibles, notons que The Witcher tend plus du côté de Game of Thrones que de Shadow and Bone en termes de violence et de sexualité. En première saison les gens se déshabillent pour pas grand-chose, (mais s'assagissent dans la saison 2), les monstres sont aussi repoussants que sales, les combats violents et sanglants. Public de moins de 16 ans s'abstenir, cet univers de dark fantasy n'est pas pour tout le monde.

Si vous comptez binge-watcher au plus vite la saison 2, pensez tout de même à rester après le générique du dernier épisode : un petit trailer pour la future mini-série The Witcher : Blood Origin est de la partie.

Conclusion
Note générale
7 / 10

Entre une première saison un peu trop décousue, et une deuxième un peu trop longue pour ce qu'elle raconte, The Witcher risque de perdre fans et néophytes en route.

Pourtant, la série portée par le passionné et convaincant Henry Cavill ne manque pas d'intentions louables et de moments marquants. L'univers sombre des romans est assurément plaisant à (re)découvrir, les relations entre les principaux personnages sont intéressantes à voir évoluer, et chaque combat donne envie de réinstaller les jeux.

Au moment de peser le pour et le contre donc, il est assez clair que nous serons là pour l'hypothétique (et fort probable) saison 3, comme pour tous les spin-off que Netflix ajoutera à son catalogue.

Les plus
  • Vous aimez la fantasy sombre et mature
  • Henry "bae" Cavill apparaît dans vos rêves
  • Vous attendez déjà The Witcher 4
Les moins
  • Vous préférez votre fantasy lumineuse et bon enfant
  • Vous fuyez la violence et le sang
  • Vous n'avez pas la patience pour les longs épisodes souvent bavards qui n'avancent pas toujours beaucoup

Les deux saisons de The Witcher sont disponibles sur Netflix.

Par Antoine Roche

Journaliste spé culture pop (séries/ciné/JV), technologie (SVoD, OS, apps…) et jeux de mots douteux. Pas forcément dans cet ordre.

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Commentaires (10)
Wen84

« ses moues et râles quelques peu caricaturaux, ils collent pourtant parfaitement au personnage, dont on apprécie du coup les rares moments de vulnérabilité. » => Bof, c’est clairement du cabotinage. Dans la saison 1, ça fonctionnait parce qu’on était nanardesque. Là, je suis curieux, j’espère rire autant que sur la première ^^

ar-s

Joey Batey + convaincant + Jaskier : Je ne sais pas pour la S2 mais si 1 personnage est très mal retranscrit malgré une très grande importance dans les bouquins c’est bien lui.

ullbach

j’ai vu un peu la saison 1
ça se voit mais en gardant à l’esprit que c’est le bas de gamme du fantasy.

Jee_Teex

Je trouve dommage que la série ait autant été touchée par la bien pensance. Triss qui doit être une rousse par exemple. Des elfes noirs? On est quand même dans un monde inspiré par la mythologie slave. Il ne devrait pas y avoir autant de noirs.

PS avant de crier au racisme. J’aurais dit la même chose si la moitié des personnages étaient blancs dans une adaptation de Kirikou…

Doomy

C’est surtout qu’un elfe c’est censé avoir des traits fins, limite féminins… du coup ils les rendent ridicules et hors propos juste pour pouvoir passer le message c’est vraiment désolant.

Highmac

Binge-watcher: Kesako ?
On est en France !

Augusto

Ce que je n’arrive pas à prendre dans cette série c’est la musique. Alors je pense très subjectivement que celles des jeux sont tellement ouf qu’ils auraient du laisser tomber le côté œuvre originale et reprendre les thèmes de cdprojekt.
ATTENTION SPOILER
Après, il y a des écarts assez énormes par rapport aux bouquins, et ils me font autant ch… que ceux de fondation par exemple. Baba yaga et Rience entre autres. Les monolithes, les elfes à cintra en refuge, Findabair qui pond un lardon… Eskel en leshen sans blague ? En fait il y a 15% de la saison qui est dans les livres. Le reste à été inventé pour rallonger artificiellement.
FIN DE SPOIL
Ça me choque vachement plus que des elfes noirs en fait. Parce que clairement, rester là dessus au lieu de critiquer le fond… Mais les mecs quoi ! La couleur de peau ça influe sur le respect d’une œuvre mais on peut éclater l’histoire originale ça ne pose de problème à personne. C’est juste histoire de l’ouvrir par provoc ça.
Les outrages que créent l’inclusivité sont en fait une justification pour les débiles qui veulent la promouvoir. S’en foutre est encore le meilleur des remèdes mais ça…

zeebix

Ah ? Il y a une loi définissant une créature imaginaire ?

Jee_Teex

Si on suit cette logique allons plus loin: on va dire qu’un troll est un reptile, les orcs seront une race de belles femmes qui habitent les fonds marins etc. Non il n’y a pas de lois mais quand tu dis elfe tu penses à une grande personne élancée, fine, pâle avec des oreilles pointues et les cheveux longs.

Jee_Teex

Augusto, je trouve ton commentaire plus pertinent que le mien mais je n’ai ps lu les livres donc je ne peux pas juger de ca.