Critique Super Crooks : une adaptation qui a quelques escrocs à raccomoder

13 décembre 2021 à 09h30
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Super Crooks © Netflix

En mélangeant des éléments venues du Japon et des États-Unis, et en s'intéressant à des super vilains visiblement barrés issus de l'univers de Jupiter's Legacy, sur le papier Super Crooks avait bien des chances de s'imposer comme une solide série animée sur Netflix. Voyons dans cette critique si le résultat espéré est atteint.

Super Crooks
  • Vous aimez les séries portées par des anti-héros
  • Vous cherchez un show à la Invincible en attendant sa S02
  • Vous voulez d'une série d'animation courte qui s'amuse
  • L'univers de Jupiter's Legacy, même vu de l'autre côté, c'est non
  • Vous êtes allergique à l'animation (moyenne) et/ou au japonais
  • La violence sanglante, c'est non

Accompagnez la lecture de cet article avec la musique de la série :

Fiche technique Super Crooks

Résumé

Informations

Genre
Science-Fiction, Animation, Action, Aventure
Réalisation
Dai Satō
Editeur
Millarworld, Bones
Plateforme
Netflix
Nombre de saisons
1
Nombre d'épisodes (Total)
13
Classification
Déconseillé / interdit aux moins de 16 ans

Super Crooks, Netflix did it again

Le super-vilain Johnny Bolt recrute un groupe de criminels de seconde zone pour un dernier braquage. Bien entendu, ils s'attaquent à un boss du crime impitoyable doté de super pouvoirs. Qu'est-ce qui pourrait aller de travers ?

En 2017, Netflix s'offrait Millarworld, la société de production de comics de Mark Millar. L'objectif étant sans surprise d'adapter ses différentes œuvres, souvent cultes ou au moins reconnues, sur le petit écran. La première d'entre elles était la série en live action de super héros Jupiter's Legacy, qui se voit annulée dès sa première saison tant le résultat se montrera… moyen (pour rester poli).

Super Crooks © Netflix

Mais malgré ce premier coup d'épée dans l'eau, Netflix a décidé de rester dans cet univers avec Super Crooks, une série animée cette fois centrée sur des super vilains, et elle aussi adaptation d'un comics éponyme. Quelques héros de Jupiter's Legacy y sont visibles, mais nul besoin (heureusement) d'avoir vu le premier show pour appréhender cette deuxième série.

Mélange des (mauvais) genres

La première chose qui surprend quand on lance Super Crooks, à l'origine un comics américain, c'est que l'adaptation est en fait un anime. Produite par le studio Bones (Fullmetal Alchemist, Mob Psycho 100, My Hero Academia…), la série reprend les codes visuels de ce genre - tout en restant malgré tout assez sage -, et surtout le doublage original est en japonais. Pour une série se déroulant en grande majorité au pays de l'oncle Sam avec des personnages américains, le choix est étonnant, mais donne un peu de personnalité à l'ensemble.

Super Crooks © Netflix

La qualité d'animation par ailleurs est très inégale. Plus d'une fois le show se montre assez fainéant sur l'animation de certains éléments (le bateau dans le dernier épisode rappelle les pires passages de l'anime Berserk), et il est assez rare de se montrer impressionné par la direction artistique ou par des décors ou personnages. Malgré quelques scènes d'action enlevées, le show donne trop souvent l'impression d'avoir été produit à la va-vite.

« Super Crooks n'hésite pas à s'amuser avec ses pouvoirs, ses personnages rarement très malins, et à se montrer violente »

De plus, malgré son format assez court, Super Crooks se montre trop longue de quelques épisodes pour passionner à plein temps, et quelques dialogues un brin longuets tirent un peu la mâchoire. Les motivations assez basiques, les relations assez peu développées et les déboires de nos anti héros ne captivent ainsi pas toujours, et donnent de temps à autres l'impression de tourner un peu en rond. L'aspect braquage est également loin de l'intensité et du génie d'un Ocean Eleven, bien qu'il soit assez drôle de voir comment le plan de nos « génies » du mal ne se déroule jamais comme prévu.

Et paf, pastèque

Cela commence à faire beaucoup de critiques négatives, tout de même. Pourtant, ce show n'est pas un total calvaire à regarder, loin de là. Quelques personnages et moments drôles et divertissants valent vraiment le coup d'œil et, contrairement à la trop lisse et sage Jupiter's Legacy, Super Crooks n'hésite pas à s'amuser avec ses pouvoirs et ses personnages rarement très malins… Et à se montrer violente.

Super Crooks © Netflix

Sans aller jusqu'à égaler Invincible dans l'impact visuel permanent, la surrenchère de membres arrachés, les personnages découpés et les tripes répandues, la série reste cependant extrêmement graphique et arrache quelques « oh » et autres « ah ! » au spectateur. À condition d'apprécier cet aspect là, bien entendu.

6

Meilleure que Jupiter's Legacy (ce qui n'était pas très dur, certes), Super Crooks se montre cependant… tristement ok et oubliable. Ni son aspect visuel tout juste moyen, ni son scénario aussi souvent divertissant que redondant, ne parviennent à rendre la série véritablement mémorable.

Reste que ces 13 épisodes passés en compagnie d'une équipe de super vilains de seconde zone se laissent regarder sans véritable déplaisir, surtout si vous appréciez les animes qui ne lésinent pas sur l'action, la violence et les pouvoirs pétés.

Les plus

  • Vous aimez les séries portées par des anti-héros
  • Vous cherchez un show à la Invincible en attendant sa S02
  • Vous voulez d'une série d'animation courte qui s'amuse

Les moins

  • L'univers de Jupiter's Legacy, même vu de l'autre côté, c'est non
  • Vous êtes allergique à l'animation (moyenne) et/ou au japonais
  • La violence sanglante, c'est non

La première saison de Super Crooks est disponible sur Netflix.

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Commentaires (6)

norwy
Je l’ai trouvé plaisant, même si les réunions de super-héros (et anti-héros) font souvent très kitch et limitent très souvent le potentiel d’un monde et de son histoire (trop c’est trop).<br /> La fin a une meilleure dynamique avec un bon scénario à la Ocean’s Eleven/Twelve qui aurait mérité plus de place dans la saison.
Kaysis
Comme à son habitude Netflix incorpore du LGBT au forceps là où on en voit vraiment pas la pertinence scénaristique mise à part pousser le fan service communautariste à son paroxysme. Ce qui vaudra certainement un jour la résiliation de mon abonnement si ça continue…
kplan
quelques escrocs à raccomoder<br /> Rooooh…
ABC
Même au sujet d’un cartoon, certains trouvent le moyen de faire part de leur intolérance.<br /> En quoi les LGBT vous gênent ? Peur de vous-même ? Ils font partie de notre société, pourquoi vouloir les effacer ?<br /> Si les LGBT étaient représentés à hauteur de leur part dans la société, on en aurait beaucoup plus dans les fictions et séries, comme quoi il reste du chemin à parcourir. Les beaufs misogynes et homophobes n’ont pas à empêcher les autres d’être visibles et donc d’exister. Sauf dans les dictatures fascistes.<br /> Netflix se remettront de votre résiliation, surtout qu’ils gagneront des abonnements chez les gens qui ne partagent pas votre sectarisme. L’obscurantisme, le maccarthysme et l’inquisition que vous semblez regretter ne reviendront pas, n’en déplaise à certains aux idées rances. Qu’une personne soit hétéro ou LGBT dans une fiction ou ailleurs m’importe autant qu’elle soit blonde ou brune, on s’en fiche complètement.<br /> En tout cas, des réactions intolérantes et caricaturales comme la vôtre prouvent qu’il faut persévérer pour faire progresser les droits de chacun. Sur ce, bonne journée. Attention quand même si vous vous baissez dans la rue…
Phenaxis
J’ai beaucoup apprécié cette série, je la recommande. Pour moi elle mérite un 7/10.<br /> L’animation n’est pas révolutionnaire (toutes les séries ne peuvent pas se targuer d’être Arcane), juste honnête (on est loin de Dragon Ball Super qui peut donner envie de vomir). L’histoire facile à suivre du quotidien d’anti-héros et de bras-cassés dotés de super pouvoirs offrent de bons moments.<br /> Ce sont 13 épisodes qui se regardent facilement et avec plaisir.<br /> Je trouve la critique sur les points suivants inadaptés, ce n’est qu’une question de goûts :<br /> «&nbsp;L’univers de Jupiter’s Legacy, même vu de l’autre côté, c’est non&nbsp;»<br /> Il y a une Justice League de Super Héros et on ne ressent pas du tout l’influence de Jupiter’s Legacy (que j’ai vu et pas aimé)<br /> «&nbsp;Vous êtes allergique à l’animation (moyenne) et/ou au japonais&nbsp;»<br /> Oui, c’est sûr que quelqu’un qui n’aime pas l’animation n’aimera pas… un anime moyen ou pas. Je l’ai regardé en japonais car c’est ce qui passe le mieux pour un anime tout simplement. Passer votre chemin en Français et en Anglais.<br /> «&nbsp;La violence sanglante, c’est non&nbsp;»<br /> Euh ? On parle de The Boys et Invincible ? La plus grosse source de gore vient des frères demeurés qui jouent de leur pouvoir de guérison digne de Serval (oups, pardon, Wolverine).<br /> En fait cette série est la plus «&nbsp;réaliste&nbsp;» sur une société doté de super-pouvoirs, on sent que la société a parfaitement intégré le fait d’avoir une population doté de Super pouvoirs et s’est articulé autour de ça. Prison, peines, affrontement, listing de Héros et de Super Vilains.<br /> Il y a même des méchants reconnus à la retraite et pas d’obscures histoires d’identités Secrètes protégées par des lunettes.<br /> Pour l’attaque sur le LGBT, franchement, pour une fois que ça sert de levier à un élément de l’histoire… pas comme la Roue du Temps…<br /> SPOILER ALERT :<br /> .<br /> .<br /> .<br /> .<br /> .<br /> .<br /> Le Gladiateur est gay (et doté d’une calvitie ! ça c’était le Must Have, ça m’a fait plaisir, les personnes atteintes de calvitie ne sont pas assez représentées) et les méchants le font chanter avec ça car il s’offre une image de héro hétéro auprè du public.
Popoulo
@Kaysis : Le Gladiateur était aussi gay dans la bd. Ce n’est pas une opération de transformisme à la Netflix ^^<br /> @ABC : Ce que les gens reprochent c’est la manière dont c’est imposé, et au final je doute que cela déserve une quelconque cause. Bref, ici c’est pas du tout le cas vu que le perso est gay à la base. Après, faut connaître la bd un minimum c’est sur.
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