Kung Fury : le film qui réconcilie avec le financement participatif

01 juin 2015 à 10h51
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Financé en 2013 sur Kickstarter pour 630 000 dollars, le moyen-métrage Kung Fury est disponible depuis quelques jours gratuitement sur Internet. Un projet qui démontre tout l'intérêt du financement participatif.

Le financement participatif par le biais de plateformes comme Kickstarter, Indiegogo ou Ulule fait désormais partie des meubles sur Internet. On ne compte plus les projets professionnels qui cherchent à arrondir leur enveloppe par le biais d'une campagne visant à mobiliser les internautes. Généralement, les productions qui en découlent sont commercialisées comme n'importe quelles autres : c'est notamment le cas dans le domaine du jeu vidéo, où le financement participatif est d'ailleurs pointé du doigt car il fausse l'image de la production selon certains développeurs.

Dans ce contexte, le cas Kung Fury fait figure d'exception. Ce moyen-métrage de 30 minutes, réalisé par le Suédois David Sandberg, a rassemblé 630 019 dollars en décembre 2013 sur Kickstarter. Cet hommage délirant aux films policiers de série B des années 80, réalisés avec une équipe très réduite et des effets spéciaux maison, cherchait 200 000 dollars via le financement participatif, pour un budget total estimé à 1 million de dollars.

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Un buzz parfaitement maîtrisé

Malgré un objectif plus que triplé sur Kickstarter, David Sandberg, qui joue également dans son film, n'a pas cherché à en faire plus que ce qu'il avait promis - il faut dire qu'entre les Vikings chevauchant des dinosaures et un combat improbable contre Hitler, il y avait déjà du lourd de prévu. Au final, le résultat se trouve être un moyen métrage de 30 minutes qui fleure bon la VHS de vidéoclub.

Kung Fury a bénéficié ces dernières semaines d'une couverture médiatique importante : sélectionné à la Quinzaine des Réalisateurs 2015 à Cannes, il a également pu compter sur le soutien de David Hasselhoff, l'acteur d'Alerte à Malibu et chanteur plutôt décalé. C'est donc en premier lieu à travers un clip qui a beaucoup fait parler de lui que les internautes ont pu découvrir l'univers visuel de Kung Fury.


Quant au film en lui-même, il a été mis en ligne le 28 mai sur YouTube, ainsi que sur la plateforme Steam, qui propose de visionner des vidéos. Qu'on ait, ou non, participé au financement du moyen-métrage, il est donc possible d'en profiter gratuitement : une démarche qui s'avère relativement rare dans l'univers du financement participatif, où les créateurs de contenus se permettent bien souvent de commercialiser le fruit d'une campagne. En l'espace de trois jours, Kung Fury a accumulé pas loin de 10 millions de vues sur YouTube.

Le début d'une franchise ?

Si le film est proposé gratuitement, David Sandberg, par le biais de sa société de production Laser Unicorns, a développé un petit univers marketing autour de son film. Sur le site officiel de Kung Fury, on peut notamment acquérir la bande originale du film en version vinyle, des affiches et des t-shirts au look vintage. Enfin, sur Steam, un jeu de combat inspiré de Street of Rage a fait son apparition le week-end dernier au prix de 1,99 euro.

Les tarifs sont loin d'être prohibitifs, et on remarque une absence intéressante : celle du film, qui n'est proposé sur aucun support physique. Dans une interview accordée à Slate, le réalisateur explique que Kung Fury n'est « que le début » : « J'ai le projet de faire une version longue de Kung Fury et quelques autres idées mais c'est un peu tôt pour en parler. Mon seul rêve, c'est de pouvoir faire des films le reste de ma vie. Ce projet m'a permis d'ouvrir beaucoup de portes, j'espère en ouvrir d'autres. »

Au final, Kung Fury remplit donc parfaitement son objectif : proposer au plus grand nombre un film en grande partie financé par les internautes, tout en permettant à un réalisateur de se faire connaître au passage. De quoi rassurer quant aux possibilités encore présentes au sein du financement participatif, qui n'existe pas seulement pour alimenter les gros studios.

Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques...

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Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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