La justice américaine poursuit Facebook pour "discrimination" à l’embauche

Benjamin Bruel
Publié le 04 décembre 2020 à 17h17
Mark Zuckerberg

Le département de la Justice des États-Unis a annoncé, jeudi 3 décembre, lancer des poursuites contre le groupe Facebook pour « discrimination » à l'embauche. Le réseau social est accusé d'avoir privilégié des postes à des ressortissants étrangers au détriment de candidats américains, nous apprend l'AFP.

Cette annonce fait suite à une enquête de deux ans, menée par l'administration Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration l'un de ses fers de lance.

Plus de 2 600 postes « offerts » à des ressortissants étrangers

Selon la plainte déposée par le département de la Justice, Facebook aurait privilégié les candidatures étrangères et « refusé aux travailleurs
américains une chance équitable de s'informer et de postuler à des emplois 
».

Les faits reprochés remontent au 1er janvier 2018 et s'étendent jusqu'au 18 septembre 2019 : l'entreprise aurait « offert » 2 600 postes à des travailleurs étrangers titulaires d'un visa temporaire pour qu'ils puissent obtenir la green card américaine, qui permet d'obtenir le statut de résident permanent aux États-Unis.

Le procureur général adjoint Eric S. Dreiband souligne ainsi que « Facebook a violé intentionnellement et de façon généralisée la loi en
réservant des postes aux détenteurs de visas temporaires au lieu de prendre en compte les travailleurs américains intéressés et qualifiés »
.

Contournement de la loi

En effet, pour qu'une entreprise américaine puisse recruter un ressortissant étranger et lui permettre d'obtenir la green card, elle doit démontrer qu'aucun candidat américain n'a convenu pour le poste. Facebook aurait contourné cette obligation de plusieurs manières, notamment en évitant de mettre les offres d'emploi en ligne sur son site ou en interdisant les candidatures en ligne. Le but de ces manœuvres
aurait été de favoriser les candidats étrangers en postes temporaires dans l'entreprise.

« Notre message aux employeurs, notamment dans le secteur technologique, est clair : vous ne pouvez pas préférer le recrutement illégal de salariés étrangers sous visa temporaire aux Américains » a par ailleurs souligné Eric S. Dreiband, comme le rapporte l'AFP. Un message clair envoyé par l'administration Trump, qui a fait de la lutte contre l'immigration son cheval de bataille.

Source : Le Monde

Benjamin Bruel
Par Benjamin Bruel

Journaliste spécialisé dans le numérique, l'espace, la technologie et l'innovation, je me passionne par tout ce qui a trait au futur et à la compréhension du monde de demain. J'exerce ce métier depuis quatre ans, souvent devant mon ordinateur et parfois en vadrouille entre deux pays d'Asie. Amateur de bande dessinées, de paranormal et de dark tourism, je voue aussi un culte aux œuvres de Philip Pullman et de Yoko Taro.

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Commentaires (10)
notolik

Waouw, la photo d’illustration de Mark Zuckerberg n’est pas flatteuse… Et c’est rien de le dire.

nicgrover

Du moment qu’ils sont moins payés, cela permet à Markounet de s’enrichir un peu plus…

Et de toute manière ce sont les lampistes qui assumeront les poursuites… Le haut de la pyramide est intouchable…

nicgrover

Il ne manque plus que les barreaux…

driskiou

Des grandes entreprises le font aussi en France, j’ai travaillé avec bcp d’étrangers qui souhaitent s’installer en France et les grandes entreprises en profitent pour les faire travailler plus et les payer moins que leurs collègues français.

Dahita

Je confirme. Je bossais pour une de ces grosses boites aux USA et sous couvert de « diversite », ils embauchent (principalement) de l’indien a tour de bras contre green card… et moitie de salaire. Ecoeurant.

tangofever

La malléabilité et corvéabilité coûte peu.

carinae

Même si le procédé est très limite personne ne les obligé a accepter. Ce qui est tout aussi limite, voire même encore davantage, c’est de s’arranger pour éviter d’embaucher des américains …sur leur propre sol…:thinking:. Mais quelque part, tout ça, ce n’est pas le principe de la mondialisation dans tout ses travers. Il fait de l’outsourcing local(si on peut dire ça). Franchement quand on voit le bonhomme un jour il risque fort de finir derrière les barreaux…

Kratof_Muller

Dans certains pays, il n’est pas interdit de prendre des travailleurs étrangers, en revanche l’obligation est faite de les payer plus cher que les autochtones, comme la Chine par exemple, qui en plus applique un léger bonus pour les hommes.

Rumpelstiltskin

Chez nous c’est tout à fait légal :rofl:

tfpsly

Avoir un salaire équivalent ou supérieur à un Américain est un critère obligatoire pour obtenir un H1B. Pour montrer que le poste nécessite des compétences particulières non trouvées localement.

Les salaires obtenus par H1B sont publiés : https://h1bdata.info/index.php?em=Facebook+Inc&job=Software+Engineer&city=&year=2020

EDIT - critère pas toujours respecté apparemment… Wiki

The Department of Homeland Security annual report indicates that H-1B workers in the field of Computer Science are paid a mean salary of $75,000 annually (2014) almost 25,000 dollars below the average annual income for software developers and studies have found that H-1B workers are paid significantly less than U.S. workers.
The Labor Condition Application (LCA) included in the H-1B petition is supposed to ensure that H-1B workers are paid the prevailing wage in the labor market, or the employer’s actual average wage (whichever is higher), but evidence exists that some employers do not abide by these provisions and avoid paying the actual prevailing wage despite stiff penalties for abusers.

Je suppose que les petites boites respectent moins cette contrainte, ayant moins de chance de se faire contrôler…