Groupe Detaxe : lettre ouverte contre la vente liée

05 février 2007 à 15h54
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Avec l'arrivée de Windows Vista, la question des logiciels vendus avec un ordinateur est plus que jamais d'actualité. Afin de sensibiliser le grand public à la question, le groupe Détaxe vient de publier une lettre adressée aux fabricants d'ordinateurs et les éditeurs de logiciels, dans laquelle il les somme de mettre fin à la vente liée d'un système d'exploitation et de logiciels tiers avec tout ordinateur neuf. En décembre dernier, l'UFC Que Choisir avait annoncé l'assignation en justice d'un fabricant et de deux distributeurs au motif qu'ils pratiquaient la vente liée.

Petit rappel du contexte : si la loi française interdit formellement la vente liée (article L122-1 du Code de la consommation), il se révèle aujourd'hui bien difficile d'acheter un ordinateur dépourvu de logiciels et de système d'exploitation dans une grande surface. La plupart des machines sont ainsi accompagnées d'une version de Windows, ainsi que de quelques logiciels, complets ou en version d'évaluation, tels qu'un jeu vidéo ou un antivirus.

Dans l'esprit du consommateur, le prix bien réel de ces logiciels se confond avec celui de la machine. De plus, le surcoût engendré par ces logiciels n'est pas précisé, ce qui fait que le consommateur ne sait pas précisément ce qu'il pourrait espérer comme remboursement pour des produits non sollicités. Selon le groupe Détaxe, ils représenteraient « de 10 à 25% du prix total sans que cela n'apparaisse jamais ».

« Ainsi, vous masquez au consommateur la réalité de son achat et rendez difficile la comparaison des offres, puisque les configurations logicielles varient d'un modèle d'ordinateur à l'autre. Par défaut d'information claire, vous masquez souvent aussi certains surcoûts différés (abonnement aux signatures d'un antivirus, logiciels de bureautique en version d'essai à durée limitée) », explique le groupe Détaxe dans sa lettre ouverte.

« Par la pré-installation obligatoire, vous forcez également l'orientation des consommateurs vers des solutions logicielles particulières, au gré de vos accords avec les éditeurs de logiciels. Elles ne correspondent pas nécessairement à l'intérêt ou au choix du client », précisent encore les auteurs de la lettre, membres de l'Aful (Association Francophone des Utilisateurs de Linux et des Logiciels Libres), avant de dénoncer certaines méthodes qui font obstacle à la désinstallation des logiciels concernés.

« L'argument de l'ignorance des consommateurs est chaque jour moins acceptable. L'informatique s'est largement répandue dans la société. De plus en plus, le public connaît l'existence de solutions alternatives simples et fiables, souvent moins chères, voire gratuites, et pourvues de licences moins restrictives ». « Vous niez cette évolution en affirmant qu'il n'y aura pas de demande pour d'autres offres logicielles que celle proposée sur vos machines. Alors que craignez-vous à restituer au client sa liberté de choix ? Votre acharnement paraîtra tôt ou tard anachronique à votre clientèle », insiste encore le groupe Détaxe, avant d'appeler les fabricants et les éditeurs de logiciels à exprimer leur position sur le sujet.

Disponible sur le site de l'Aful, cette lettre ouverte rapelle que la pétition « Halte aux racketiciels » a déjà recueilli plus de 15.000 signatures (16.990 à l'heure où nous écrivons ces lignes).
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