Le soleil rasant gêne les conducteurs autant que les caméras Tesla. La marque d'Elon Musk a déposé un brevet pour un bouclier à micro-cônes sur ses optiques, parfois motorisé, pour que le FSD voie clair malgré la lumière agressive.

Toutes celles et ceux qui conduisent beaucoup connaissent ce moment précis. Le soleil descend bas, l'angle devient parfait avec la route, et la visibilité chute d'un coup. L'éblouissement masque les freinages devant, les piétons sur les côtés ou les panneaux un peu flous. La nuit, les phares en face créent le même voile blanc.
Heureusement, tout un chacun dispose de parades rapides. Abaisser le pare-soleil, sortir des lunettes ou pivoter légèrement la tête. Ces gestes sauvent la vue en quelques secondes. Ça n'est pas du tout le cas d'une caméra Tesla qui ne bouge pas de son emplacement fixe. Elle encaisse tout sans filtre, sans mouvement possible, et ses capteurs saturent vite sous les reflets ou la lumière directe.
C'est pour pallier ces travers que le constructeur a déposé son brevet « Cone-Textured Glare Shield for Enhanced Camera Vision » à l'United States Patent and Trademark Office (USPTO). Ce boîtier entoure les caméras avec des micro-cônes qui piègent la lumière, un revêtement ultra-absorbant et, pour certaines versions, un moteur qui ajuste l'orientation face au soleil. Voilà qui pourrait bien arranger les petits travers du FSD de la marque d'Elon Musk, au moment où il est possible de se balader sans les mains.
Les caméras du FSD perdent leurs repères dès que la lumière frappe trop fort
Le FSD actuel fonctionne en niveau 2 selon la norme SAE. Le système pilote la direction et l'accélération, mais le conducteur surveille sans relâche et reprend le volant dès l'alerte. Selon nos confrères d'Automobile Propre l'éblouissement des caméras provoque des pertes de données, des trajectoires imprécises et des coupures du système qui obligent le conducteur à intervenir tout de suite. La caméra perd des détails sur les lignes au sol ou les obstacles quand un halo lumineux envahit l'image. Les rayons directs du soleil bas touchent l'optique de plein fouet. D'autres rebondissent sur un pare-brise ou une carrosserie proche. Le capteur voit alors des zones blanches sans contraste. L'algorithme peine à détecter les objets correctement.
Tesla mesure ça avec la « Total Hemispherical Reflectance ». Cette donnée compte la lumière que renvoie une surface dans toutes les directions autour d'elle. Une valeur haute multiplie les reflets gênants. Le brevet cherchait à faire chuter ce chiffre grâce à une forme spéciale du bouclier. Les capots simples actuels limitent un peu les éclats, mais dès que la lumière glisse sur plusieurs faces ou arrive très ras, des parasites persistent encore vers la caméra. Tesla a donc changé la géométrie entière du boîtier pour diffuser les rayons bien avant l'optique.

Tesla a conçu un piège à lumière avec des milliers de micro-cônes et un moteur qui pivote le bouclier
Tesla a conçu un bouclier pour une caméra derrière le pare-brise. Il prend la forme d'un « convergent tray », un volume qui se resserre vers l'optique. Les parois internes portent des micro-cônes de 0,65 à 2 millimètres de haut, avec des bases jointives et des pointes aiguës qui multiplient les angles de dispersion.
Un rayon lumineux frappe alors une pente, puis une autre. Il se fragmente en multiples trajets faibles au lieu de rebondir droit sur la caméra. Le brevet montrait des simulations où certains angles de cônes coupaient net la « reflection penalty », cette perte due aux reflets internes.
Le constructeur a également adapté la forme pour un montant latéral. Le bouclier devient elliptique, avec plus de cônes du côté soleil. Une ouverture centrale garde le champ visuel intact, entourée d'une couronne texturée.
La fabrication utilise un moule gravé au laser en métal fritté. Des canaux évacuent l'air pendant l'injection plastique, pour des pointes nettes sans bulles. Un revêtement « ultra-black » complète le tout, comme sur les optiques spatiales, et absorbe les restes de lumière.
Certains modèles vont plus loin. Un moteur pas à pas pivote le bouclier sur plusieurs axes. Un capteur repère le soleil ou un phare fort, puis le système cale l'optique dans l'ombre via des positions prédéfinies par heure ou trajectoire.
Tesla active déjà des robotaxis niveau 4 à Austin, sans supervision humaine dans une zone limitée. Le FSD des voitures vendues en niveau 2 exige un conducteur vigilant.
Source : Automobile Propre, Google Brevets