L'année 2025 tire sa révérence sur un paysage hardware profondément transformé par l'omniprésence de l'IA et une volatilité des prix inédite. Si NVIDIA et AMD ont conforté leurs positions sur le haut et milieu de gamme, c'est sur le terrain de l'efficacité et du rapport qualité-prix que la bataille la plus féroce s'est jouée.

La mémoire au prix de l'or ? Nous y sommes presque ! © Colin Golberg avec Gemini
La mémoire au prix de l'or ? Nous y sommes presque ! © Colin Golberg avec Gemini

Si l'on devait jeter un coup d'œil dans le rétroviseur, on pourrait dire que 2025 a été l'année où le hardware a cessé d'être une simple affaire de gros chiffres sur un benchmark. Nous avons basculé dans une ère où le logiciel, et plus particulièrement l'intelligence artificielle, est venu au secours d'une physique qui commence sérieusement à plafonner.

Entre les lancements houleux de la fin 2024 et les ruptures de stock chroniques de 2025, monter un PC est devenu un exercice d'équilibriste. Sortez vos tournevis et vos tableurs, on récapitule les succès et les ratés qui ont marqué ces douze derniers mois.

Avast AntivirusAvast Antivirus

Offre partenaire

265 produits testés, seulement 23 récompensés !

En partenariat avec Avast, la rédaction de Clubic a sélectionné les appareils qui combinent innovation, performance et fiabilité. Voici les grands gagnants qui ont marqué l'année 2025 et méritent ce Clubic Awards !

Offre partenaire

NVIDIA : Blackwell, l'IA et les tourments du luxe

Le géant vert a ouvert le bal avec une ambition démesurée. L'architecture Blackwell, qui anime les GeForce RTX 50, a marqué une rupture : NVIDIA assume désormais que l'IA est indispensable pour surpasser les limites physiques des puces. Le Neural Rendering et le DLSS 4 ne sont plus des options, mais les piliers d'une performance que le silicium seul ne peut plus assurer. Mais ce passage à la vitesse supérieure ne s'est pas fait sans heurts. On se souvient des drivers de lancement capricieux et, plus grave, des soucis de production touchant les premières puces de la série 50. NVIDIA a certes réagi, mais l'image du « sans faute » en a pris un coup.

Nous étions présents à Las Vegas pour l'annonce de Blackwell © Colin Golberg

La véritable surprise est venue de la GeForce RTX 5070, sacrée carte de l'année par la rédaction pour son équilibre entre performances et sobriété, malgré un prix qui flirte toujours avec les 700 euros. Mais tout n'est pas rose pour les joueurs : NVIDIA semble de plus en plus tenté de délaisser la production de cartes grand public pour fournir le secteur de l'IA, bien plus rentable. Que voulez-vous, il faut bien satisfaire les actionnaires !

On a également noté le retard du projet N1X, ce fameux SoC conçu avec MediaTek pour tenter de détrôner Apple. Entre des pépins techniques de conception et un Windows on ARM qui cherche encore son second souffle, la riposte de NVIDIA a été repoussée à 2026. Pour les verts, 2025 fut donc l'année d'une domination outrageuse, mais aussi celle d'une déconnexion croissante avec la base des utilisateurs « budget ».

AMD : Le 3D V-Cache indéboulonnable et l'offensive RDNA 4

Si 2025 a commencé avec une légère gueule de bois suite au lancement tiède des Ryzen 9000 classiques fin 2024, AMD a rapidement repris les commandes du cœur des joueurs. Le Ryzen 7 9800X3D a été le grand gagnant de l'année. En dominant de la tête et des épaules tous nos benchmarks, il a prouvé que la technologie 3D V-Cache reste l'atout maître de Lisa Su. Ce succès est tel que les stocks se sont évaporés en quelques heures, laissant les acheteurs dans l'attente d'une hypothétique version "v2" espérée pour le CES 2026. AMD a ici réussi le tour de force de rendre son architecture Zen 5 indispensable, là où la concurrence s'est perdue dans des optimisations d'efficacité énergétique moins parlantes pour le grand public qui veut juste jouer sans foutu stuttering (oui, on parle de toi Unreal Engine 5, pas la peine d'aller te cacher).

la star des CPU gamer © Guillaume Tudundjian

Côté graphique, les rouges ont joué la carte de la raison avec les Radeon RX 9070 et 9070 XT. Plutôt que de s'épuiser à chasser la 5090, AMD a proposé des cartes taillées pour le 1440p et la 4K avec un rapport performance/prix enfin compétitif. On a même vu des petits malins s'amuser à flasher le BIOS de la 9070 pour en faire une XT, un clin d'œil aux grandes heures de l'overclocking qui a beaucoup fait parler dans nos forums (oui, on est vieux).

Avec l'arrivée du FSR 4, AMD tente de combler son retard sur le traitement logiciel de l'image, même si le chemin reste long face au DLSS.

Intel : Le "Mea Culpa" d'Arrow Lake et l'espoir Panther Lake

Tout n'est pas noir chez les bleus. Pour Intel, 2025 aura été l'année du grand écart. Le géant a dû ramer fort pour faire oublier le lancement chaotique des Core Ultra 200 Arrow Lake en fin d'année 2024. Marqué par des performances en retrait dans les jeux, Intel a dû multiplier les correctifs de microcode pour stabiliser ses puces et tenter de rassurer une communauté échaudée par les soucis des générations précédentes. Certes, l'introduction du premier NPU sur desktop est une avancée, mais avec seulement 13 TOPS au compteur, on est encore loin de la révolution promise pour l'IA locale. La plateforme LGA-1851 a connu un démarrage difficile, peinant à convaincre face à l'insolente santé de l'AM5 d'AMD.

Toutefois, le regard d'Intel est déjà tourné vers l'avenir, avec une annonce attendue pour le CES 2026 : l'arrivée de Panther Lake. Gravée via le procédé Intel 18A, cette nouvelle génération promet un bond colossal en termes d'efficacité énergétique et surtout une puissance de calcul IA (NPU) multipliée par deux. C'est le processeur de la dernière chance pour reprendre la main sur le segment des laptops premium face à Apple et Qualcomm.

Intel mise beaucoup sur Panther Lake © Nathan Le Gohlisse

La véritable bouffée d'oxygène est venue là où on l'attendait le moins : le marché des GPU. L'Intel Arc B580 a été la sensation du segment budget cette année. Pour moins de 300 euros, cette carte Battlemage offre des performances en 1080p impeccables et une stabilité logicielle qui n'a plus rien à voir avec les balbutiements des premières cartes Alchemist. On a toutefois noté un bémol de taille : la B580 semble bouder les processeurs les plus anciens, créant des goulots d'étranglement inattendus sur les vieilles configurations. Malgré cela, Intel termine l'année sur une note d'espoir : en devenant le champion des petits budgets sur la partie graphique, le fondeur de Santa Clara s'offre une nouvelle légitimité stratégique pour aborder 2026.

"RAM-geddon" : quand le prix de la mémoire dicte sa loi au silicium

C'est le point noir qui vient ternir ce bilan technologique. En 2025, nous avons assisté à une véritable envolée des prix de la RAM, les tarifs ayant parfois doublé, voire triplé sur certains kits de DDR5 haute performance. Cette crise n'est pas qu'une simple fluctuation de marché ; elle est la conséquence directe de la boulimie des géants de l'IA qui s'accaparent les lignes de production de puces mémoire pour leurs serveurs HBM.

L'impact est dévastateur pour l'écosystème PC. On voit apparaître des PC portables « castrés » à 8 Go de RAM soudée pour maintenir des prix d'appel, tandis que les joueurs PC repoussent massivement leurs projets de mise à jour. Cette pénurie de mémoire pourrait bien freiner l'adoption des nouvelles architectures comme Panther Lake ou les futurs processeurs d'AMD, car à quoi bon posséder un processeur dernier cri si le goulot d'étranglement se situe au niveau de la mémoire ?

Si la situation ne se détend pas d'ici 2026, c'est tout le marché du hardware grand public qui risque de s'enrayer, transformant le PC gaming en un loisir de luxe réservé à une élite.