OpenAI s'apprête à lancer un mode adulte pour ChatGPT au premier trimestre 2026, avec une technologie qui devine votre âge rien qu'en observant vos habitudes. Spoiler : il ne s'agit pas uniquement de contenu coquin, mais d'une refonte complète des limites imposées aux conversations.

Depuis des années, ChatGPT joue les prudes. L'assistant refuse de discuter de sujets pourtant légitimes dès qu'ils effleurent la sexualité, les relations ou certains aspects de santé mentale. OpenAI reconnaît avoir serré la vis bien trop fort pour protéger les plus jeunes, pénalisant au passage tous les adultes qui aimeraient simplement avoir une conversation normale. La solution ? Un système qui détecte automatiquement si vous êtes majeur, sans vous demander de cocher une case ridicule affirmant que vous avez plus de 18 ans. Voilà qui promet de secouer les habitudes.
Une intelligence artificielle qui joue au détective d'âge
Oubliez les formulaires où tout le monde triche depuis 1998. OpenAI mise sur une approche autrement plus sophistiquée : une intelligence artificielle analyse votre comportement pour deviner votre âge réel. Vos horaires de connexion, votre style conversationnel, l'ancienneté de votre compte et bien d'autres indices trahissent votre tranche d'âge.
Le système applique un principe de précaution : au moindre doute, vous héritez de la version bridée réservée aux mineurs. Les adultes mal classés peuvent rectifier le tir en fournissant une pièce d'identité ou un autoportrait photo via un prestataire tiers. Mais attention, le déploiement reste conditionné aux résultats des tests en cours. Si la technologie s'avère bancale, le lancement sera reporté sine die.

- Chat dans différentes langues, dont le français
- Générer, traduire et obtenir un résumé de texte
- Générer, optimiser et corriger du code
L'appellation mode adulte prête à confusion. OpenAI ne cherche pas simplement à autoriser l'érotisme littéraire. L'entreprise vise surtout à débloquer des conversations actuellement censurées de façon absurde : parler de sexualité sans tabou, aborder les relations intimes, discuter de santé mentale sans langue de bois, ou employer un langage familier sans déclencher les alarmes.
Les utilisateurs ont accumulé pendant des années des anecdotes ubuesques de refus incompréhensibles. ChatGPT bloquait des demandes parfaitement innocentes tout en laissant passer des requêtes bien plus limites. Sam Altman, patron d'OpenAI, résume la philosophie : traiter les adultes comme des adultes. Une évidence qui aura mis du temps à s'imposer.
Les coulisses d'un pari risqué
OpenAI navigue en eaux troubles. Les régulateurs du monde entier, de la Commission fédérale du commerce américaine aux institutions européennes, scrutent la protection des mineurs en ligne. En lançant son propre système de vérification, l'entreprise anticipe les futures obligations légales tout en tentant de garder la main sur ses politiques.
Reste une faille béante : les adolescents excellent dans l'art du contournement. Le système comportemental, aussi malin soit-il, commettra des erreurs. Certains mineurs au profil atypique accéderont à des contenus inappropriés, tandis que des adultes se verront bloquer injustement. OpenAI l'admet ouvertement : même les systèmes les plus avancés échoueront parfois. Si le pari technologique réussit, d'autres entreprises emboîteront le pas, créant une nouvelle génération de services gradualisés selon l'âge. Dans le cas contraire, l'échec servira de leçon coûteuse au secteur.
Pour les utilisateurs, la promesse est alléchante : des échanges enfin débarrassés des restrictions infantilisantes. Mais cette liberté nouvelle repose entièrement sur un algorithme capable de distinguer un lycéen d'un quadragénaire en observant sa façon d'utiliser un clavier. Pari audacieux ou catastrophe annoncée ? Réponse au printemps prochain.
Source : Tech Radar