Le président de la République est revenu sur son objectif d'interdire les réseaux sociaux aux mineurs. Et il a proposé des pistes qui pourraient en faire bondir certains.

Ça y est, une première interdiction d'accès aux réseaux sociaux pour les mineurs de moins de 16 ans est dorénavant en vigueur du côté de l'Australie. Les géants comme Meta ou TikTok doivent désormais appliquer des mesures de vérification de l'âge des utilisateurs, sous peine de subir des amendes records. De quoi galvaniser le président de la République, qui a déjà fait état de son intention de proposer le même type de régulation. Et il vient de revenir dessus, en proposant un système qui existe déjà pour d'autres contenus.
Emmanuel Macron continue de pousser pour interdire les réseaux sociaux aux mineurs
Emmanuel Macron est revenu sur sa volonté d'interdire les réseaux sociaux aux jeunes de moins de 15 ou 16 ans en France, à l'occasion d'un échange public à Saint-Malo. Il a ainsi évoqué le fait qu'à son sens, l'idée commençait à s'imposer à travers la planète, ce dont pouvait témoigner la première interdiction décidée en Australie.
Une réflexion est ainsi menée depuis plusieurs mois en ce sens dans notre pays, avec une proposition de loi déposée le 18 novembre dernier, qui permettrait notamment d'interdire les smartphones au lycée et de mettre en place de nouvelles obligations techniques pour les réseaux sociaux afin de protéger les mineurs. Le Conseil d'État analyse en ce moment ce texte, alors que le président de la République se veut de son côté force de propositions.

Vers un système d'identification très intrusif ?
Emmanuel Macron a en effet des idées pour rendre effective cette interdiction aux mineurs. Il souhaite ainsi reprendre le système de barrage appliqué depuis quelques mois aux plateformes pornographiques, qui doivent vérifier l'âge des utilisateurs à travers l'analyse d'un selfie ou le scan d'une pièce d'identité.
« Ça fonctionne. Cette technique, on peut l'utiliser pour les réseaux sociaux », a-t-il plaidé dans ce cadre - une affirmation à relativiser, comme l'ont déjà montré les expérimentations de certains journalistes. Car entre les selfies artificiellement vieillis des utilisateurs, les fausses pièces d'identité (même les plus grossières) validées par les systèmes et les VPN, il y a encore d'énormes trous dans la raquette de l'outil.
Et ce, sans compter la question du consentement national, qui, s'il peut être obtenu pour une question plus locale comme les plateformes pour adultes, pourrait ne pas l'être ici si chaque Français devait dévoiler son identité avant de pouvoir poster sur les réseaux sociaux. Et vous, êtes-vous prêt à cette identification permanente, afin de protéger la jeunesse ?
Source : La Tribune, Le Monde