C'est inédit. Des scientifiques de la NASA ont observé le plus long sursaut gamma jamais détecté. Et ce qui l'a potentiellement causé ne correspond à aucun des scénarios connus jusqu'ici.

Le 2 juillet 2025, le télescope Fermi Gamma-ray Space Telescope de la NASA a repéré des émissions gamma répétées, anormalement longues. Après avoir localisé la source grâce à des observations en rayons X, d'autres instruments ont été mobilisés, menant à une découverte inédite en 50 ans d'étude des sursauts gamma.
Des caractéristiques hors du commun
Pour rappel, ces phénomènes sont parmi les explosions les plus énergétiques de l'Univers connu après le Big Bang, libérant en quelques secondes autant d'énergie que notre Soleil pendant toute sa vie. Dans la plupart des cas, ils naissent soit de la fusion d'objets compacts comme deux étoiles à neutrons, soit de l'effondrement d'une étoile massive en fin de vie.
Mais pour les événements exceptionnellement longs, les scientifiques ont envisagé d'autres pistes : l'effondrement d'une étoile géante, la naissance d'un magnétar, c'est-à-dire une étoile à neutrons dotée d'un champ magnétique absolument colossal, ou la destruction d'une étoile par un trou noir.
Or, ce sursaut gamma en particulier, nommé GRB 250702B, présente des caractéristiques encore plus atypiques, laissant supposer d'autres possibilités encore. L'émission a en effet dépassé les 7 heures, soit presque deux fois plus que le précédent record. Et loin de s’arrêter là, il a continué de produire des rafales répétées pendant plusieurs jours.
De même, il était totalement invisible en lumière visible, non seulement en raison de la poussière présente dans la Voie lactée, mais surtout à cause de l'épaisse concentration de poussière qui enveloppe sa galaxie hôte, rendant l’observation optique extrêmement difficile.

Quelles hypothèses ?
Les chercheurs évoquent trois scénarios potentiellement compatibles avec ce sursaut gamma. Le premier implique un trou noir plongeant dans une étoile presque entièrement dépouillée de son hydrogène, un cas jamais observé directement jusqu'ici. Le second correspond à une version miniature d'un événement de marée gravitationnelle au cours duquel un objet compact déchire progressivement une petite étoile, une naine brune ou même un corps substellaire, trop petit pour être une étoile mais plus massif qu'une planète géante.
Enfin, l'intervention d'un trou noir intermédiaire, une catégorie encore insaisissable pour les astronomes, est également envisagée. Celui-ci aurait arraché une étoile et lancé un jet relativiste, un phénomène qui n'a jamais été documenté à ce jour pour ce type d'objet.
« Ce travail présente un problème fascinant d'archéologie cosmique dans lequel nous reconstituons les détails d'un événement qui s'est produit à des milliards d'années-lumière La découverte de ces mystères cosmiques démontre à quel point nous en sommes encore à apprendre sur les événements les plus extrêmes de l'Univers et nous rappelle de continuer à imaginer ce qui pourrait se passer là-bas », commente Jonathan Carney, de l'université de Caroline du Nord.
Sources : Space.com, The Astrophysics Journal Letters