Un obstacle majeur vient de sauter pour les propriétaires de PC Arm sous Windows 11. Depuis la mise à jour d'octobre 2025, l'émulateur Prism supporte enfin les instructions AVX et AVX2, ces fameuses extensions de calcul vectoriel qui bloquaient l'accès à la majorité des titres modernes. C'est un tournant pour une architecture jusque-là marginalisée dans l'univers ludique.

Pendant des mois, les PC Arm regardaient le jeu vidéo depuis le banc de touche, handicapés par l’absence des extensions AVX et AVX2 si courantes sur processeurs x86. L’actualisation de Windows 11 apporte leur émulation et ouvre la porte aux titres qui refusaient jusqu’ici de se lancer. Les promesses cessent d’être des bande-annonces et commencent à ressembler à une vraie séance de jeu.
AVX et AVX2 entrent en scène
Le principe est simple et redoutablement attendu. Prism traduit à la volée les instructions x86 vers Arm, et sait désormais prendre en charge les jeux qui vérifient la présence d’AVX et AVX2 avant même d’afficher le menu principal. Autrement dit, ce qui bloquait hier devient aujourd’hui un feu vert, même si la traduction reste une gymnastique technique.
Le déploiement a démarré à l’automne 2025 et apporte d’emblée un gain de compatibilité visible. Des titres qui s’arrêtaient net au lancement passent enfin l’écran d’accueil, signe que les vérifications liées aux extensions vectorielles trouvent désormais une réponse acceptable. Sans fanfare, Windows sur Arm se met à parler la langue que beaucoup de jeux exigent.
Reste que l’émulation n’est pas de la magie. Traduire du code a un coût, et la facture se paie en ressources et en autonomie. Ceux qui espéraient des performances identiques aux meilleures machines x86 devront garder la tête froide, même si le simple fait de jouer devient nettement plus réaliste.
Pilotes, outils et limites
Le logiciel ne fait pas tout, mais il aide drôlement quand il est bien accompagné. Qualcomm pousse un panneau de contrôle orienté jeu vidéo et des pilotes mis à jour régulièrement, histoire de lisser les accrocs et d’améliorer la stabilité titre après titre. L’écosystème s’organise enfin pour ces PC qui n’attendaient qu’un coup de pouce.
La compatibilité multijoueur et les protections anti-triche restent des sujets sensibles, et chaque éditeur avance à son rythme. Rien d’insurmontable, mais rien d’instantané non plus. Sur ce terrain, la patience et les mises à jour successives font souvent mieux que de grands discours.
Le tableau général gagne en crédibilité, sans masquer les défis. L’émulation rend l’accès possible, mais les jeux conçus nativement pour Arm demeurent la voie royale pour exploiter toute l’efficacité des puces. Tant que la bascule ne s’opère pas côté studios, il faudra composer avec une couche de traduction, aussi affûtée soit-elle.
Le mouvement est lancé et ne semble pas près de s’arrêter. Entre les optimisations logicielles côté Microsoft et les progrès annoncés sur la plateforme Snapdragon, l’expérience a de bonnes chances de s’améliorer mise à jour après mise à jour. Les portables Arm n’ont peut-être pas encore le dernier mot, mais ils ont enfin voix au chapitre du jeu vidéo.
Source : Neowin