Après avoir été longtemps dans le rouge, Doctolib vient de basculer dans le vert. Douze ans après sa création, la plus célèbre des plateformes de prise de rendez-vous devient enfin rentable.

C'est en pleine interview sur BFMTV que Stanislas Niox-Chateau, l'un des cofondateurs de Doctolib, a lâché l'information cette semaine. Le service de santé numérique est rentable depuis quelques semaines. Un vrai tournant pour une entreprise qui enchaînait les déficits depuis sa création en 2013. L'an dernier encore, Doctolib affichait 438 millions de revenus récurrents (+22,5% sur un an) mais un Ebitda encore négatif de 53,8 millions d'euros. Cette époque est révolue.
Le Covid a fait de Doctolib une plateforme incontournable de santé en ligne
Doctolib a longtemps grandi dans l'ombre, avant de connaître une accélération brutale. La pandémie de Covid-19 a tout changé pour elle. Le gouvernement français avait à l'époque fait la promotion de la plateforme pour organiser les diverses campagnes de vaccination et les tests. En quelques mois, des millions de Français y ont créé un compte.
Imaginez que la société revendique aujourd'hui 50 millions d'utilisateurs en France, sur un total de 80 millions à travers l'Europe. Les professionnels ont fini de bouder Doctolib, qui accueille 400 000 soignants désormais. Et les équipes de l'entreprise ont triplé, pour atteindre 3 000 collaborateurs.
Au micro de nos confrères, Stanislas Niox-Chateau s'est félicité de la rentabilité nouvelle de Doctolib. « Le fait d'être rentable nous permet d'être maître de notre destinée. » Mais le patron tempère aussitôt. Son entreprise reste, selon lui, « trois fois plus petite que (ses) concurrents européens et quinze fois plus petite que (ses) concurrents américains ». La champagne attendra, donc.
Doctolib lance son premier assistant médical dopé à l'intelligence artificielle
Preuve que son succès ne l'empêche pas d'innover, Doctolib lance son offensive sur l'intelligence artificielle. Cette semaine, l'entreprise a présenté un assistant médical destiné aux jeunes parents. L'outil cible d'abord les enfants de moins de quatre ans, qui nécessitent au moins quatorze examens durant leurs premières années.
Pour le fondateur de Doctolib, ce premier produit n'est qu'une amorce. « Il faut qu'on fasse encore plus d'agents avec l'IA pour aider les soignants et les patients », explique-t-il sur BFM TV. L'entreprise, qui sait pouvoir s'appuyer sur une impressionnante base d'utilisateurs, a l'ambition de devenir un acteur de premier plan en matière de santé numérique en Europe.
Le message du dirigeant résonne un peu comme une déclaration d'intention. « La bataille de l'IA, c'est maintenant. » Avec sa rentabilité fraîchement acquise et ses investissements dans l'intelligence artificielle, Doctolib compte bien jouer dans la cour des grands. La French Tech est en train de perdre Criteo, mais elle peut compter sur Doctolib.
Sources : BFMTV, ABC Bourse