On frôle le comique de répétition chez Microsoft. À peine une semaine après avoir rendu son propre outil de réparation inutilisable, l'entreprise déploie un correctif express pour éteindre l'incendie qu'elle a elle-même allumé.

Une réactivité inhabituelle pour un problème qui bloquait clavier et souris au pire moment. © Shutterstock
Une réactivité inhabituelle pour un problème qui bloquait clavier et souris au pire moment. © Shutterstock

C'est le scénario catastrophe : le PC ne démarre plus et l'ultime recours, l'environnement de récupération, vous ignore superbement. La cause ? Une mise à jour, la KB5066835, qui, en voulant bien faire, a paralysé clavier et souris au moment le plus critique. Heureusement, Microsoft, pris la main dans le sac, vient de dégainer une nouvelle rustine, la KB5070773, pour corriger son erreur.

L'arroseur arrosé

Fait rarissime, le correctif a pointé le bout de son nez un lundi, le 20 octobre. Une entorse notable au sacro-saint « Mardi des correctifs », ce rendez-vous mensuel où Microsoft libère habituellement ses mises à jour. Ce traitement spécial en dit long sur l'embarras de la situation : il était devenu impossible d'utiliser les outils de secours de Windows. Après avoir installé la mise à jour fautive, vous vous retrouviez à contempler un écran bleu, incapable du moindre clic pour lancer une restauration ou réinitialiser le système. Un comble.

Windows 11
  • Refonte graphique de l'interface réussie
  • Snap amélioré
  • Groupes d'ancrage efficaces
8 / 10

Ce couac, qui fait suite à la mise à jour d'octobre qui avait cassé l'outil de réparation, ne concernait que les versions 24H2 et 25H2 de Windows 11. Une fois le système démarré, tout revenait à la normale. Mais gare à celui qui avait besoin de l'environnement de récupération, car les pilotes des périphériques USB refusaient obstinément de se charger.

Un air de déjà-vu

Ironiquement, la mise à jour KB5066835 était avant tout une mise à jour de sécurité, venue colmater pas moins de 172 brèches. En voulant sécuriser ses utilisateurs, Microsoft les a privés de leur filet de sécurité en cas de plantage majeur. Dans un premier temps, la firme s'est contentée d'un conseil un peu léger : « évitez d'utiliser l'outil de récupération ». Un conseil peu utile pour ceux qui étaient déjà bloqués.

Les plus audacieux ont donc retroussé leurs manches, certains désinstallant la mise à jour problématique, s'exposant ainsi aux failles de sécurité, d'autres créant des clés de secours sur une autre machine. Une gymnastique qui rappelle de mauvais souvenirs, comme le bug de la fonction « Réinitialiser ce PC » en août dernier, qui avait déjà nécessité un correctif d'urgence.

Microsoft avait d'abord recommandé d'éviter d'entrer dans l'environnement de récupération, un conseil d'une utilité limitée pour ceux déjà coincés. © Clubic

Vers la fin des sueurs froides ?

Conscient du caractère critique du bogue, Microsoft a rendu le nouveau correctif KB5070773 obligatoire et le pousse via Windows Update. Espérons que la leçon soit retenue. Pour l'avenir, la firme de Redmond prépare une solution qui pourrait nous éviter ces montagnes russes émotionnelles : Quick Machine Recovery. Cet outil, encore en développement, permettrait de réparer un ordinateur bloqué en téléchargeant directement les fichiers nécessaires depuis les serveurs de Microsoft. Une sorte de chevalier blanc numérique pour les démarrages récalcitrants.

En attendant ce futur radieux, on ne peut qu'espérer que le prochain « Patch Tuesday » soit moins… mouvementé.