Face au déferlement de pourriels sur WhatsApp, Meta brandit une nouvelle limite de messages. Une défense bien fragile qui risque de se révéler aussi efficace qu'un bouclier en carton face à un problème de spams sans fin.

Avec ses trois milliards d'utilisateurs, WhatsApp est devenue une terre de conquête pour les expéditeurs de messages non sollicités. Pour tenter de juguler ce phénomène qui empoisonne le quotidien de millions de personnes, Meta s'apprête à tester une limitation mensuelle sur les messages envoyés sans obtenir de réponse. Mais derrière cette annonce se cache une mesure qui, loin de résoudre le problème, semble surtout en ignorer les véritables racines.
Une rustine sur une chambre à air crevée
Le principe est simple : chaque message envoyé à un contact qui reste silencieux entame un quota mensuel. Une réponse du destinataire, et le compteur est remis à zéro pour cette conversation. Si l'intention semble louable, l'efficacité de ce dispositif laisse songeur. Meta se garde bien de révéler le seuil exact de cette limite, se contentant d'assurer que l'utilisateur lambda ne sera pas affecté.

- Chiffrement de bout en bout.
- Appels audio et vidéo gratuits.
- Compatibilité multiplateforme.
La réalité est que cette barrière ne freinera que les amateurs. Les véritables polluposteurs, qui opèrent de manière industrielle avec des armées de comptes et des numéros jetables, contourneront cet obstacle avec une facilité déconcertante. Le problème agit comme une hydre : pour un compte banni, deux autres renaissent aussitôt. Les 6,8 millions de comptes liés à des arnaques supprimés au premier semestre 2025 en sont la preuve criante. Le mal est profond, et ce n'est pas une simple limitation qui suffira à l'endiguer.
Un timing qui en dit long
Ce n'est plus une nouvelle pour personne : WhatsApp prépare le déploiement des noms d'utilisateur, une fonctionnalité qui permettra de contacter quelqu'un sans connaître son numéro de téléphone. En d'autres termes, l'application s'apprête à ouvrir une nouvelle porte d'entrée aux importuns. La limitation sur les messages apparaît alors pour ce qu'elle est : une tentative désespérée de colmater une brèche que l'entreprise s'apprête elle-même à créer. On a l'impression que Meta s'empresse d'éteindre un incendie qu'elle a elle-même allumé.
Au lieu de s'attaquer à la source avec des filtres intelligents ou une analyse comportementale plus fine, WhatsApp choisit la facilité. Cette limitation mensuelle donnera l'illusion d'une action, mais les réseaux de pollupostage, organisés et industrialisés, ont déjà plusieurs coups d'avance. La véritable question n'est pas de savoir si cette mesure sera efficace, mais plutôt de deviner quelle sera la prochaine fausse bonne idée que nous présentera Meta dans quelques mois.
Source : 9to5mac