Une ligne de commande, un éditeur minuscule et une odeur de MS-DOS dans l’air.

Windows 11 cache une surprise dans le terminal qui va parler aux anciens. © Clubic
Windows 11 cache une surprise dans le terminal qui va parler aux anciens. © Clubic

Trente ans après l'éditeur MS-DOS, la commande edit fait son grand retour dans Windows 11, mais sous une forme entièrement repensée. L’outil est désormais intégré nativement au système et offre enfin un vrai éditeur de texte en ligne de commande, léger, open source et sans fioritures.

Un éditeur maison pour combler un vieux manque

Pendant des décennies, Windows n’a proposé aucun éditeur de texte natif utilisable depuis le terminal. Une anomalie, surtout pour un système aussi répandu dans les environnements techniques. Pendant que Linux et macOS embarquaient Vim ou Nano par défaut, les utilisateurs et utilisatrices de Windows devaient jongler entre le Bloc-Notes, Notepad++, des portages non officiels ou des outils comme Visual Studio Code, trop lourds pour un simple ajustement de configuration.

Avec Edit, Microsoft se dote enfin d’une alternative intégrée, cohérente et universelle. L’outil se lance d’une simple commande (edit ou edit nomdefichier.txt) depuis l’invite de commandes, PowerShell ou Windows Terminal. Il s’agit d’un éditeur TUI (text user interface), qui fonctionne directement dans le terminal sans interface graphique à proprement parler, mais avec un minimum de confort. On y trouve des menus accessibles à la souris, des raccourcis clavier, une recherche complète avec Ctrl + F, la prise en charge des expressions régulières, le retour automatique à la ligne avec Alt + Z, ou encore la possibilité d’ouvrir plusieurs fichiers et de passer de l’un à l’autre avec Ctrl + P.

Malgré son poids plume (moins d’un quart de mégaoctet) Edit affiche une vraie maturité d’usage. Il permet aux développeurs et administrateurs d’effectuer des modifications rapides sans avoir à installer d’outil tiers ou à basculer dans un sous-système Linux. Pour Microsoft, c’est aussi un moyen de renforcer la cohérence de Windows Terminal, devenu le centre névralgique des opérations système.

Pour l’heure, Edit est officiellement intégré à la build 27965 de Windows 11 distribuée sur le canal Canary du programme Insider, mais nous l'avons également aperçu dans le canal Dev, build 26220.6772. Les plus impatients peuvent déjà le récupérer sur GitHub ou via Winget, en attendant sa diffusion dans les prochaines versions stables du système.

Edit est désormais inétgré nativement à Windows 11 pour les membres du canal Canary, et certains insiders Dev. © Clubic
Edit est désormais inétgré nativement à Windows 11 pour les membres du canal Canary, et certains insiders Dev. © Clubic

Le retour discret d’un vieux réflexe MS-DOS

Les plus nostalgiques auront reconnu le nom. Edit n’est pas tout à fait une invention, c’est le remake open source de l’éditeur MS-DOS, intégré à MS-DOS à partir de 1991 et resté présent sur les versions 16 et 32 bits de Windows jusqu’à XP. À l’époque, la commande edit ouvrait un petit environnement bleu, à mi-chemin entre le terminal et une interface graphique rudimentaire. Mais avec l’arrivée du 64 bits, ce bon vieux EDIT.com, toujours fondé sur un exécutable 16 bits, est devenu inutilisable, emportant avec lui une habitude ancrée chez plusieurs générations d’utilisateurs et d’utilisatrices.

Depuis, Windows vivait sans. Celles et ceux qui avaient besoin d’éditer un fichier depuis la console s’en remettaient à des outils venus du monde Linux, comme Vim ou Nano, installés à la main via Chocolatey ou Winget, ou en passant par le Windows Subsystem for Linux (WSL). Les autres se rabattaient sur le Bloc-Notes ou Notepad++, de plus en plus chargé au fil des mises à jour, alors qu’il ne s’agissait souvent que de modifier une ligne dans un fichier texte.

Avec Edit, Microsoft revient à une logique d’efficacité et de proximité. L’outil ne rivalise ni avec Notepad++ ni avec Visual Studio Code, mais il assume son rôle de couteau suisse universel, prêt à l’emploi sur toutes les machines Windows. En somme, un clin d’œil assumé aux années 90, mais sans nostalgie forcée : un retour du fonctionnel, tout simplement.

Source : Microsoft

  • Refonte graphique de l'interface réussie
  • Snap amélioré
  • Groupes d'ancrage efficaces
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