Charge France et Boston Consulting Group publient une étude qui montre des économies jusqu'à 1 600 euros par an avec l'électrique. Les constructeurs européens continuent de contester l'objectif 2035.

- Une étude de Charge France révèle que les véhicules électriques peuvent faire économiser jusqu'à 1 600 euros par an.
- Les constructeurs européens contestent l'objectif 2035 d'une flotte automobile 100% électrique, plaidant pour une révision des objectifs.
- Charge France défend l'électrique face aux hybrides rechargeables, jugés moins efficaces pour le climat et le budget des ménages.
L'association Charge France sort une nouvelle étude pour défendre le véhicule 100 % électrique. Le cabinet Boston Consulting Group a analysé les coûts totaux de possession et conclut que l'électrique coûte moins cher dans 75% des cas comparé aux modèles thermiques ou hybrides. Cette publication arrive au moment où l'Association des constructeurs automobiles européens (ACEA) et l'Association des fournisseurs de l'automobile (Clepa) demandent à la Commission européenne de revoir l'objectif de 100% de véhicules zéro émission en 2035. « Le plan de transformation européen pour l'industrie automobile doit dépasser l'idéalisme », écrivent-elles dans une lettre à Ursula von der Leyen.
L'argument financier pour convaincre les acheteurs indécis
L'étude BCG compare le prix d'achat, les frais d'entretien sur cinq ans et le coût de l'énergie. Les calculs intègrent un mix de recharges à domicile et sur bornes publiques pour les électriques. Le prix du carburant retenu atteint 1,99 euros par litre.
Les citadines électriques dominent largement leurs équivalentes thermiques. La Renault 5 et la Peugeot e-208 battent la Clio et la 208 essence. Un automobiliste qui parcourt 13 000 km par an économise près de 1 200 euros annuels avec l'électrique. « Le véhicule électrique est déjà moins cher à posséder et à conduire qu'un véhicule thermique ou un hybride rechargeable dans 100% des cas et permet jusqu'à 1 600 € d'économies par an pour un ménage », résume Guillaume Vernier, spécialiste mobilité chez BCG.
Ces économies proviennent du prix de l'électricité, bien inférieur à celui de l'essence ou du diesel. L'entretien coûte aussi moins cher car un moteur électrique compte moins de pièces en mouvement. La valeur de revente s'améliore progressivement. Aujourd'hui, elle atteint 37% de la valeur d'achat après cinq ans contre 45 % pour le thermique. Cet écart devrait se réduire de 8 à 3 points d'ici à 2035.

Charge France contre-attaque sur le lobbying des constructeurs
Aurélien de Meaux, président de Charge France et cofondateur d'Electra, mène la charge. « Notre coalition veut faire entendre un son de cloche différent, sortir de l'émotion et du lobbying, et prendre à partie l'opinion », explique-t-il. L'association conteste directement les arguments de l'ACEA qui estime que « la part de marché des véhicules électriques à batterie reste encore loin de son niveau requis ».
Les chiffres de Charge France racontent une autre histoire. Les ventes de véhicules 100% électriques ont progressé de 24% au premier semestre 2025 en Europe comparé à 2024. « Les prix des véhicules baissent, leur autonomie augmente et le maillage des bornes est massif », défend Aurélien de Meaux. Il juge « désastreux de renoncer à la filière électrique aujourd'hui, car on n'en est qu'au début ».
L'association critique particulièrement l'hybride rechargeable que plébiscitent les constructeurs. Cette technologie affiche théoriquement de faibles émissions CO2 grâce au cycle WLTP. Mais dans la réalité, les propriétaires sollicitent principalement le moteur thermique. « Les hybrides rechargeables ne sont pas une bonne solution pour le climat, la souveraineté de l'Europe et le pouvoir d'achat », tranche Guillaume Vernier du BCG. L'étude montre que les PHEV présentent le coût total de possession le plus défavorable, handicapés par leur double motorisation lourde.
Charge France appelle la Commission européenne à maintenir le cap 2035. L'association demande des aides « équitables » comme la poursuite des allègements fiscaux pour les flottes électriques d'entreprises. Elle veut supprimer l'amortissement fiscal sur les véhicules thermiques et hybrides, comme en Belgique.
Chez nous, le gouvernement relance une nouvelle période de leasing social en fin d'année. Plusieurs citadines sont déjà commercialisées autour de 25 000 euros, comme la nouvelle Renault 5, la Citroën ë-C3 ou la T03 de Leapmotor. Renault prépare même une version « Five » juste au-dessus de 20 000 euros après déduction du bonus.
Source : Automobile Propre, Actu Environnement, France Bleu