Le cœur du BASIC qui a permis au Commodore 64 et à l’Apple II (Applesoft) de parler aux utilisateurs et utilisatrices est désormais sur GitHub. Une plongée dans les débuts de Microsoft, quand l’entreprise vendait du code en K7 et signait encore ses programmes "MICRO-SOFT".

- Microsoft a publié le code source de son interpréteur BASIC 6502 de 1978 sur GitHub, marquant un retour aux sources.
- Ce BASIC a été crucial pour les premiers ordinateurs personnels comme le Commodore 64 et l'Apple II/Applesoft.
- Cette initiative vise à préserver un patrimoine numérique, tout en rendant le code accessible aux passionnés et bidouilleurs.
Avant Windows, avant MS-DOS, Microsoft vendait des interpréteurs BASIC. Et pas à moitié : c’est ce langage, sorti en 1976 et adapté au processeur 6502, qui a propulsé les premiers ordinateurs personnels comme le Commodore PET ou l’Apple II. Plus de 45 ans plus tard, le géant américain a décidé de publier officiellement le code source de ce BASIC historique, dans sa version de 1978. Un projet hébergé sur GitHub, dont l’en-tête du fichier principal affiche toujours fièrement son nom complet, en majuscules : « BASIC M6502 8K VER 1.1 BY MICRO-SOFT ».
Une publication précieuse pour les curieux, les bidouilleurs et les archivistes
Le dépôt contient le code source complet de la version 1.1, avec ses en-têtes en majuscules, ses commentaires d’époque et même ses correctifs d’origine. On y trouve notamment des modifications apportées par John Feagans, ingénieur chez Commodore, et par un certain Bill Gates, qui avait mis la main à la pâte pour corriger le fonctionnement du garbage collector. À l’époque, chaque octet comptait, et tenir un interpréteur BASIC dans 8 Kio relevait autant de l’exploit technique que de l’artisanat logiciel.
Ce BASIC 6502 est celui qui a servi de base au Commodore BASIC, intégré en ROM dans les VIC-20 et repris dans le C64, mais aussi à Applesoft BASIC, la version utilisée sur l’Apple II Plus et adaptée par Apple à partir du même noyau logiciel. Un tronc logiciel commun, donc, pour deux des machines les plus influentes de l’histoire de l’informatique personnelle.
Aujourd’hui, Microsoft ne publie pas une reconstitution mais bien l’arborescence source d’origine, dans son jus. L’objectif n’est pas de relancer le BASIC sur un marché moderne, mais de participer à une démarche de préservation logicielle, en offrant un accès direct à ce morceau de patrimoine numérique.

Un geste symbolique et un retour aux sources
Ce n’est pas la première fois que Microsoft rouvre ses cartons. Le code source de MS-DOS 1.25 et 2.0 avait déjà été mis en ligne sur GitHub en 2018, suivi par celui de GW-BASIC en 2020, dans une logique similaire de préservation. Mais cette fois, on remonte encore plus loin. Le BASIC M6502 date d’une époque où Microsoft ne fabriquait ni systèmes d’exploitation, ni logiciels bureautiques, mais vendait essentiellement… du langage. Le nom de l’entreprise était rarement visible, sauf parfois, comme ici, dans un en-tête de fichier.
L’ouverture de ce code sous licence MIT, aussi modeste soit-elle, permet de remettre en perspective l’origine artisanale d’un acteur devenu central dans l’histoire du numérique. Le code est consultable, modifiable, exécutable. Les passionnés de rétro-computing pourront le faire tourner sur un émulateur Commodore ou Apple II. Les autres pourront simplement parcourir les fichiers pour voir à quoi ressemblait une architecture logicielle en 1978.
Dans tous les cas, Microsoft assume pleinement ce retour aux racines. Et rappelle, sans trop insister, que son premier produit phare tenait tout entier sur une disquette – et pouvait même être distribué sur cassette audio.
Source : Microsoft