Anthropic a analysé 74 000 conversations d'enseignants avec Claude. Les professeurs utilisent l'IA pour corriger les copies, malgré leurs propres réserves sur cette méthode.

- Anthropic a analysé 74 000 conversations d'enseignants utilisant Claude, révélant une forte automatisation des corrections de copies.
- Malgré leurs réserves sur l'efficacité de l'IA pour la notation, les professeurs l'utilisent souvent pour alléger leur charge de travail.
- Les enseignants préfèrent collaborer avec l'IA pour des tâches administratives et la création de cours plutôt que pour la correction.
Anthropic a étudié des dizaines de milliers de conversations entre mai et juin 2025. L'entreprise voulait comprendre comment les enseignants utilisent son IA Claude. Et surprise en lisant les résultats.
Alors qu'on savait déjà que les étudiants avaient recours à l'IA pour rédiger leurs devoirs grâce aux générateurs de texte par intelligence artificielle, on apprend que… les professeurs s'en servent aussi pour noter les travaux de leurs élèves. Seulement 7% des conversations concernent « l'évaluation des performances des étudiants ». Mais quand les enseignants demandent de l'aide pour corriger, ils laissent l'IA tout faire dans 48,9% des cas. La notation arrive en deuxième position des tâches les plus automatisées. Seule la gestion financière des établissements dépasse ce pourcentage.
Ces mêmes enseignants critiquent pourtant cette pratique. Pour eux, elle n'est pas efficace et son éthique les fait tiquer. Pourquoi alors l'utilisent-ils autant ?

- Upload de fichiers pouvant aller jusqu'à 100 000 tokens (75 000 mots environ)
- Personnalisation avancée
- Conception éthique
Les enseignants automatisent malgré leurs réserves
Les professeurs corrigent avec l'IA tout en la critiquant. L'université Northeastern a interrogé 22 de ses enseignants pour Anthropic qui classent la notation comme « le domaine où ils estimaient que l'IA était la moins efficace ».
Un professeur explique : « J'ai tenté des expériences où j'ai fait corriger des copies par un LLM, et elles ne sont tout simplement pas assez bonnes pour moi ». Il va plus loin. « Les étudiants ne paient pas les frais de scolarité pour le temps passé par le LLM, ils paient pour mon temps. J'ai l'obligation morale de faire du bon travail ».
En revanche, les enseignants automatisent volontiers les tâches administratives ennuyeuses. Ils préfèrent collaborer avec l'IA pour concevoir des cours ou conseiller leurs étudiants. La correction échappe à cette règle. Les professeurs l'automatisent alors qu'ils s'en méfient.
Une pratique marginale mais intensément automatisée
L'étude d'Anthropic a ciblé les comptes avec des adresses email d'universités. Les conversations portaient sur la correction de devoirs et l'utilisation de grilles d'évaluation. Personne ne sait vraiment quel impact ces corrections ont sur les notes finales. « Les interactions montrent une certaine délégation à Claude », admet prudemment le rapport.
La correction automatisée n'occupe qu'une petite place dans l'usage global. Les enseignants utilisent surtout l'IA pour développer leurs programmes de cours. Cette activité représente 57% des conversations analysées. La recherche académique arrive en deuxième position avec 13%. Ces applications font consensus, contrairement à la notation.
Les entreprises d'IA multiplient les offres pour le secteur éducatif. Anthropic propose un mode Learning dans Claude. OpenAI a lancé Study Mode. Google offre sa suite d'outils IA gratuitement aux étudiants universitaires. Il faut dire que, comme tout le monde aujorud'hui, les enseignants cherchent des solutions pour réduire leur charge de travail. Une enquête Gallup montre qu'ils gagnent 5,9 heures par semaine grâce aux outils d'IA.