0
Président de l'association "Les Audionautes", Aziz Ridouan revient sur la manifestation contre les DRM et partage sa vision du développement de la musique ...
JB - Après la mobilisation sur internet, la manifestation contre les DRM n'a rassemblé que quelques centaines de personnes ce dimanche à Paris. Est-ce un échec ?
AR - Non, je suis très content de l'organisation de cette manifestation et des 800 personnes qui sont descendues dans la rue pour défendre leurs droits numériques. Cette manifestation ne s'est construite que sur Internet, via les mailing-lists, newsletters et forums, avec des gens qui n'ont pas l'habitude d'organiser des manifestations. Les revendications et pancartes étaient nombreuses, et aucun débordement n'a eu lieu. Pour une première, nous pouvons globalement être satisfaits de cette manifestation. Espérons que le ministre de la Culture, après les milliers de signatures de pétitions et d'emails, nous comprenne un peu mieux dans un univers un peu moins virtuel : la rue.
JB - Prévoyez vous une autre manifestation ou préférez vous éventuellement attendre le printemps 2007 et une nouvelle majorité ?
AR - Rien ne nous garantit qu'au printemps 2007, la majorité parlementaire changera. Ce qu'il faut continuer de faire, c'est de s'impliquer dans l'élaboration et l'examen des projets de loi. Nous avons bien vu que les parlementaires qui défendaient nos positions étaient généralement les plus au fait des nouvelles technologies, ou qu'ils avaient simplement lu les milliers d'emails envoyés à l'occasion des débats sur le projet de loi DADVSI. La preuve en est sans aucun doute le vote de décembre dernier avec les voix de l'UMP, du PS, des Verts et du PC. Au final, les personnes qui défendent nos positions ne sont ni de droite ni de gauche mais elles sont sensibilisées aux nouvelles possibilités des réseaux.
JB - Qu'il s'agisse du Digital Millenium Act aux Etats-Unis ou de ce projet DADVSI, les pays occidentaux se sont engagés dans un vaste mouvement législatif visant à mieux défendre leurs actifs immatériels : droits d'auteurs, brevets, etc.... Pouvez vous comprendre cette ambition même si vous restez critique sur sa mise en œuvre ?
AR - Non, je ne comprends pas cette ambition. Les artistes n'ont jamais eu besoin d'un contrôle absolu pour vivre auparavant, et un contrôle absolu me semble contraire aux mécanismes élémentaires de diffusion de la culture. On veut remplacer un modèle économique équilibré entre les droits du public et ceux des auteurs par un autre modèle fondé sur l'idée que les verrous et le marketing peuvent remplacer l'éducation culturelle et l'intelligence. Ce n'est certainement pas un hasard si depuis 10 ans les industries culturelles sont parmi les seules à ne pas réussir à tirer profit du formidable vecteur de développement que représente Internet.
JB - Après la mobilisation sur internet, la manifestation contre les DRM n'a rassemblé que quelques centaines de personnes ce dimanche à Paris. Est-ce un échec ?
AR - Non, je suis très content de l'organisation de cette manifestation et des 800 personnes qui sont descendues dans la rue pour défendre leurs droits numériques. Cette manifestation ne s'est construite que sur Internet, via les mailing-lists, newsletters et forums, avec des gens qui n'ont pas l'habitude d'organiser des manifestations. Les revendications et pancartes étaient nombreuses, et aucun débordement n'a eu lieu. Pour une première, nous pouvons globalement être satisfaits de cette manifestation. Espérons que le ministre de la Culture, après les milliers de signatures de pétitions et d'emails, nous comprenne un peu mieux dans un univers un peu moins virtuel : la rue.
JB - Prévoyez vous une autre manifestation ou préférez vous éventuellement attendre le printemps 2007 et une nouvelle majorité ?
AR - Rien ne nous garantit qu'au printemps 2007, la majorité parlementaire changera. Ce qu'il faut continuer de faire, c'est de s'impliquer dans l'élaboration et l'examen des projets de loi. Nous avons bien vu que les parlementaires qui défendaient nos positions étaient généralement les plus au fait des nouvelles technologies, ou qu'ils avaient simplement lu les milliers d'emails envoyés à l'occasion des débats sur le projet de loi DADVSI. La preuve en est sans aucun doute le vote de décembre dernier avec les voix de l'UMP, du PS, des Verts et du PC. Au final, les personnes qui défendent nos positions ne sont ni de droite ni de gauche mais elles sont sensibilisées aux nouvelles possibilités des réseaux.
JB - Qu'il s'agisse du Digital Millenium Act aux Etats-Unis ou de ce projet DADVSI, les pays occidentaux se sont engagés dans un vaste mouvement législatif visant à mieux défendre leurs actifs immatériels : droits d'auteurs, brevets, etc.... Pouvez vous comprendre cette ambition même si vous restez critique sur sa mise en œuvre ?
AR - Non, je ne comprends pas cette ambition. Les artistes n'ont jamais eu besoin d'un contrôle absolu pour vivre auparavant, et un contrôle absolu me semble contraire aux mécanismes élémentaires de diffusion de la culture. On veut remplacer un modèle économique équilibré entre les droits du public et ceux des auteurs par un autre modèle fondé sur l'idée que les verrous et le marketing peuvent remplacer l'éducation culturelle et l'intelligence. Ce n'est certainement pas un hasard si depuis 10 ans les industries culturelles sont parmi les seules à ne pas réussir à tirer profit du formidable vecteur de développement que représente Internet.
