Deezer fait le ménage en supprimant 13% des titres disponibles sur sa plateforme de streaming musical

09 avril 2024 à 16h33
5
Deezer s'affiche sur un smartphone © Diego Thomazini / Shutterstock.com
Deezer s'affiche sur un smartphone © Diego Thomazini / Shutterstock.com

Le géant français du streaming musical Deezer a fait le ménage dans les titres accessibles sur sa plateforme. Résultat, plusieurs dizaines de millions d'entre eux ont été supprimés.

Ces derniers mois, l'équivalent français de Spotify, à savoir Deezer, a effectué plusieurs opérations qui ressemblent à une mue. On l'avait ainsi vu au mois de novembre dernier changer son logo ainsi que son interface, afin de « raconter [son] histoire de manière plus émotionnelle. » Aujourd'hui, le changement s'effectue au niveau du catalogue de Deezer, qui a droit à une cure d'amaigrissement inédite avec la suppression de très nombreux titres.

26 millions de titres à la trappe

La plateforme Deezer a connu un véritable nettoyage de printemps. Le spécialiste du streaming musical vient en effet d'annoncer avoir supprimé 13% des titres qui jusque-là été proposés sur son interface. Un changement d'ampleur.

Car c'est pas moins de 26 millions de titres qui ont ainsi été retirés ces derniers mois. Mais même si vous êtes un abonné de Deezer, il y a des chances que vous n'ayez pas remarqué ces opérations.

© Deezer
© Deezer

Une campagne contre les « bruits blancs » et les productions issues de l'IA

Car Deezer a en fait fait la chasse aux faux albums et autres « bruits blancs », des ambiances, qui sont mis en ligne par des utilisateurs, et qui ont tendance à avoir un impact sur les revenus des créateurs musicaux.

L'autre grande catégorie de titres qui ont été évacués est celle des musiques générées par des intelligences artificielles. Deezer suit en cela son concurrent Spotify, qui avait déjà en mai 2023 décidé de mettre à la poubelle des dizaines de milliers de titres que l'on devait à l'IA.

Cette question devient d'ailleurs de plus en plus brûlante dans le secteur de la musique, où les artistes craignent de voir leur travail menacé par la technologie. Ils ont été ainsi plus de 200 grands noms à signer une pétition au début du mois d'avril pour demander à tous les acteurs du monde musical, dont les plateformes de streaming, de ne plus participer au détournement de leurs droits d'auteur par des productions issues de l'IA.

Source : France Info

Samir Rahmoune

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les q...

Lire d'autres articles

Journaliste tech, spécialisé dans l'impact des hautes technologies sur les relations internationales. Je suis passionné par toutes les nouveautés dans le domaine (Blockchain, IA, quantique...), les questions énergétiques, et l'astronomie. Souvent un pied en Asie, et toujours prêt à enfiler les gants.

Lire d'autres articles
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ? Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
google-news

A découvrir en vidéo

Rejoignez la communauté Clubic S'inscrire

Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.

S'inscrire

Commentaires (5)

MisterDams
De quoi illustrer le problème de la répartition des revenus, basé sur des moyennes statistiques plutôt que sur des consommations individuelles.<br /> Si j’ai envie d’écouter un album de bruit blanc H24 ou de me contenter des meilleures productions de musique par IA avec mon abonnement, pourquoi son auteur ne serait pas rémunéré avec mon argent ?
gothax
Parce JUL et Aya ne pourront plus se payer des Porsche ou des Mercedes donc arretes tes bêtises !!!<br /> @MisterDams
Roger_Pimpon
J’ai bien fait de vérifier l’info avant de publier car j’allais faire de la bonne désinformation.<br /> J’allais écrire que contrairement à Spotify, Deezer avait adopté un système UCPS où l’artiste est rémunéré à l’usage de l’utilisateur individuel et non du niveau d’écoute globale (merveilleux (…normal?), l’abonnement de l’utilisateur finançait les artistes qu’il écoutait).<br /> Mais ces temps glorieux n’ont pas duré longtemps (pression probable des leaders du stream qui en veulent toujours plus ) : Deezer a rebasculé l’année dernière dans un modèle ACPS plus ou moins amendé pour ne pas se taper la honte en communication (car ils avaient fanfaronné lors de la bascule au modèle UCPS, se pointant plus juste que le commun).<br /> Le problème avec le fait que vous pointer est que produire du bruit blanc, de la musique IA, ne coute rien, peut être fait à la chaine et donc noyer en volume la bibliothèque globale de Deezer. Déséquilibre nocif. Et qu’en modèle ACPS, la rénumération des artistes en prend encore un coup (un très grand nombre, et je ne parle d’artistes installés, ayant une notoriété critique, n’en tire déjà aucune rénumération). En parallèle, la rénumération de ceux qui font un usage industriel de l’IA (alors qu’en terme de droit, la question se pose toujours de définir s’ils peuvent se déclarer auteur, si la musique I.A peut même faire l’objet d’une rénumération étant donné qu’elle est le produit d’un pillage) ne peut qu’augmenter en bon parasite.
mcbenny
On peut se demander comment Deezer laisse entrer ces «&nbsp;bruits blancs&nbsp;» déjà, non ?<br /> Et puis sur la musique générée par IA, il y a 30 ans, on aurait rejeté la musique «&nbsp;électronique&nbsp;» sur le même critère je suppose. Je ne suis pas un promoteur de l’électro mais aujourd’hui a peu près personne d’honnête intellectuellement rejette la musique électronique comme une «&nbsp;non-musique&nbsp;». On a le droit de ne pas aimer, on a le droit d’aimer certains morceaux et pas tous.<br /> Bref, si j’utilise l’IA pour faire des morceaux et les mets en écoute sur une plateforme, dans l’absolu, je ne vois pas pourquoi elle serait bannie.
olivelau
«&nbsp;Le spécialiste du streaming musical vient en effet d’annoncer avoir supprimé 13% des titres qui jusque-là été proposés sur son interface. Un changement d’ampleur.&nbsp;»<br /> Pour moi c’est encore le printemps donc la bonne conjugaison aurait dû être «&nbsp;étaient&nbsp;», une petite relecture Clubic ?
Voir tous les messages sur le forum
Haut de page

Sur le même sujet