Le Mac fête ses 40 bougies, retour sur cet objet qui aura changé nos vies en 6 anecdotes

23 janvier 2024 à 18h11
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 Le Macintosh 128K dans toute sa splendeur © Audio und werbung / Shutterstock
Le Macintosh 128K dans toute sa splendeur © Audio und werbung / Shutterstock

Nous parlons ici d'un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître. Il y a 40 ans, Apple a révolutionné l'informatique en lançant le Macintosh 128K sur le marché. Un ordinateur emblématique qui allait laisser une empreinte indélébile dans l'histoire de la tech.

Le Macintosh n'était pas le premier produit d'Apple, mais il aura grandement contribué à sa renommée. Le premier vrai succès commercial de la marque fut l'Apple II, lancé en 1977, qui aura joué un rôle fondamental dans le phénomène de démocratisation de l'informatique personnelle. Quasiment prêt à l'emploi dès l'ouverture de sa boîte, très polyvalent et compatible avec de nombreux logiciels, celui-ci a radicalement changé le paysage technologique de l'époque.

Toutefois, le Macintosh 128K, introduit en 1984, a littéralement embrasé le public et l'industrie en redéfinissant complètement la notion même d'ordinateur personnel. Retour sur ce succès détonnant en six anecdotes qui dépeignent l'histoire de cette formidable machine, des événements clés d'Apple et de ses produits phares, de 1984 à aujourd'hui.

Le Macintosh 128K : une révolution en 1984

À sa sortie, le Macintosh 128K était une machine de guerre. 128 kilobytes de mémoire vive (Ram), lecteur de disquettes intégré, processeur Motorola 68000 cadencé à 7,83 MHz, un écran de 9 pouces (22,9 cm de diagonale) avec une définition de 512 points par 342 et un poids d'environ 7,5 kg.

Pour la première fois, le public allait se servir d'un ordinateur grâce à une interface utilisateur graphique (GUI). Alors que la plupart des bécanes de l'époque proposaient simplement des interfaces en lignes de commande, le 128K a tout changé : des icônes et des menus ont fait leur apparition ! L'expérience visuelle était remarquable et rendait l'ordinateur beaucoup plus convivial à utiliser. Des technologies fortement inspirées du travail des ingénieurs travaillant pour Xerox au Palo Alto Research Center (PARC), qui ont été les premiers à développer le concept d'interface graphique dans les années 1970. Fait inédit pour l'époque : il fut l'un des premiers ordinateurs à être livré avec une souris. C'est franchement plus sympathique lorsqu'il s'agit de naviguer dans l'interface graphique !

Autre innovation majeure : son design tout-en-un. L'écran et le système s'unissaient dans le même boîtier. À l'époque, posséder un ordinateur, c'était aussi être diplômé en assemblage de meubles tant il était nécessaire de jongler avec les composants : unité centrale, écran, clavier et une forêt de câbles à démêler. Avec le 128K, tout a été simplifié.

On se souviendra également de la toute première publicité pour le Macintosh (voire vidéo ci-dessous). Réalisée par Ridley Scott lui-même et diffusée durant le Super Bowl de 1984, elle est devenue mythique. Celle-ci faisait une référence très claire au roman 1984 de George Orwell, en présentant le Mac comme un symbole de résistance face au conformisme. « Le 24 janvier, Apple Computer dévoilera le Macintosh. Vous verrez ainsi pourquoi 1984 ne sera pas comme 1984. » déclarait la voix-off.

La Grande Guerre des systèmes d'exploitation

Le paysage informatique des années 1990 a été par la suite marqué par une forte rivalité entre Apple et Windows. L'un des points d'orgue de cette rivalité a été le procès intenté par Apple contre Microsoft en 1990. La société accusait son concurrent d'avoir copié d'un peu trop près son interface graphique. Même si Apple a perdu ce procès, cet événement est le symptôme par excellence qui révélait les énormes tensions qui s'étaient établies dans l'industrie. La compétition pour contrôler le marché des ordinateurs personnels était alors à son paroxysme.

Cette guerre industrielle a finalement profité aux consommateurs, tant les deux géants se sont acharnés à améliorer leurs deux OS : une facilité d'utilisation améliorée, des systèmes plus puissants et stables, et une plus vaste gamme de logiciels pris en charge.

Le sauvetage par Microsoft

Nous sommes en 1997. Apple va mal, très mal même. L'entreprise doit affronter une situation financière vraiment calamiteuse. La raison principale ? La concurrence des PC Windows qui leur fait perdre des parts de marché de manière plutôt impressionnante. Un moment de tourmente, tombé pile au moment du retour de Steve Jobs dans les rangs de l'entreprise, qui l'avait écarté en 1985.

En août de la même année se tient la Macworld Expo. C'est à cette occasion que Steve Jobs a annoncé un investissement plus qu'inattendu et qui a suscité quelques belles controverses. En effet, Microsoft allait investir 150 millions de dollars dans Apple pour la remettre à flot. Pour les fans d'Apple, le choc a été très rude. Microsoft n'était pas perçu comme un simple concurrent, mais comme une réelle antithèse des valeurs d'Apple en termes de conception de produits. Malgré la grogne, cela a permis à Apple de ne pas sombrer et ce geste a été le synonyme d'une renaissance pour l'entreprise.

Si Microsoft a tendu la main ainsi à son rival, c'est que l'entreprise avait aussi quelques intérêts dans la manœuvre. En effet, la société voulait continuer à vendre son logiciel Office pour les usagers de Mac. En retour, Apple a fait également en sorte qu'Internet Explorer devienne le navigateur par défaut sur ses ordinateurs reliés à internet. Donnant-donnant.

L'iMac G3 : le bond de géant

Un an après, presque jour pour jour, Apple présente un tout nouveau modèle d'ordinateur qui marquera lui aussi un tournant pour la marque : l'iMac G3. Son design était unique, à l'époque où le gris et le beige dominait dans le paysage des PC. Avec son boîtier translucide et disponible en plusieurs couleurs, le look du G3, conçu par Jonathan Ive, était une franche réussite.

Il était beau, mais n'en oubliait pas pour autant d'être performant. Équipé de 32 Mo de RAM, d'un disque dur de 4 Go, d'un écran CRT et d'un lecteur de CD-ROM intégrés. Il a été l'un des premiers ordinateurs à se dévêtir de son lecteur de disquettes, le choix était très audacieux à l'époque. Le succès a été au rendez-vous puisque Apple en a écoulé 278 000 dans les six premières semaines après sa sortie. Le G3 a eu une influence essentielle sur l'industrie informatique, et notamment sur l'importance accordée à l'esthétique dans la conception des PC.

Le design réellement avant-gardiste de l'iMac G3,  qui a fait tourner la tête du public lors de sa sortie © Photology1971 / Shutterstock
Le design réellement avant-gardiste de l'iMac G3, qui a fait tourner la tête du public lors de sa sortie © Photology1971 / Shutterstock

Le MacBook Air : la révolution portable

En 2008 naissait l'ancêtre du MacBook Pro 16, le MacBook Air. Lorsque Apple a lancé ce tout nouveau modèle, elle l'a présenté comme l'ordinateur portable le plus fin du monde. En effet, pour l'époque, son épaisseur était très réduite : moins de 2 cm ! C'était également un poids plume avec seulement 1,3 kilo sur la balance. Le portable par excellence ! En termes de conception, c'était également du solide : un boîtier complètement en aluminium et des finitions impeccables. Le look minimaliste du MacBook reflétait irrévocablement l'approche d'Apple en matière de design de produits.

Compte tenu de sa taille de guêpe, l'ordinateur était également robuste par ses performances : 2 Go de RAM, un processeur Intel Core 2 Duo, avec des fréquences d'horloge allant de 1,6 à 1,8 GHz, 80 Go d'espace de stockage HDD et un superbe écran de 13,3 pouces (33,8 cm) pour une définition de 1 280 points par 800. Le MacBook Air a été le premier à prouver que l'on pouvait avoir un ordinateur portable à la fois puissant et qui avait du style. Son influence sur l'industrie a été aussi colossale, que ce soit en matière d'esthétisme ou d'ingénierie pure.

  Le MacBook Air, PC portable le plus fin du monde à son époque © Tim Malabuyo / Wikipédia
Le MacBook Air, PC portable le plus fin du monde à son époque © Tim Malabuyo / Wikipédia

Ces 40 années auront certainement défilé à la vitesse de l'éclair pour les personnes qui ont eu la chance de les vivre. Une période où l'informatique a évolué, elle aussi, à la vitesse de l'éclair. Il y a eu un avant et un après 1984, un avant et un après le Macintosh 128K. Certes, l'Histoire ne se fait pas avec des « si », mais nous allons quand même nous permettre de contourner cette règle. Si Apple et ses équipes n'avaient pas été là, le paysage de la tech aurait été bien différent. Un très bon anniversaire à toi, cher Macintosh !

Camille Coirault

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Commentaires (9)

Rainforce
Il était beau,<br /> Pas du tout !
mcbenny
Petit détail, le premier iMac n’était pas un G3, et n’était pas disponible en plusieurs couleurs. Il n’était que «&nbsp;bondi blue&nbsp;», un bleu vert translucide inspiré de la couleur de l’océan à Bondi (plage sud de Sydney).<br /> C’est aussi l’ordinateur qui a démocratisé l’USB.<br /> Seule débilité du modèle : la souris, parfaitement ronde, ne permettait pas de «&nbsp;sentir&nbsp;» la direction dans laquelle elle était tournée.
Palou
mcbenny:<br /> le premier iMac n’était pas un G3, et n’était pas disponible en plusieurs couleurs<br /> Bah si, il y a bien eu un iMac G3 puis un PowerMac G3, et il y avait bien 5 couleurs dès le départ<br />
Blap
Aha c’est clair, j’ai jamais compris les gens qui aimaient ce truc a l’epoque. Ca ressemblait a un jouet playskool
Rainforce
Clair ! ou a ça :<br /> 61i+k3HHHGL.AC_SL1000990×866 55.7 KB
vvdb
Vous parlez des 40 ans du Mac d’origine et l’article est sur la gamme depuis l’origine. On s’attend a des anecdote sur le modèle initial… Selon votre titre, déception !<br /> Vous auriez dû dire que Jobs a eu le toupet d’accuser Microsoft de plagiat alors que le Lisa-Mac est un plagiat éhonté du gestionnaire de documents de Xerox.<br /> Le clavier était bien moins pratique que celui du PC, il n’avait pas de pavé numérique. Jobs n’en voulait pas car trop grand, ça n’est pas joli… Que ce soit pratique était toujours secondaire pour lui, il faut du beau !<br /> Utiliser un tableur était d’un compliqué…<br /> Le Mac était une bonne machine pour le traitement de texte, une belle machine à écrire.<br /> Impossible de développer depuis le Mac, il fallait acheter un Lisa !
Highmac
Faux !<br /> Le premier iMac était bien en une seule couleur: Bondi Blue.<br /> Par contre c’était bien un G3 (PowerPC 750) à 233 MHz.
g-m1n1
J’avais un tel Mac que j’ai donné à qqn avec un gosse car ce bidule avait 0 valeur à mes yeux d’ado. Que j’aurai aimé l’avoir aujourd’hui :-/
Francis7
Le nouvel OS MacOS X a aussi aidé au succès des Mac. Quant à Microsoft, il a fait de l’antitrust pour vendre Windows presque qu’obligatoirement à l’achat d’un nouvel ordinateur avec en plus les drivers gratuits et les JEUX développé pour surtout pour le grand public. Apple a toujours voulu rester cantonné au secteur professionnel et académique (à l’université…et encore) pour avoir son propre marché à lui aussi.<br /> Dans les années 90, période faste de l’informatique j’étais Windows pour l’internet et tous ces logiciels et possibilités jeux et multimédias.<br /> J’ai redécouvert MacOS avec la sortie de MacOS X en découvrant Linux et les OS alternatifs. Là, ce fût le choc graphique ! La claque indélébile ! Depuis, je me suis dit que je dois absolument avoir ça : j’ai mis du temps à acheter un Mac quand même mais je l’ai fait aussi parce que j’ai un autre usage de l’ordinateur que dans ma jeunesse pas si lointaine. <br /> C’est MacOS X que j’aime chez les Mac et Apple. C’est une belle réussite.
gamez
Rainforce:<br /> Il était beau,<br /> Pas du tout !<br /> nan mais quand même il faut te replacer dans le contexte de l’époque.<br /> à l’époque les ordis avaient tous plus ou moins la même forme et la même couleur morne.<br /> clairement le g3 était plus beau.<br /> avec le temps, les styles évoluent donc aujourd’hui c’est sûr qu’on n’a plus les mêmes gouts mais c’est comme tout, chaque époque a sa propre mode appréciée puis délaissée (musique, mode vestimentaire etc…)
Rainforce
gamez:<br /> à l’époque les ordis avaient tous plus ou moins la même forme et la même couleur morne.<br /> clairement le g3 était plus beau.<br /> Je préférais les classiques, à l’époque en le voyant à la Fnac Micro, je le trouvais déjà dégueulasse. Après si le but était de casser les codes, c’était réussi ! Mais bon, si tu le trouvais beau, y’a pas de souci non plus.
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