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Directeur Marketing d'Alcatel, Bernard GRAVE revient sur les développement des technologies DSL, de la fibre optique et du Wimax
Jérôme BOUTEILLER - Bernard GRAVE bonjour. Quels sont les débits que l'on peut attendre des technologies DSL ?
BG - La grande nouveauté est la technologie ADSL 2+ qui propose un débit théorique de 24 Mbps , mais qui en fonction d'un ratio débit /distance raisonnable se situe plus aux environs de 15 Mbps sur une distance de 1,5 à 2 Kms . Alcatel commercialise également la technologie VDSL dont le débit peut atteindre un débit de 50 Mb/s théorique (entre 25 et 30 Mbps pour un bon ratio débit/distance). La technologie DSL impose de trouver un juste équilibre entre les débits et les distances et nous travaillons sur des infrastructures VDSL où les DSLAM principaux sont reliés à des DSLAM secondaires via une connexion en fibre optique afin d'optimiser les débits, sachant que ce dernier irrigue ensuite le dernier Km en cuivre. Le VDSL pourrait être proposé au grand public très prochainement.
JB - Le fournisseur d'accès japonais Broadband annonce des débits de 45 Mb/s en DSL. Quelle technologie utilisent-ils ?
BG - Ils utilisent une technologie ADSL non standardisée exploitant un spectre de fréquence plus large. Ce choix peut poser certains problèmes de fiabilité et causer de nombreuses perturbations du signal. Si nous appliquions les mêmes recettes que Yahoo BB, nous pourrions certainement annoncer 8/10 Mbps sur le DSL, 25 Mb/s sur le DSL 2+ mais ce serait un débit très théorique, du domaine du "best effort"
JB - Peut-on appliquer la loi de Moore, qui édicte un doublement de la vitesse des Processeurs tous les 18 mois, aux infrastructures télécoms ? Le cap des 100 Mb/s peut-il être atteint par des technologies DSL ?
BG - Les ingénieurs d'Alcatel travaillent sur de nombreux projets qui nécessitent une certaine discrétion mais je peux vous dire que le cap des 100 Mb/s sera atteint dès 2005 avec la technologie VDSL 2+ qui est encore en cours de standardisation. Il est certain qu'on ne pensait pas pouvoir proposer de tels débits avec un fil de cuivre même si aujourd'hui on atteint des débits qu'on pensait inatteignables. Mais à moyen terme, il faudra certainement se tourner vers des technologies alternatives comme la fibre optique pour augmenter les débits.
JB - Avec la technologie ADSL actuelle, les opérateurs proposent des offres cumulant télévision, accès internet et téléphonie. A quoi serviront des débits 5 à 10 fois supérieurs ?
BG - Pour beaucoup d'abonnés, le débit disponible de l'ADSL se situe entre 5 et 6 Mb/s. Si la télévision consomme déjà 4 Mb/s, cela laisse relativement peu de débits pour d'autres applications comme l'accès internet / voix sur IP . En outre, avec les débits actuels, il est parfaitement impossible de recevoir deux flux TV en simultané (famille avec plusieurs téléviseurs) ou d'avoir des programmes en haute définition. C'est pourquoi nous proposons désormais des technologies comme l'ADSL 2+ ou le VDSL qui permettent de supporter plusieurs canaux de télévision simultanément . La maison devient "numérique" et aura besoin de toujours plus de bande passante. Certains opérateurs travaillent sur le cuivre mais d'autres s'intéressent déjà à la fibre optique.
JB - Peut-on faire un parallèle entre le couple concorde / airbus et le couple Fibre optique / ADSL ? Les rêves d'ingénieurs ne sont pas toujours plébiscités par le marché..
BG - Je ne sais pas si une telle analogie est pertinente. Il est vrai que le cuivre offre un excellent rapport qualité prix et a déjà massivement été déployé par les opérateurs historiques dans le passé. Mais quitte à installer de nouveaux "câbles" il n'est pas inintéressant pour d'autres opérateurs d'installer de la fibre , qui revient au même coût d'installation et qui permet des débits plus élevés .. Des opérateurs alternatifs soucieux de disposer de leur propre réseau peuvent donc opter pour la fibre optique, y compris pour de simples particuliers.
JB - Le réseau en fibre optique de Pau propose des débits de 10 Mb/s pour les particuliers à des tarifs similaires à l'ADSL. Un tel investissement est-il vraiment pertinent ?
BG - On peut effectivement se poser la question mais cela relève d'une politique à long terme de la part de cette agglomération. Les 10 Mb/s sont proposés à tous les habitant sans se soucier des problèmes de distance qu'on peut parfois retrouver avec l'ADSL si le domicile est trop éloigné du DSLAM. Ce réseau propose d'ailleurs aux entreprises des débits équivalents , qui restent particulièrement apprécié dans le cadre d'activités professionnelles.
JB - On parle de plus en plus du Wimax. Cette technologie sans-fil peut-elle constituer une concurrence sérieuse pour les accès filaires DSL ou fibre optique ?
BG - Pour le moment, le Wimax est orienté "fixe" de par sa standardisation .. Mais il devrait prochainement évoluer vers une standardisation fixe/ mobile . Alcatel a en tout cas décidé de travailler avec Intel pour proposer une nouvelle solution complète Wimax . Au delà Alcatel travaille aussi à partir de sa nouvelle génération de DSLAM "Intelligent Service Access Manager", pour intégrer plusieurs technologies d'accès (cuivre/fibre, Wimax), les rendant ainsi complémentaires pour supporter toujours plus de services.
JB - On a souvent associé les équipementiers aux "tuyaux". Mais à l'image du développement de Skype, l'avenir d'entreprises comme Alcatel n'est-il pas dans le logiciel ?
BG - Il est clair que nos DSLAM deviennent de plus en plus "intelligents" avec de plus en plus de logiciel , ce qui va permettre aux opérateurs de fournir de nouveaux services à valeur ajoutée. Nous travaillons avec eux sur des solutions pour leur permettre de se différencier de ces services à base de logiciels P2P, souvent peu onéreux . Cela passe nécessairement par le lancement d'offres multiservices avec qualité et variété de services incluant l'internet, la téléphonie et la télévision. Les opérateurs seront certainement de plus en plus positionnés dans les services et la question de l'infrastructure va devenir progressivement secondaire.
JB - Bernard GRAVE, je vous remercie.
Jérôme BOUTEILLER - Bernard GRAVE bonjour. Quels sont les débits que l'on peut attendre des technologies DSL ?
BG - La grande nouveauté est la technologie ADSL 2+ qui propose un débit théorique de 24 Mbps , mais qui en fonction d'un ratio débit /distance raisonnable se situe plus aux environs de 15 Mbps sur une distance de 1,5 à 2 Kms . Alcatel commercialise également la technologie VDSL dont le débit peut atteindre un débit de 50 Mb/s théorique (entre 25 et 30 Mbps pour un bon ratio débit/distance). La technologie DSL impose de trouver un juste équilibre entre les débits et les distances et nous travaillons sur des infrastructures VDSL où les DSLAM principaux sont reliés à des DSLAM secondaires via une connexion en fibre optique afin d'optimiser les débits, sachant que ce dernier irrigue ensuite le dernier Km en cuivre. Le VDSL pourrait être proposé au grand public très prochainement.
JB - Le fournisseur d'accès japonais Broadband annonce des débits de 45 Mb/s en DSL. Quelle technologie utilisent-ils ?
BG - Ils utilisent une technologie ADSL non standardisée exploitant un spectre de fréquence plus large. Ce choix peut poser certains problèmes de fiabilité et causer de nombreuses perturbations du signal. Si nous appliquions les mêmes recettes que Yahoo BB, nous pourrions certainement annoncer 8/10 Mbps sur le DSL, 25 Mb/s sur le DSL 2+ mais ce serait un débit très théorique, du domaine du "best effort"
JB - Peut-on appliquer la loi de Moore, qui édicte un doublement de la vitesse des Processeurs tous les 18 mois, aux infrastructures télécoms ? Le cap des 100 Mb/s peut-il être atteint par des technologies DSL ?
BG - Les ingénieurs d'Alcatel travaillent sur de nombreux projets qui nécessitent une certaine discrétion mais je peux vous dire que le cap des 100 Mb/s sera atteint dès 2005 avec la technologie VDSL 2+ qui est encore en cours de standardisation. Il est certain qu'on ne pensait pas pouvoir proposer de tels débits avec un fil de cuivre même si aujourd'hui on atteint des débits qu'on pensait inatteignables. Mais à moyen terme, il faudra certainement se tourner vers des technologies alternatives comme la fibre optique pour augmenter les débits.
JB - Avec la technologie ADSL actuelle, les opérateurs proposent des offres cumulant télévision, accès internet et téléphonie. A quoi serviront des débits 5 à 10 fois supérieurs ?
BG - Pour beaucoup d'abonnés, le débit disponible de l'ADSL se situe entre 5 et 6 Mb/s. Si la télévision consomme déjà 4 Mb/s, cela laisse relativement peu de débits pour d'autres applications comme l'accès internet / voix sur IP . En outre, avec les débits actuels, il est parfaitement impossible de recevoir deux flux TV en simultané (famille avec plusieurs téléviseurs) ou d'avoir des programmes en haute définition. C'est pourquoi nous proposons désormais des technologies comme l'ADSL 2+ ou le VDSL qui permettent de supporter plusieurs canaux de télévision simultanément . La maison devient "numérique" et aura besoin de toujours plus de bande passante. Certains opérateurs travaillent sur le cuivre mais d'autres s'intéressent déjà à la fibre optique.
JB - Peut-on faire un parallèle entre le couple concorde / airbus et le couple Fibre optique / ADSL ? Les rêves d'ingénieurs ne sont pas toujours plébiscités par le marché..
BG - Je ne sais pas si une telle analogie est pertinente. Il est vrai que le cuivre offre un excellent rapport qualité prix et a déjà massivement été déployé par les opérateurs historiques dans le passé. Mais quitte à installer de nouveaux "câbles" il n'est pas inintéressant pour d'autres opérateurs d'installer de la fibre , qui revient au même coût d'installation et qui permet des débits plus élevés .. Des opérateurs alternatifs soucieux de disposer de leur propre réseau peuvent donc opter pour la fibre optique, y compris pour de simples particuliers.
JB - Le réseau en fibre optique de Pau propose des débits de 10 Mb/s pour les particuliers à des tarifs similaires à l'ADSL. Un tel investissement est-il vraiment pertinent ?
BG - On peut effectivement se poser la question mais cela relève d'une politique à long terme de la part de cette agglomération. Les 10 Mb/s sont proposés à tous les habitant sans se soucier des problèmes de distance qu'on peut parfois retrouver avec l'ADSL si le domicile est trop éloigné du DSLAM. Ce réseau propose d'ailleurs aux entreprises des débits équivalents , qui restent particulièrement apprécié dans le cadre d'activités professionnelles.
JB - On parle de plus en plus du Wimax. Cette technologie sans-fil peut-elle constituer une concurrence sérieuse pour les accès filaires DSL ou fibre optique ?
BG - Pour le moment, le Wimax est orienté "fixe" de par sa standardisation .. Mais il devrait prochainement évoluer vers une standardisation fixe/ mobile . Alcatel a en tout cas décidé de travailler avec Intel pour proposer une nouvelle solution complète Wimax . Au delà Alcatel travaille aussi à partir de sa nouvelle génération de DSLAM "Intelligent Service Access Manager", pour intégrer plusieurs technologies d'accès (cuivre/fibre, Wimax), les rendant ainsi complémentaires pour supporter toujours plus de services.
JB - On a souvent associé les équipementiers aux "tuyaux". Mais à l'image du développement de Skype, l'avenir d'entreprises comme Alcatel n'est-il pas dans le logiciel ?
BG - Il est clair que nos DSLAM deviennent de plus en plus "intelligents" avec de plus en plus de logiciel , ce qui va permettre aux opérateurs de fournir de nouveaux services à valeur ajoutée. Nous travaillons avec eux sur des solutions pour leur permettre de se différencier de ces services à base de logiciels P2P, souvent peu onéreux . Cela passe nécessairement par le lancement d'offres multiservices avec qualité et variété de services incluant l'internet, la téléphonie et la télévision. Les opérateurs seront certainement de plus en plus positionnés dans les services et la question de l'infrastructure va devenir progressivement secondaire.
JB - Bernard GRAVE, je vous remercie.
