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JB - Bernard GRAVE, bonjour. En quelques mots, pourriez-vous vous présenter ?
BG - Bonjour. Ex-directeur marketing de Newbridge France, j'occupe désormais le même poste chez Alcatel pour la zone France / Moyen-Orient / Afrique pour la division fixe (voix, données). J'ai une formation technique d'ingénieur.
JB - Alcatel est très engagé dans la technologie DSL. Que représente ce marché, quelle est votre part de marché ?
BG - Aujourd'hui, Alcatel représente environ 40% du marché mondial des lignes DSL et ce chiffre dépasse même les 50% pour la zone EMEA dont je m'occupe. Selon les estimations de Serge TCHURUK, le PDG d'Alcatel, nous devrions déployer entre 9 et 10 millions de lignes en 2003 dans un marché marqué par la croissance de l'Europe et de l'Asie mais par un certain retard aux Etats-Unis, en raison d'un bras de fer rêglementaire.
JB - De plus en plus de fournisseurs d'accès annoncent le prochain lancement d'offre de télévision sur ligne ADSL. En quoi consiste ces offres ?
BG - L'idée est d'utiliser la technologie ADSL pour aller au délà de la connexion internet rapide, en proposant de relier son téléviseur au modem pour recevoir un flux de télévision en mode broadcast. Grâce au protocole IP qui sera drénavant utilisé , il sera possible non seulement d'utiliser sa television en mode de diffusion normale telle qu'on peut la recevoir aujourd'hui par satellite , mais encore grâce à l'interactivité du protocole Ip , il sera possible d'interagir avec les programmes et de choisir son angle de caméra lors d'un match de télévision, d'intervenir lors d'un jeu télévisé ou encore de disposer de programmes télé à la demande. Nous proposons aux opérateurs des fonctions dignes d'un magnétoscope numérique, mais côté serveur.
JB - Face au câble ou au satellite, quel est le débit théorique maximal d'une ligne DSL ? Quels seront les tarifs ?
BG - La technologie ADSL permet d'atteindre un débit maximum de 6 mégabits par seconde. Des technologies comme le VDSL permettent d'augmenter le débit mais cela se fait aux dépends des distances et oblige nos clients FAI à augmenter la densité des concentrateurs, ce qui ne répond pas forcément à une logique économique. Nous pensons qu'un débit de l'ordre de 4/5 mégabits par seconde sera suffisant pour recevoir la télévision dans des conditions semblables au numérique , d'autant que les technologies de compression ne cessent de progresser. Les offres actuelles se basent sur le MPEG-2 mais la prochaine génération s'appuiera sur le MPEG-4, qui offre une excellent qualité d'image pour des débits inférieurs (environ 2,5 Mbps).
Pour la question des tarifs, c'est assez difficile de répondre car le tarif varie en fonction des pays. Pour une ligne ADSL 512 k, l'abonnement mensuel varie de 30 à 60 euros par mois en fonction des marchés et nous pensons que ce type d'abonnement sera bientôt disponible aux environs de 20 à 25 euros. Les offres de télévision, tout comme la téléphonie ou la vidéo à la demande permettront sans doute aux fournisseurs d'accès de ne plus réduire leurs prix, voire de les augmenter, en proposant de plus en plus de services.
JB - Le câblo-opérateur Noos et son partenaire Naïno testent actuellement le multicast pour leur offre de télévision IP. Allez vous également proposer cette technologie sur ligne DSL ?
BG - C'est le multicast qui permet la diffusion en broadcast de la télévision sur les lignes ADSL. Le flux de télévision est encapsulé en format IP et supporte le multicast IP .C'est le principe même de la television interactive . L'avantage de l'ADSL est qu'il est supporté sur une ligne telephonique normale et qu'en plus sa transmission es garantie grâce à la technologie ATM qui reserve les bandes passanted des différents canaux
JB - En matière d'usages, le couplage DSL et télévision permettra t'il enfin l'émergence d'une "télévision interactive" ? Cela fait plus de 10 ans qu'on en parle...
BG - Oui comme je l'ai déjà dit précedemment , le flux vidéo initial est encapsulé en format IP et de ce fait permet l'interactivité propre au protocole IP. Dans ces conditions la TV interactive peut devenir une réalité et peut aller au delà de ce qu'on a commencé à voir se developper avec la television utisisant le telphone comme voix de retour pour assurer l'interactivité . Mais avec l'ADSL, c'est différent. C'est la même ligne qui permet de recevoir des données et d'en envoyer et le téléviseur est connecté en permanence au réseau. Avec l'IP, l'interactivité n'a jamais atteint un tel niveau.
JB - Alcatel est très proche de Multimédia. Ont-ils prévu le lancement de téléviseurs "internet" (TAK), équipés de décodeurs et de modems ADSL ?
BG - Nous sommes proches de Thomson mais c'est à eux de segmenter le marché et de réfléchir à l'évolution du téléviseur ou du modem. Biensûr, le téléviseur peut intégrer le décodeur ou le modem. Mais on peut aussi estimer que le modem à vocation à être au coeur de la maison numérique afin de relier le téléviseur mais également l'ordinateur, le téléphone, pourquoi pas avec une connexion sans-fil type WiFi ou Bluetooth.
JB - Outre l'internet et la télévision, est-ce que Alcatel proposera des technologies de téléphonie IP pour le grand public à ses clients fournisseurs d'accès ?
BG - Biensûr, cela fait partie de l'évolution du modem qui proposera certes une sortie ethernet pour le PC mais également des raccordements pour de la téléphonie classique ou de la téléphonie IP. Ce type d'offre intéresse beaucoup les fournisseurs d'accès et si vous regardez le madem de certains fournisseurs , ils le proposent déjà avec une connectique pour la téléphonie.
JB - Francis MER a rencontré la semaine dernière six industriels des TMT dont Serge TCHURUK au sujet du développement de la télévision ADSL. Cet engagement n'est-il pas contradictoire avec celui dans la TNT ?
BG - Pas du tout car la TNT et la TV ADSL sont deux choses différentes. La télévision sur ligne ADSL est interactive tandis que la TNT se limite à une logique de diffusion, sans voie de retour, ce qui restedu domaine d'une television classique de diffusion .
JB - Pensez vous que l'objectif gouvernemental de 10 millions de connexions haut-débit est réaliste pour 2007 ?
BG - Oui, ce chiffre est crédible en particulier si cela bouge au niveau des collectivités locales, qui ont l'ambition de devenir des opérateurs. Il n'y aura probablement pas que l'ADSL mais le haut-débit pourra utiliser des technologies alternatives.
JB - Le concept de "convergence" a été très populaire pendant la bulle spéculative. Pensez vous que vos produits vont enfin permettre de le concrétiser ?
BG - Nous permettons en effet de faire passer de la téléphonie, de la télévision et de l'internet dans un même tuyau. Cela restait assez flou quand les fournisseurs d'accès en parlaient il y a 4 ou 5 ans mais c'est désormais du concret. Alcatel est bien placé sur ce marché et nous avons même constaté que les choses allaient très vite, en particulier dans les pays en développement qui ont tendance à "sauter » des générations technologiques. La convergence sera désormais une réalité technologique et commerciale.
JB - Bernard GRAVE, je vous remercie.
BG - Bonjour. Ex-directeur marketing de Newbridge France, j'occupe désormais le même poste chez Alcatel pour la zone France / Moyen-Orient / Afrique pour la division fixe (voix, données). J'ai une formation technique d'ingénieur.
JB - Alcatel est très engagé dans la technologie DSL. Que représente ce marché, quelle est votre part de marché ?
BG - Aujourd'hui, Alcatel représente environ 40% du marché mondial des lignes DSL et ce chiffre dépasse même les 50% pour la zone EMEA dont je m'occupe. Selon les estimations de Serge TCHURUK, le PDG d'Alcatel, nous devrions déployer entre 9 et 10 millions de lignes en 2003 dans un marché marqué par la croissance de l'Europe et de l'Asie mais par un certain retard aux Etats-Unis, en raison d'un bras de fer rêglementaire.
JB - De plus en plus de fournisseurs d'accès annoncent le prochain lancement d'offre de télévision sur ligne ADSL. En quoi consiste ces offres ?
BG - L'idée est d'utiliser la technologie ADSL pour aller au délà de la connexion internet rapide, en proposant de relier son téléviseur au modem pour recevoir un flux de télévision en mode broadcast. Grâce au protocole IP qui sera drénavant utilisé , il sera possible non seulement d'utiliser sa television en mode de diffusion normale telle qu'on peut la recevoir aujourd'hui par satellite , mais encore grâce à l'interactivité du protocole Ip , il sera possible d'interagir avec les programmes et de choisir son angle de caméra lors d'un match de télévision, d'intervenir lors d'un jeu télévisé ou encore de disposer de programmes télé à la demande. Nous proposons aux opérateurs des fonctions dignes d'un magnétoscope numérique, mais côté serveur.
JB - Face au câble ou au satellite, quel est le débit théorique maximal d'une ligne DSL ? Quels seront les tarifs ?
BG - La technologie ADSL permet d'atteindre un débit maximum de 6 mégabits par seconde. Des technologies comme le VDSL permettent d'augmenter le débit mais cela se fait aux dépends des distances et oblige nos clients FAI à augmenter la densité des concentrateurs, ce qui ne répond pas forcément à une logique économique. Nous pensons qu'un débit de l'ordre de 4/5 mégabits par seconde sera suffisant pour recevoir la télévision dans des conditions semblables au numérique , d'autant que les technologies de compression ne cessent de progresser. Les offres actuelles se basent sur le MPEG-2 mais la prochaine génération s'appuiera sur le MPEG-4, qui offre une excellent qualité d'image pour des débits inférieurs (environ 2,5 Mbps).
Pour la question des tarifs, c'est assez difficile de répondre car le tarif varie en fonction des pays. Pour une ligne ADSL 512 k, l'abonnement mensuel varie de 30 à 60 euros par mois en fonction des marchés et nous pensons que ce type d'abonnement sera bientôt disponible aux environs de 20 à 25 euros. Les offres de télévision, tout comme la téléphonie ou la vidéo à la demande permettront sans doute aux fournisseurs d'accès de ne plus réduire leurs prix, voire de les augmenter, en proposant de plus en plus de services.
JB - Le câblo-opérateur Noos et son partenaire Naïno testent actuellement le multicast pour leur offre de télévision IP. Allez vous également proposer cette technologie sur ligne DSL ?
BG - C'est le multicast qui permet la diffusion en broadcast de la télévision sur les lignes ADSL. Le flux de télévision est encapsulé en format IP et supporte le multicast IP .C'est le principe même de la television interactive . L'avantage de l'ADSL est qu'il est supporté sur une ligne telephonique normale et qu'en plus sa transmission es garantie grâce à la technologie ATM qui reserve les bandes passanted des différents canaux
JB - En matière d'usages, le couplage DSL et télévision permettra t'il enfin l'émergence d'une "télévision interactive" ? Cela fait plus de 10 ans qu'on en parle...
BG - Oui comme je l'ai déjà dit précedemment , le flux vidéo initial est encapsulé en format IP et de ce fait permet l'interactivité propre au protocole IP. Dans ces conditions la TV interactive peut devenir une réalité et peut aller au delà de ce qu'on a commencé à voir se developper avec la television utisisant le telphone comme voix de retour pour assurer l'interactivité . Mais avec l'ADSL, c'est différent. C'est la même ligne qui permet de recevoir des données et d'en envoyer et le téléviseur est connecté en permanence au réseau. Avec l'IP, l'interactivité n'a jamais atteint un tel niveau.
JB - Alcatel est très proche de Multimédia. Ont-ils prévu le lancement de téléviseurs "internet" (TAK), équipés de décodeurs et de modems ADSL ?
BG - Nous sommes proches de Thomson mais c'est à eux de segmenter le marché et de réfléchir à l'évolution du téléviseur ou du modem. Biensûr, le téléviseur peut intégrer le décodeur ou le modem. Mais on peut aussi estimer que le modem à vocation à être au coeur de la maison numérique afin de relier le téléviseur mais également l'ordinateur, le téléphone, pourquoi pas avec une connexion sans-fil type WiFi ou Bluetooth.
JB - Outre l'internet et la télévision, est-ce que Alcatel proposera des technologies de téléphonie IP pour le grand public à ses clients fournisseurs d'accès ?
BG - Biensûr, cela fait partie de l'évolution du modem qui proposera certes une sortie ethernet pour le PC mais également des raccordements pour de la téléphonie classique ou de la téléphonie IP. Ce type d'offre intéresse beaucoup les fournisseurs d'accès et si vous regardez le madem de certains fournisseurs , ils le proposent déjà avec une connectique pour la téléphonie.
JB - Francis MER a rencontré la semaine dernière six industriels des TMT dont Serge TCHURUK au sujet du développement de la télévision ADSL. Cet engagement n'est-il pas contradictoire avec celui dans la TNT ?
BG - Pas du tout car la TNT et la TV ADSL sont deux choses différentes. La télévision sur ligne ADSL est interactive tandis que la TNT se limite à une logique de diffusion, sans voie de retour, ce qui restedu domaine d'une television classique de diffusion .
JB - Pensez vous que l'objectif gouvernemental de 10 millions de connexions haut-débit est réaliste pour 2007 ?
BG - Oui, ce chiffre est crédible en particulier si cela bouge au niveau des collectivités locales, qui ont l'ambition de devenir des opérateurs. Il n'y aura probablement pas que l'ADSL mais le haut-débit pourra utiliser des technologies alternatives.
JB - Le concept de "convergence" a été très populaire pendant la bulle spéculative. Pensez vous que vos produits vont enfin permettre de le concrétiser ?
BG - Nous permettons en effet de faire passer de la téléphonie, de la télévision et de l'internet dans un même tuyau. Cela restait assez flou quand les fournisseurs d'accès en parlaient il y a 4 ou 5 ans mais c'est désormais du concret. Alcatel est bien placé sur ce marché et nous avons même constaté que les choses allaient très vite, en particulier dans les pays en développement qui ont tendance à "sauter » des générations technologiques. La convergence sera désormais une réalité technologique et commerciale.
JB - Bernard GRAVE, je vous remercie.
