Membres du Citizen Lab - groupement d'activistes dont l'un des membres est à l'origine de l'outil de contournement de la censure Psiphon - ces chercheurs expliquent dans un rapport avoir découvert un réseau de huit machines sur lesquelles sont stockés ces messages. Ils soulignent par ailleurs n'avoir eu aucun mal à accéder à ces données confidentielles puisque celles-ci sont hébergées sur un réseau de serveurs publics, auxquels les autorités chinoises n'ont logiquement aucun mal à se connecter.
« Dans quelle mesure Tom online et Skype coopèrent-ils avec le gouvernement chinois à la surveillance des communications d'activistes et de dissidents aussi bien que de citoyens ordinaires », s'interrogent alors les auteurs du rapport. A partir de cette liste de message, ils ont entrepris de reconstituer la liste des mots clé qui auraient pu servir à la sélection des messages archivés, et ont - sans surprise - localisé des thématiques récurrentes comme le Falun Group ou l'indépendance de Taïwan. Relayée par le New York Times, l'affaire prend rapidement une ampleur gênante pour Skype.
« En avril 2006, Skype a publiquement révélé que Tom opérait un filtrage des contenus texte qui bloquait certains mots dans les conversations et a également dit que lorsqu'un message était jugé répréhensible, il était simplement écarté, et non affiché ou transmis où que ce soit », a rappelé jeudi Josh Silverman, président de Skype. Selon lui, Tom online aurait donc changé sa politique depuis cette date. Joint par Skype, l'opérateur aurait depuis fermé l'accès public à ces serveurs. Dans un laconique communiqué, Tom s'est contenté de rappeler qu'en tant que société chinoise, il ne faisait que se conformer aux règles édictées en Chine.