Le NotePin est un mini enregistreur-IA qui se porte comme un badge. Activé, il capte tous les échanges autour de vous, les retranscrit en plus de 100 langues et génère des comptes-rendus et autres formats de fichiers prêts à être partagés. Malgré un déclenchement des enregistrements perfectible et des synchronisations limitées hors Wi-Fi, le Plaud NotePin se distingue par la qualité de ses micros et de ses retranscriptions.
- Des retranscriptions très fidèles
- Une captation irréprochable
- Son design et l'accroche magnétique
- L'accès à de très nombreux templates
- La gestion des langues parlées
- Le bouton qui déclenche les enregistrements
- La vitesse de synchronisation des fichiers
- Le voyant d'enregistrement peu visible
- Budget à prévoir pour les gros consommateurs
Et si c'était le premier gadget IA vraiment utile pour les professionnels ? Le Plaud NotePin est un minuscule enregistreur-IA que l'on peut porter comme un badge ou un bracelet. Il promet d'immortaliser chaque mot, de tout retranscrire et de vous livrer des comptes-rendus prêts à être partagés. Après une prise en main tout au long de mon périple à l'IFA de Berlin début septembre, il me paraît évident que ce truc fait gagner du temps au quotidien. Beaucoup. Pas parce qu'il fait tout à votre place, mais parce qu'il élimine le plus chronophage : prendre des notes, les remettre au propre, et retrouver l'essentiel sur son téléphone ou son ordinateur après une longue journée de rendez-vous.
Le déballage et la mise en route
Dans la boîte, c'est dépouillé, mais proprement présenté et rangé : le NotePin, sa base de charge USB-C et, surtout, un système d'attache magnétique (clip et épingle aimantés) qui permet de le fixer en deux secondes à une veste, une chemise ou un t-shirt sans se prendre la tête ni percer ses vêtements. Des accessoires officiels complètent l'écosystème (tour de cou en plus de l'accroche dragonne, bracelet), pratique pour adapter le port à son usage (meeting, salon, cours, etc.). L'objet n'est pas plus gros qu'une pile AA (environ 17 grammes dans un volume de 5x2x1,2 cm avec le système d'accroche épingle magnétique) et affiche une capacité de stockage de 64 Go pour une autonomie allant jusqu’à 20h d'enregistrement en continu. La portée efficace annoncée des deux microphones MEMS est de 3 mètres, ce qui est amplement suffisant pour couvrir une table de réunion standard.

À gauche, le contenu de la boîte du NotePin. À droite, l'enregistreur IA sous son plastique de protection. ©Nicolas Guyot pour Clubic
L'appairage initial est simple : on lance l'appli Plaud, on relie le NotePin en Bluetooth pour le pilotage avec le smartphone (Android et iPhone) et on renseigne un réseau Wi-Fi (2,4 GHz uniquement) pour les transferts cloud lors de la charge. Cette étape est cruciale : sans Wi-Fi connu, vous dépendrez du Bluetooth… et ce n'est pas vraiment pas le canal idéal pour rapatrier de très gros fichiers. Le paramètre Synchroniser avec le Cloud en chargeant fait le job : dès que l'appareil se recharge, il pousse automatiquement ses enregistrements vers le cloud de Plaud, qui deviennent ensuite accessibles dans les applis mobile et Web.
Signalons avant d'aller plus loin que le NotePin est compatible avec le service de localisation d'Apple (Find My), ce qui est plutôt bien vu pour un objet aussi petit qu'on peut oublier sur un coin de table ou faire tomber accidentellement (l'épingle magnétique est quand même bien résistante, vous pouvez enfiler un pull ou un blouson tout en ayant oublié de retirer le NotePin, ce dernier restera bien accroché à votre chemise ou chemisier). En revanche, rien n'est prévu pour les utilisateurs d'Android.
L'utilisation au quotidien
Le design est impeccable : compact, sans bouton, futuriste, presque un intercom de Star Trek que l'on clipse au revers d'une veste ou épingle à une chemise. Son système de fixation magnétique est bluffant de fiabilité, l'appareil se fait oublier au quotidien tout en attirant le regard des geeks les plus curieux. Sur le son, c'est aussi très propre. Même en environnement très bruyant (salon, open space, rue passante), nos entretiens restent parfaitement exploitables ; autour d'une table, les voix sont captées sans forcer. Les 20h d’autonomie permettent d'enchaîner une journée entière de rendez-vous, voire plus si vous coupez le NotePin entre deux sessions d'enregistrement (jusqu'à 40 jours d'autonomie en veille).
Mais tout n'est pas parfait. Le gros point irritant, c'est clairement l'ergonomie du déclenchement des enregistrements. Oubliez le geste naturel à la Star Trek pour activer un badge communicator. Le capteur tactile qui rend futuriste le design de ce gadget est capricieux au possible quand il est fixé sur vous (et même entre vos doigts).
Pour l'activer à coup sûr, vous devrez le tenir entre votre index et votre pouce (l'un d'eux servant visiblement de masse). Laissez ensuite toute la surface de votre pouce appuyée sur l'appareil pendant une bonne seconde pour sentir une vibration. Une manipulation qui fonctionne deux fois sur trois et, encore, je suis gentil.
Le NotePin affiche alors une LED rouge pour vous signaler que l'enregistrement est actif. Effectuez la même opération une fois votre réunion finie pour éteindre l'appareil. Bref, quand on enchaîne les meetings, devoir détacher le produit pour lancer/arrêter un enregistrement fait perdre du temps et augmente le risque de le faire tomber ou de rater le début d'une conversation. À revoir.
Deuxième point noir : le transfert des enregistrements vers l'appli mobile. En situation de mobilité, le Bluetooth s'avère bien trop lent pour vider l’appareil (10 ko/s, vous ne rêvez pas) ; la vraie solution, ce sont les synchros Wi-Fi... mais elles ne s’exécutent qu’en charge (et en 2,4 GHz). Résultat, si vous êtes en déplacement loin de chez vous, que vous avez enregistré toute la journée sans faire de pause, le retour à l'hôtel tard le soir peut vite devenir problématique. Pas de Wi-Fi sécurisé ? Il faudra alors patienter jusqu'au lendemain pour obtenir les retranscriptions de la journée ou passer par un partage de connexion Wi-Fi avec votre téléphone (après l'avoir enregistré votre réseau manuellement dans l'app, on a vu plus pratique). Une restriction très frustrante pour ceux qui sont fréquemment en déplacement et qui sont pressés d'accéder à leurs enregistrements.
Signalons aussi que la recharge s'effectue via un mini support USB Type-C. Par contre, vous pouvez essayer de le relier à votre ordi, il ne vous donnera pas accès à son contenu. Côté discrétion et vie privée, on apprécie la présence d'un témoin d'enregistrement, même s'il est vraiment trop discret à notre goût. À chacun de prévenir ses interlocuteurs qu'un enregistrement est en cours notamment dans les lieux publics et lors des rendez-vous sensibles.
L'exploitation des enregistrements
C'est là que le NotePin prend son sens. Une fois les fichiers synchronisés, l'appli Plaud applique sa couche IA : retranscription multilingue (plus de 100 langues), résumés, minutes, to-dos, extraction des points clés… et même des modèles adaptés au type de réunion (cours, brief, entretien, vente). Dans nos tests, la transcription s'est avérée de haut niveau et les synthèses sont directement partageables avec, souvent, un plan d'actions en fin de document. Pour des pros qui vivent en réunions, c’est un gain de temps massif : fini les notes éparses, on passe de la parole à un document publiable en quelques clics seulement.
Dans l'ordre d'apparition : la page d'accueil de l'appli Plaud, la liste de vos enregistrements, les préférences matérielles. ©Nicolas Guyot pour Clubic
J'ai particulièrement aimé la capacité de l'appli à générer des livrables au format « prêt à envoyer » (compte-rendu, liste d'actions), mais je regrette de pas pouvoir abreuver les IA du contexte de l'enregistrement : identifier formellement les interlocuteurs (pas uniquement par enregistrement), le lieu et l'objectif de l'échange pour enrichir les résumés. Mais son grand point fort par rapport à d'autres IA aussi douées pour retranscrire des enregistrements (Otter ou REV, par exemple), c'est clairement sa capacité à effectuer des retranscriptions quand les intervenants parlent plusieurs langues différentes, ce qui arrive fréquemment dans mon métier. Le passage de l'anglais au français s'avère très naturel dans la retranscription, là où d'habitude les IA commencent à s'emmêler les pinceaux.
Outre la retranscription, le Plaud NotePin propose des modèles d'IA pour résumer vos entretiens en fonction de vos besoins. ©Nicolas Guyot pour Clubic
Autre point à savoir, l'achat d'un NotePin ne vous ouvre pas pour autant en grand le robinet de l'intelligence artificielle. Le matériel est fourni avec un Starter Plan (300 minutes de transcription par mois), pas plus. Au-delà, il faudra passer à des abonnements payants (Pro annuel autour de 110€, Illimité autour de 250€/an) ou acheter des packs contenant des minutes de retranscription (120 à 6 000 minutes, soit de 3€ à 99€). C'est transparent et cohérent pour un usage pro, mais à prévoir dans le budget au moment de l'achat du produit.
Signalons que l'outil fonctionne avec plusieurs modèles d'IA notamment GPT-4.1 (5.0 annoncé sur le site), Claude 3.7 Sonnet et Gemini 2.5 Pro, et est enrichi de nombreux canevas (les templates) conçus par Plaud ou la communauté des utilisateurs pouvant aussi bien servir à retranscrire une interview qu'un rendez-vous client, un compte-rendu médical ou un cours de fac. À noter l'existence d'un logiciel pour Windows qui vous aidera à enregistrer vos visioconférences (compatible avec la plupart des services du marché à l'image d'un Tactiq.io) et à les retranscrire après téléversement du fichier vers votre espace Plaud dans le cloud. Mais là aussi, si vous passez beaucoup de temps devant Google Meet ou Microsoft Teams, il faudra prévoir un peu plus large que le Starter Plan fourni avec le NotePin.
Même s'il n'est pas parfait, le NotePin est une réelle réussite. Il reprend la recette de son grand frère, le Plaud Note (bientôt rejoint par la version Pro) dans un appareil bluffant par sa compacité record et son design original. Ses micros performants lui permettent de capter, retranscrire et synthétiser sans avoir à se soucier de la partie technique (on l'oublie facilement allumé) ainsi qu'une autonomie qui libère l'esprit. C'est l'un des premiers gadgets IA qui fait, selon moi, réellement gagner du temps aussi bien au niveau de l'enregistrement que de la retranscription et des livrables suffisamment propres pour être partagés sans retouche majeure.
En revanche, ce que Plaud doit corriger en priorité sur son produit via une potentielle mise à jour (le firmware du NotePin testé était déjà à la v2.0) : un déclenchement plus fiable et moins laborieux des enregistrements et une synchro bien plus rapide vers le smartphone, idéalement hors charge en Wi-Fi direct.
Dans l'ensemble, si vous ne pouvez pas (ou ne voulez pas) payer une transcription humaine, le NotePin est un allié redoutable. Pour un médecin en consultation, un agent immobilier en sortie de visites d'appartements, un commercial en roadshow ou un journaliste sur le terrain, ce petit appareil transforme la parole en livrable exploitable, et c'est exactement ce qu'on attend d'un outil d'IA « utile ». Attention toutefois au respect de la vie privée, des dérapages pourraient vite arriver avec un appareil aussi compact et efficace.
Signalons pour finir la possibilité d'utiliser la partie logicielle avec n'importe quel enregistrement audio. Donc, même si on a oublié son NotePin à la maison avant de partir le matin, on pourra toujours exploiter toutes les capacités de l'IA de Plaud avec les microphones de son smartphone ou d'un simple dictaphone. Un gros coup de coeur.
- Des retranscriptions très fidèles
- Une captation irréprochable
- Son design et l'accroche magnétique
- L'accès à de très nombreux templates
- La gestion des langues parlées
- Le bouton qui déclenche les enregistrements
- La vitesse de synchronisation des fichiers
- Le voyant d'enregistrement peu visible
- Budget à prévoir pour les gros consommateurs