Test Gigabyte Aorus 15 (2023) : un PC portable gamer au rapport qualité-prix remarquable

Le Taïwanais Gigabyte nous a envoyé la dernière mouture en date de son PC Portable Aorus 15. Positionné sur le milieu de gamme, l’appareil embarque les derniers composants d’Intel et NVIDIA, tout en se livrant à quelques compromis pour faire baisser l’addition finale. Un jeu d’équilibriste suffisamment bien maîtrisé face aux derniers modèles de la concurrence ? Réponse dans notre test.

Renouvelé en début d’année pour se doter des dernières puces d’Intel, l’Aorus 15 est un modèle de 15,6 pouces qui tente d’esquiver autant que possible les envolées tarifaires dont le marché des laptops gaming est pourtant très coutumier. Pour autant, l’appareil embarque des composants puissants, un bon niveau d’équipement global et un châssis métallique aux finitions sérieuses. Nous allons voir si cette bonne impression se confirme à l’usage, mais avant toute chose, voici la fiche technique du modèle (Aorus 15-BKF) que Gigabyte France nous a fait parvenir en prêt :

Avec son Core i7, sa RTX 4060 et son écran QHD, notre modèle de prêt se négocie en ligne aux environs de 2 100 euros en fonction des sites marchands. On notera toutefois que l’Aorus le plus abordable est pour sa part doté d’un Core i5-12500H d’ancienne génération, d’une RTX 4060 et d’un écran Full HD… pour un prix approchant cette fois les 1 300 euros, voire beaucoup moins en fonction des soldes et autres promotions. Nous sommes donc sur un produit occupant tout autant l’entrée de gamme du constructeur taïwanais, que son milieu de gamme.

Design : élégant, solidement construit et bien fini… presque parfait ?

Avec 36 x 27,2 x 2,09 cm pour 2,39 kg, l’Aorus 15 n’est pas un appareil particulièrement encombrant. Bien qu’assez lourd à bout de bras pour son gabarit, l’engin tient facilement dans un sac à dos. Une bonne chose pour un laptop gaming. On apprécie également les efforts faits par Gigabyte en matière de finitions et de qualité d’assemblage sur ce produit « relativement » abordable. L’ensemble est élégant, sobre, et semble robuste malgré l’utilisation mixte de plastiques et d’aluminium pour le châssis. Le cadre d’écran est solide et les charnières costaudes.

Difficile par ailleurs de ne pas saluer le niveau d’équipement offert, avec notamment la présence d’un éclairage RGB élégamment intégré dans la tranche inférieure du cadre d’écran (elle se reflète ainsi sur le châssis pour aboutir à un effet d’illumination plutôt subtile) ; mais aussi l’ajout caméra 1080p compatible avec la reconnaissance faciale. Une technologie peu courante à ce niveau de prix. La qualité d’image offerte est pour sa part dans la moyenne. Sans nécessairement faire forte impression (encore moins en basse lumière), ce capteur suffit pour des appels vidéo occasionnels.

Un mot sur les haut-parleurs, ces derniers font par contre le service minimum. On regrette en premier lieu l’absence totale de graves, ce qui aboutit à un son très « plat » et centré sur les médiums. Les aigus ressortent peu et le volume maximal est faiblard. N’attendez donc pas grand-chose de l’Aorus 15 sur ce terrain, mais le contraire aurait été surprenant, les PC portables gaming étant peu réputés sur ce terrain.

Heureusement, l’appareil se rattrape sur les connectiques embarquées avec trois ports USB 3.2 Gen1 (Type-A), un port USB 3.2 Gen2 (Type-C), un port Thunderbolt 4, une sortie HDMI 2.1, une sortie Mini DisplayPort 1.4, une prise Ethernet RJ45 et une prise casque jack 3,5 mm. On a donc tout ce qu’il nous faut (même si un lecteur de cartes SD aurait été un bonus fort bienvenu) et ces différents ports ont par ailleurs l’avantage d’être intelligemment répartis sur les côtés et l’arrière de l’Aorus 15.

Gigabyte aurait toutefois pu s’appliquer un peu plus sur le clavier. En l’état, nous dirons qu’il est « honnête sans plus ». On y trouve une bonne profondeur de course, un rétroéclairage RGB complet (ce n’était pas le cas avant sur certains caractères, Gigabyte a donc rectifié le tir), et la saisie y est par ailleurs très silencieuse… mais l’on regrette que l’ensemble soit si étroit, d’autant qu’il y avait de la place de faire mieux !

Les touches auraient clairement gagné à être plus larges et mieux espacées. On perd par conséquent en précision, et il faudra quelques heures d’utilisation avant d’être réellement accoutumé. Dommage. Le trackpad est pour sa part précis et globalement plus agréable que les pavés tactiles de beaucoup de modèles concurrents. Parfait en dépannage.

L’accès aux composants se fait enfin après avoir retiré patiemment 12 vis Torx à l’aide d’un tournevis de précision. On remarque alors que la batterie est facile d’accès, que la RAM est installée sous la forme de deux barrettes SO-DIMM, remplaçables en quelques secondes. Le SSD M2 2280 est lui aussi facile à remplacer au besoin, au même titre que la carte modem. En matière d’évolutivité, l’Aorus 15 fait donc partie des bons élèves.

Écran : 16:9 et gros menton, mais de la QHD pour compenser

Comme détaillé plus haut, l’Aorus 15 que nous avons reçu en prêt est l’un des modèles les mieux équipés de la gamme, doté par conséquent de la meilleure option possible en termes d’affichage. Nous y retrouvons donc un écran LCD IPS de 15,6 pouces, disposant d’une définition QHD (2560 x 1440 pixels), d’un rafraîchissement 165Hz, et d’une couverture intégrale de l’espace colorimétrique DCI-P3. Une dalle que l’on ne trouve évidemment pas sur les moutures les plus abordables de l’Aorus 15, limitées pour leur part à un écran Full HD.

S’agissant de l’écran que nous avons sous les yeux, on peut dire que son principal défaut est d’être cadré par de larges bordures et par un menton XXL, conséquence directe d’un format 16:9 vieillot, que même les PC portables gamer ont petit à petit fini par abandonner au profit du ratio 16:10.

Cela étant dit, la qualité d’image offerte par l’écran QHD de notre Aorus est pour le reste très convaincante. En dépit d’une luminosité maximale que l’on aurait aimée un chouia plus généreuse, nous avons affaire à une dalle Sharp d’excellente facture, bien calibrée et profitant d’un contraste de bon niveau — suffisamment en tout cas pour conférer une belle profondeur à l’image.

Pour une machine proposée aux alentours de 2 000 euros, l’Aorus 15 est donc doté d’une dalle IPS plus que valable. Gigabyte prend ses clients au sérieux avec un tel écran, même s’il aurait été vraiment plus agréable d’en rogner les bordures. Nous aurions alors pu profiter d’un écran de 16 pouces au ratio 16:10… comme chez de nombreux modèles concurrents en 2023. Croisons les doigts pour que notre vœu se réalise l’année prochaine.

Performances : parfait en Full HD, un peu juste en 1440p ?

Notre Aorus 15 est équipé d’un processeur Intel Core i7-13700H (14 cœurs/20 Threads cadencés à un maximum de 5,0 GHz, 45 W de TDP et 24 Mo de cache unifié) couplé à 16 Go de mémoire vive en DDR5 (à 4800 MHz) et à une carte graphique NVIDIA GeForce RTX 4060 8 Go (dotée de 140 W de TGP). Cette configuration milieu de gamme nous permet d’espérer de solides performances en 1080p, voire même une marge de manœuvre en 1440p. Voyons ce qu’il en est.

Sous Cyberpunk 2077, en 1080p avec le pré-réglage ray-tracing ultra, notre configuration parvient à afficher 57 images par secondes en moyenne. Dans les mêmes conditions, mais cette fois en 1440p, nous passons à 45 FPS. Un écart compréhensible compte tenu de la gourmandise du titre de CD Projekt Red et du positionnement de la RTX 4060 mobile, définitivement plus à l’aise pour jouer en Full HD avec le ray-tracing actif. Cela étant dit, le titre reste jouable en QHD, et en faisant quelques compromis sur les réglages graphiques, le cap des 60 FPS en 1440p est envisageable.

Sur Dying Light 2, qui prend également en charge le ray tracing, et à nouveau avec les réglages en Ultra, nous dépassons cette fois légèrement les 80 FPS en moyenne. En passant sur une définition QHD, mais en conservant les mêmes réglages, nous tombons alors à 55 images par secondes sur le titre horrifique de Techland. Dans les deux cas, l’expérience de jeu permise avec l’Aorus 15 était donc tout à fait viable, et même carrément confortable.

Mais quid des performances sur le plan CPU ? Disons sans détour que si le Core i7-13700H est loin d’être le processeur le plus redoutable d’Intel en jeu (le monstrueux Core i9-13950HX évolue par exemple dans une toute autre sphère), il s’acquitte sans mal de tout ce qu’on pourra lui demander sur l’Aorus 15. Ce CPU contribue d’ailleurs à faire de l’appareil un PC portable à tout faire, à l’aise dans tous les domaines, sans nécessairement chercher à être le plus rapide partout.

Pour avoir un point de repère précis, voici ce que le CPU d’Intel parvenait à obtenir sur Cinebench R23 : 14 632 points en calcul multi-core et 1 816 points en single-core. Nous sommes nettement au-dessus de ce que pouvait faire le Core i7-12700H l’an dernier. À nombre de cœurs égal, la puce récoltait en effet 1 732 points en calcul single-core et 13 970 points en multi-core sur l’Acer Nitro 5 2022.

Toujours à titre de comparaison, le Ryzen 7 7735HS de l’Asus TUF Gaming A16 2023 parvenait à récolter 13 864 points en indice multi-core et 1 512 points en calcul single-core sur le même benchmark, tandis que le Ryzen 9 7845HX de l’Alienware m16 montait de son côté à 1 861 points en calcul single-core et 25 271 points en multi-core. Bien évidemment, le haut de gamme d’Intel remet tout le monde à sa place, surtout en calcul mono-cœur. Le Core i9-13950HX réussit par exemple à marquer 29 930 points en calcul multi-core, contre 2086 points en single-core sur Cinebench, et se montre imbattable dans l’immédiat.

En matière de dissipation, l’Aorus 15 est très conventionnel. Il embarque un dispositif axé sur deux ventilateurs captant la fraîcheur sous le châssis, et rejetant la chaleur par les côtés et l’arrière. Cette soufflerie s’avère bruyante, certes, mais elle est efficace. Si l’on recommande clairement de jouer avec un casque sur l’Aorus 15, force est de constater que les températures du CPU sont maintenues à 70 degrés en moyenne dans le contexte d’une charge intensive. Pas de thermal throttling à l’horizon, mais par contre des fréquences un peu chiches, limitées à 3,90-3,95 GHz en moyenne sur l’ensemble des cœurs.

Quant aux performances de la barrette M2 de 1 To logée à l’intérieur de notre machine de test, disons qu’elles sont solides malgré une petite déception en écriture. On relève en effet 6895,74 Mo/s en lecture contre 4998,46 Mo/s en écriture sur CrystalDiskMark. Nous sommes quoi qu’il en soit au niveau d’un bon SSD PCIe Gen 4.

Autonomie : une endurance moins mauvaise que prévu

Si la plupart des PC portables gaming sont de véritables cancres en matière d’autonomie, quelques modèles sortent du lot. C’est le cas de l’Asus ROG Strix G16, qui atteignait dans certains cas les 7 heures d’endurance, et c’est le cas de notre Gigabyte Aorus 15. Sans faire de miracles, l’appareil parvient à tenir lui aussi entre 6 et 7 heures sur batterie avant de rendre les armes. Ce n’est pas exceptionnel, mais pour ce type de machine, ce n’est pas mal du tout.

Bien évidemment, tout dépendra de votre utilisation de l’appareil et des réglages appliqués, mais en lecture vidéo sur YouTube, avec la luminosité de l’écran à 100 %, un casque branché et les paramètres d’alimentation censés favoriser l’économie d’énergie nous avons passé les 6 heures 30 d’autonomie avant de devoir aller chercher le chargeur.

La batterie de 99 Wh installée à bord de l’Aorus 15 se recharge pour le reste en un peu plus de 2 heures à l’aide du chargeur de 240 W fourni.

Gigabyte Aorus 15-BKF (2023) : l’avis de Clubic

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