Test Crucial P3 : les SSD NVMe 4 To enfin accessibles !

Une fois n’est pas coutume, nous ne testons pas la dernière nouveauté ou le nec plus ultra du catalogue d’un fabricant. Non, avec le P3, c’est le best seller des SSD de Crucial qui passe sur le grill. Un best seller que nous n’avions pas eu l’occasion de tester à sa sortie. Douze mois plus tard, il continue d’être une des meilleures vente de la société américaine. Voyons pourquoi.

Jusqu’à 4 To de stockage sur une seule face

Au traditionnel format « 2280 », le P3 est un SSD comme on en voit passer de nombreux à Clubic. Il mesure donc 80 millimètres de long pour 22 de large, mais se distingue tout de même par son extrême finesse, même dans cette version 4 To que nous testons. En effet, ses 2,4 mm d’épaisseur sont liés à la présence de puces sur une unique face du PCB. Une caractéristique qui, encore souvent, reste l’apanage des modèles jusqu’à 2 To.

Une seule face du PCB occupée pour un SSD tout fin © Nerces pour Clubic

Crucial a continué dans la simplicité avec ce modèle que la société commercialise sans dissipateur thermique, sans même d’option pour en ajouter un. Il faut dire que le P3 est « seulement » à la norme PCIe 3.0 et que son contrôleur – le Phison PS5021-E21 – est connu pour sa faible tendance à l’échauffement. Aucune puce de DRAM n’est intégrée pour faire office de cache pour ce contrôleur, ce qui limite encore le potentiel de chauffe du SSD.

Contrôleur Phison E21 et NAND QLC signée Micron © Nerces pour Clubic

Attention, de nombreuses fausses informations circulent à propos de la mémoire embarquée. On trouve régulièrement l’indication que Crucial a opté pour de la NAND 3D en TLC. Ce n’est pas le cas : il s’agit de puces Micron 176 couches, mais en QLC. Des puces très denses au passage puisque, dans notre version 4 To, il s’agit de composants de 1 To. Indispensable pour être en mesure de se limiter à 4 puces et, ainsi, à une seule face du PCB.

Débits en lecture / écriture et échauffement

Compte tenu de sa limitation au PCIe 3.0, le P3 n’a pas été conçu pour battre des records. Crucial évoque 3,5 Go/s en lecture et 3 Go/s en écriture séquentielle. De fait, il est refusé par la PlayStation 5 de Sony : dommage, sa capacité et sa finesse en faisait pourtant un bon allié. Notons aussi que l’endurance en écriture est relativement faible (800 To) pour un modèle d’une telle capacité et qu’elle s’accompagne d’une garantie de 5 ans.

ATTO Disk Benchmark

Débits mesurés avec ATTO Disk Benchmark © Nerces pour Clubic

Sur ATTO Disk Benchmark, le Crucial P3 ne pouvait évidemment pas concurrencer les derniers SSD passés entre nos mains comme le Lexar NM790. Pour autant, il s’en sort très honorablement avec des débits maximums atteints dès les fichiers de 256 Ko et un comportement très honnête sur les plus petits fichiers.

CrystalDiskMark

Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go © Nerces pour Clubic

Sur CrystalDiskMark, les résultats sont proches de ceux d’ATTO Disk Benchmark. En écriture séquentielle, on est un peu au-dessus des valeurs annoncées par Crucial (3,2 Go/s) alors que l’on est parfaitement dans les clous en lecture séquentielle (3,5 Go/s). Comme souvent, l’aléatoire pose des problèmes à notre SSD, mais ses performances, en particulier en écriture aléatoire, sont plutôt bonnes.

Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 64 Go © Nerces pour Clubic

Le passage à des fichiers de 64 Go ne change pas fondamentalement la donne, si ce n’est un petit coup de moins bien sur l’aléatoire. Ce n’est pas une grande surprise sur ce type de SSD. Cependant, cela mérite d’être signalé, car à 38,5 Mo/s en lecture aléatoire, on est cette fois dans la fourchette basse.

Copie de fichiers Windows 11

En revanche, nous ne remarquons pas de problème particulier sur le test de copie de fichiers via l’explorateur de Windows 11. La copie d’importantes quantités de données d’une seule traite (plus de 200 Go) ne pose guère de difficulté au Crucial P3 : en écriture, nous sommes à plus de 2,5 Go/s et il faut compter avec pratiquement 2,8 Go/s en lecture.

Écriture linéaire AIDA64

Notre dernière mesure de performances se fait comme toujours sur le module d’écriture linéaire d’AIDA64. Il sature l’intégralité du disque et retourne ainsi la moindre baisse de régime. Forcément, le test est particulièrement intensif et ne reflète pas un usage « normal » du SSD.

Le Crucial P3 montre ici ses limites. En effet, si sur le premier tiers de sa capacité, il assure un excellent 3 Go/s, il flanche nettement par la suite : on tombe entre 150 et 200 Mo/s avec, toutefois, une remarquable stabilité jusqu’à la fin du test.

Comme nous le disions, ce n'est pas un usage normal pour un SSD qui, sur près de 30 % de sa capacité, se comporte bien. Il convient juste de connaître les limites d’un produit conçu d’abord comme une solution économique.

Températures

L’absence de dissipateur thermique pourrait inquiéter. En réalité, pourvu que votre boîtier soit correctement ventilé, ce n’est pas un problème. Ainsi, comme sur la plupart des modèles PCIe 3.0, le contrôleur n’est pas suffisamment sollicité pour s’emporter et, si au repos, on reste autour des 28° C, en pleine charge nous n’avons jamais atteint les 55° C. Impeccable.

Crucial Storage Executive est un outil correct, juste un peu terne © Nerces pour Clubic

Storage Executive est le logiciel compagnon de Crucial pour ses SSD. Malgré une interface austère, il fait le job et intègre la plupart des fonctionnalités que l’on attend : mise à jour du micrologiciel, surveillance de la température et des informations S.M.A.R.T. ainsi que des options de nettoyage ou de formatage du SSD. Face aux ténors (Samsung, Western Digital), il manque un test des performances et quelque chose d’un peu plus « festif ».

Crucial P3 4 To : l’avis de Clubic