Freebox Révolution : est-ce que ça vaut le coût pour Free ? (màj)

15 décembre 2010 à 16h30
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Ça ne vous aura pas échappé, Free a aujourd'hui annoncé la « Freebox Révolution », aussi appelée « Freebox v6 ». Plus encore que la « neufbox Evolution », le nouvel équipement de Free, constitué d'un nouveau « Freebox Server » et d'un nouveau « Freebox Player », met l'accent sur un positionnement haut de gamme, avec des fonctionnalités jusqu'à présent réservées à des dispositifs onéreux tels que le lecteur de Blu-ray Google TV de Sony.

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Le « trublion de l'Internet » a pourtant choisi une approche similaire à celle de son concurrent. Plutôt que de vendre son équipement une bonne fois pour toute, le FAI a décidé d'augmenter le coût mensuel de l'abonnement. L'abonnement reste en fait à 29,99 euros/mois, auxquels s'ajoutent dorénavant 5,99 euros/mois d'« option de mise à disposition de la boucle locale dédiée », pour les abonnés en dégroupage total, vraisemblablement majoritaires.

En plus de ce coût supplémentaire de 71,88 euros/an, Free facture 119,90 euros « au titre des frais de migration engagés par Free ». Ces frais sont dégressifs en fonction de l'ancienneté de l'abonnement, de 30 euros par an. Pour un Freenaute qui s'est abonné ou a remis à zéro son ancienneté (en déménageant, en migrant en dégroupage total et/ou sur un nouvel équipement) il y a moins d'un an, la « Freebox Révolution » coûte donc 191,78 euros sur un an, 263,66 euros sur deux ou encore 335,54 sur trois.

Faut-il acheter la Freebox Révolution ?

L'abonné n'est toujours qu'emprunteur du matériel, dont Free reste le propriétaire. Il doit donc le rendre en cas de résiliation ou d'une (future) mise à niveau d'équipement. En cas « de non restitution ou de dégradation », il doit payer une indemnité forfaitaire, ce qu'on pourrait assimiler à un prix de rachat.

Le Freebox Server est ainsi facturé 200 euros, le Freebox Player 200 euros également, soit un coût total conséquent de 400 euros.

Le Freenaute peut donc préférer conserver son équipement actuel et acquérir pour un tarif équivalent un routeur Ethernet Gigabit et Wi-Fi N ainsi qu'un lecteur multimédia offrant les mêmes fonctions. Un dispositif Google TV pourrait par exemple faire l'affaire, si l'offre se développait en France.

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Combien coûte la « Freebox Révolution » ?

Free aurait-il pu commercialiser son équipement moins cher ?

Pour le savoir, nous avons calculé une approximation du coût de revient minimum du « Freebox Server » et du « Freebox Player ». Les montants utilisés ici proviennent pour la plupart de « bills of materials » de dispositifs partageant certains composants présumés, et de sources chez les fabricants impliqués. Ils sont donc exprimés en dollars et ne valent que pour des achats en gros. Certains composants ne sont le cas échéant que des suppositions découlant des usages auxquels ces dispositifs se destinent (voir à titre indicatif un résumé des composants du Server et du Player).

Globalement, les composants cumulés des deux boîtiers représenteraient une facture au moins égale à 200 dollars. À cette somme s'ajoutent les coûts de production et les coûts de licences (en particulier autour du lecteur de Blu-ray du Player), sans oublier la redevance pour copie privée appliquée au disque dur. Enfin, il faudra prendre en compte les accessoires fournis : télécommande, manette de jeu et adaptateurs CPL, que Free référence dans sa brochure tarifaire aux prix respectifs de 20, 20 et 50 euros.

Il n'est par ailleurs pas impossible que la filiale d'Illiad ait passé sous silence certaines fonctionnalités, et donc les composants qui vont avec. Free pourrait tout particulièrement avoir intégré un module femtocell, destiné à augmenter à moindre frais la couverture de son futur réseau 3G.

Notons enfin que Free élabore lui-même ses équipements, contrairement à la plupart de ses concurrents, et qu'il doit aussi rentabiliser ses coûts de développement.

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Mais ces tableaux se contentent de donner une idée du coût de revient. S'ils sont approximatifs, ils ont le mérite de mettre en exergue la stratégie du fournisseur d'accès. En fin de compte, Free ne dégage vraisemblablement qu'une marge négligeable sur la mise à disposition de son équipement haut de gamme. Avec la « Freebox Révolution », l'objectif du FAI aux 4,5 millions d'abonnés est double : attiser d'une part la convoitise pour recruter de nouveaux clients avec un équipement attractif, et augmenter d'autre part le revenu moyen par abonné (ARPU) en l'incitant à souscrire à de multiples services annexes, par l'intermédiaire d'une expérience utilisateur satisfaisante.


Mise à jour du 15/12/2010 à 16 h 30 :

De l'aveu même de Xavier Niel, la « Freebox Révolution » coûte « un peu plus de 300 euros ». C'est ce qu'a affirmé le fondateur de Free dans un entretien accordé ce matin à la radio BFM, dans le cadre de l'émission Good Morning Business. « Au lancement la Freebox Révolution est un peu moins rentable que la version précédente, » a précisé le dirigeant d'Iliad, avant d'ajouter : « Elle s'est lancée à un prix équivalent à la nouvelle, et puis avec le temps on fait des gains de production. » La Freebox v5 coûte aujourd'hui 180 euros.

Article initialement publié le 14/12/2010 à 18 h 28.

Romain Heuillard

C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma no...

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C'est vers l'âge de 12 ans, lorsque j'ai reçu mon premier ordinateur (un Pentium 100), que j'ai décidé d'abandonner ma prometteuse carrière de constructeur de Lego pour me consacrer pleinement à ma nouvelle passion pour l'informatique. Depuis je me suis aussi passionné pour l'imagerie en général et pour la photo en particulier, mais je reste fan de sujets aussi obscurs que les procédés de fabrication de composants électroniques ou les microarchitectures de processeurs, que l'infiniment grand et l'infiniment petit. Je suis enfin foncièrement anti-DRM et pro-standards ouverts.

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