Des escrocs usurpent l'identité de l'ARCEP, le régulateur des télécoms, pour piéger les Français au téléphone. L'autorité tire la sonnette d'alarme après avoir recensé plus de 850 signalements ces six derniers mois.

Alors qu'elle s'apprête à déployer son offensive contre les arnaques téléphoniques dès le 1er janvier 2026, l'Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse (ARCEP) continue d'être elle-même l'instrument des fraudeurs. Le régulateur explique, dans une note dont nous venons de prendre connaissance ce mardi 16 décembre, que des escrocs détournent son identité pour mener leurs méfaits. Depuis le mois de juin, plus de 850 Français ont signalé avoir été ciblés.
Des escrocs qui se font passer pour l'ARCEP, puis la police
En usurpant l'identité de l'ARCEP, les malfrats usent d'une technique d'arnaque on ne peut plus classique, mais toujours efficace, d'autant plus qu'elle porte une touche institutionnelle qui change tout. Dans le détail, un interlocuteur vous appelle et vous annonce une mauvaise nouvelle : votre identité a été usurpée. À l'autre bout du fil, la personne se présente comme agent de l'ARCEP, cette autorité que tout le monde connaît sans vraiment la connaître. Le ton est professionnel, rassurant même.
Puis survient le basculement lorsque l'escroc prévient transférer l'appel directement à la police. Après un bref silence, une nouvelle personne prend la ligne. Cette fois, c'est la « police » qui vous parle. Sauf que non, évidemment. Vous êtes toujours avec les mêmes arnaqueurs, qui ont simplement changé de casquette pour mieux vous extorquer vos données personnelles.
Toujours très pervers, les individus vous informent que votre nom circulerait déjà dans des réseaux frauduleux, que des lignes auraient été ouvertes à votre insu, et que des virements suspects seraient en cours. Tout est faux, mais l'effet de panique joue à plein. Résultat, depuis le mois de juin, l'ARCEP croule sous les signalements d'usagers tombés dans le piège, 850 au total, sans parler de ceux qui n'ont pas pris la peine d'opérer un signalement.
Comment réagir face à un appel frauduleux se faisant passer pour l'ARCEP ?
L'ARCEP, prévenante et transparente dans sa démarche, veut prévenir un maximum d'utilisateurs. Et l'autorité de rappeler qu'elle ne vous appellera jamais pour ce genre d'alerte. Jamais. Si quelqu'un prétend le contraire, c'est évidemment faux. Raccrochez donc sans hésiter, sans négocier, sans chercher à en savoir plus. Les vrais représentants de l'autorité comprendront cette méfiance, les faux se trahiront forcément par leur insistance.
Gardez aussi vos papiers pour vous. La communication des informations de votre carte d'identité, passeport, ou autres justificatifs ne vous sera réclamée par aucune institution sérieuse, encore moins un envoi par e-mail ou messagerie instantanée. L'ARCEP rappelle aussi qu'il ne faut à aucun moment informer votre interlocuteur que vous serez absent de chez vous à tel moment ou sur telle période.
Si malgré tout, le doute persiste après un appel, prenez les devants. Raccrochez, cherchez vous-même le numéro officiel de la police ou de la gendarmerie, et contactez-les directement. C'est la seule façon de vérifier si l'alerte était légitime. Une démarche d'autant plus nécessaire que ces arnaques fleurissent au moment même où l'ARCEP déploiera, dans quelques jours, son arsenal anti-usurpation de numéros annoncé début décembre.