Pour lutter contre l'explosion des usurpations de numéros mobiles, l'ARCEP a décidé d'imposer de nouvelles règles aux opérateurs télécoms, pour protéger les Français des arnaques téléphoniques, et ce dès le mois de janvier 2026.

Voir son numéro de téléphone être détourné pour être utilisé à des fins malveillantes est, hélas, devenu courant. Certains consommateurs reçoivent des appels avec, au bout du fil, des inconnus furieux qui vous accusent de les avoir démarchés pour une arnaque au CPF ou une pseudo-offre d'affiliation. Sauf que vous n'avez appelé personne. Votre numéro a simplement été détourné par des escrocs. Ce cauchemar, vécu par des milliers de Français, a poussé l'ARCEP à réagir. Le régulateur des télécoms vient d'annoncer un arsenal de mesures pour mettre fin à ce qui est une vraie plaie moderne.
Les nouvelles obligations imposées aux opérateurs téléphoniques contre les usurpations de numéros
Depuis le début de l'année, 18 000 personnes ont signalé l'usurpation de leur numéro sur la plateforme de l'ARCEP. Derrière ce phénomène, on retrouve la technique bien rodée des arnaqueurs qui permet d'afficher n'importe quel numéro mobile français lors d'un appel émis depuis l'étranger. Du coup, votre précieux 06 ou 07 devient malgré vous la vitrine d'escroqueries en tout genre.
Pour les victimes, c'est un véritable calvaire. Elles se retrouvent bombardées d'appels de personnes exaspérées qui crient avoir été démarchées par elles. Et pire, il leur est impossible de prouver leur innocence quand le numéro affiché est bel et bien le vôtre. Alors, l'ARCEP a décidé de frapper fort avec une solution radicale qui, notez-le, entrera en vigueur dès le 1er janvier prochain.
Désormais, tous les appels venus de l'étranger qui affichent un numéro mobile français non certifié apparaîtront automatiquement en « numéro masqué ». Cette petite parade repose sur une révolution technique déjà bien engagée. Aujourd'hui, plus de 80% des appels passés par des Français en voyage à l'étranger sont authentifiés par des protocoles sécurisés. Une fois cette transition achevée, les opérateurs pourront faire le tri entre les vrais voyageurs et les imposteurs.

Les opérateurs au pied du mur
Mais l'ARCEP ne s'arrête pas là. L'autorité impose aussi de nouvelles obligations aux opérateurs téléphoniques français, souvent le maillon faible du système. Dorénavant, chaque entreprise qui souhaite émettre des appels devra définir avec son opérateur la liste exacte des numéros qu'elle est autorisée à présenter. Et cette liste ne sera pas qu'une simple formalité administrative.
Les opérateurs devront la verrouiller techniquement dans leurs systèmes pour empêcher toute utilisation d'un numéro non déclaré. Cette vérification à la source est cruciale, car c'est le premier opérateur qui doit s'assurer que son client est légitime. Sans cette vigilance, tous les dispositifs de sécurité mis en place par la suite ne servent à rien. Un principe que l'ARCEP qualifie de « chaîne de confiance » entre professionnels.
Pour les particuliers, si votre opérateur décide de résilier votre ligne de lui-même, par exemple lors de la fermeture du réseau cuivre dans votre zone, il devra attendre minimum 45 jours avant de donner votre numéro à quelqu'un d'autre. Un délai bienvenu qui vous laisse le temps de réagir et de récupérer ce précieux sésame numérique avant qu'un inconnu ne s'en empare. Une protection qui répond directement aux nombreux signalements d'usagers ayant perdu leur numéro sans le vouloir.