Une arnaque par e-mail usurpe l'identité de la Gendarmerie pour effrayer les victimes, avec des escrocs qui les menacent d'une amende colossale et de poursuites judiciaires, pour de prétendus comportements douteux.

Une arnaque par e-mail usurpe l'identité de la gendarmerie © sylv1rob1 / Shutterstock.com
Une arnaque par e-mail usurpe l'identité de la gendarmerie © sylv1rob1 / Shutterstock.com

Recevoir un courrier à l'apparence officielle accusant le destinataire de crimes graves contre des mineurs, voilà qui peut faire peur. En fin de semaine, la Gendarmerie nationale a lancé l'alerte sur les réseaux sociaux. Des internautes sont en ce moment ciblés par une arnaque particulièrement vicieuse. Les escrocs essaient de terroriser les victimes en se faisant passer pour la Gendarmerie, qui appelle à la vigilance et rappelle les bons réflexes.

Un faux courrier officiel du ministère de la Justice et de la Gendarmerie pour mieux manipuler

Le document brandi comme frauduleux par les gendarmes porte tous les atours de l'authenticité. On y retrouve l'en-tête du ministère de la Justice, le tampon de la « Direction centrale de la gendarmerie - Brigade de protection des mineurs », et même la signature de Laure Beccuau, procureure bien connue du parquet de Paris. Le mail se réfère même à une enquête préliminaire avec un numéro associé9, histoire de crédibiliser le tout.

Les escrocs misent comme souvent sur le choc psychologique. Dès les premières lignes, le destinataire se voit accusé de pédopornographie, pédophilie, exhibitionnisme ou cyberpornographie, rien que ça ! Des accusations suffisamment graves, pour provoquer panique et confusion chez n'importe qui, même totalement innocent. On comprend que cette stratégie pirate vise à court-circuiter tout esprit critique.

Le courrier multiplie ensuite les références juridiques pour impressionner. Les articles 372, 227-23 et 331 du code pénal sont cités et sont même accompagnés de la loi 390-1 du code du 5 mars 2007, modifiée en 2022, qui est celui de la convocation en justice. L'article 227-23 est d'ailleurs détourné pour justifier l'amende potentiel de 500 000 euros. De quoi faire trembler, donc.

Voici le mail dénoncé par la Gendarmerie ces derniers jours © Gendarmerie nationale
Voici le mail dénoncé par la Gendarmerie ces derniers jours © Gendarmerie nationale

Les signaux d'alerte à ne pas manquer

Plusieurs indices trahissent pourtant la supercherie. Premièrement, aucune administration française ne notifie de poursuites pénales par simple e-mail. Ensuite, les convocations et mises en examen passent toujours par courrier recommandé avec accusé de réception, remis en main propre ou par voie d'huissier. Un message électronique non sollicité de ce type est forcément une arnaque.

Le courrier demande aussi l'envoi d'une copie du passeport par e-mail ou d'une autre preuve d'identité pour faciliter les démarches. C'est d'ailleurs la seule phrase écrite en rouge sur la missive, ce qui nous montre ce que veulent concrètement obtenir les escrocs. Outre les données d'identité pour mener d'éventuelles fraudes futures, les arnaqueurs pourraient se livrer à de l'usurpation d'identité, ainsi qu'à du chantage financier. Rappelons que les vrais services de police n'ont pas besoin qu'on leur envoie spontanément des documents d'identité par e-mail.

La Gendarmerie nationale profite évidemment de cette épineuse occasion pour adresser quelques (bons) conseils. « Ne payez pas, ne répondez pas, ne cliquez sur aucun lien ou pièce jointe », lorsque vous recevez un tel message. Elle recommande aussi de signaler immédiatement ces mails sur la plateforme cybermalveillance.gouv.fr. Un geste simple qui permet aux autorités de traquer ces campagnes frauduleuses et de protéger d'autres victimes potentielles.

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